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Des retournements de veste, dans l’histoire du hard rock, on en a eu à peu près autant que des changements audacieux de direction musicale, et bien souvent de la part des mêmes groupes. Car oui, Hammerfall, malgré le jusqu'au-boutisme « True metal » qui a fait sa légende depuis ses débuts, avait bien tenté le coup du changement avec « Infected » : changement musical (plus sombre, plus lourd), perte de la mascotte Hector, et changement de logo. Bref, le groupe en était certain, il fallait changer la formule…

3 ans plus tard, et après ce qui s’est révélé être un échec (« Infected » restera à jamais l’album mal aimé du groupe, malgré quelques qualités indéniables), Hammerfall opère un revirement à 180 degrés et joue à 100% la carte du revival. En effet, j’ai beau chercher, je n’arrive pas à trouver comment le groupe aurait pu faire plus clair afin d’atteindre son objectif : se faire pardonner de ses plus anciens fans. Petit rappel du mode d’emploi suédois :
1) Sortie du premier single « Bushido », avec le retour annoncé d’Hector, et une excellente chanson totalement dans le style que Manowar défend depuis ses débuts. La référence est évidemment ultra voyante, mais aussi lourde de sens.
2) Concert au Wacken 2014, avec l’intégralité du premier album de joué (soit « Glory to the brave » qui reste globalement l’album préféré des fans)
3) Publication de l’artwork de l’album, avec une référence immédiate au premier album sus-nommé.
4) Sortie de la vidéo du second single qui enfonce le clou auprès de ceux qui n’auraient pas encore compris : Hector est de retour avec un titre dédié (« Hector’s Hymn », ça ne peut pas être plus clair) et un clip reprenant toute l’histoire de la mascotte à travers la discographie du groupe (« Infected » étant naturellement écarté).
Démarche opportuniste ou sincère, il reste difficile de se faire un véritable avis, mais il faut bien avouer que le tout est parfaitement orchestré et que les fans répondent d’ores et déjà présent à ce revirement de situation. Intéressons nous donc à l’album, détenteur de nombreuses promesses…

… Promesses qui sont largement tenues dès le début du disque avec « Hector’s Hymn », morceau très classique mais aussi très efficace, rappelant immédiatement la formule bien connue du groupe, nous permettant de faire un bond de 17 ans en arrière, en pleine période « true metal »… Et ce « (r)Evolution » en est, en quelque sorte, un très bon résumé. On sent toujours les références aux anciens, Accept en tête (l’entrainant « Live life loud », le sympathique titre éponyme), mais aussi aux collègues générationnels de Rhapsody, notamment sur l’excellent « Origins » (qui se place immédiatement comme un des meilleurs morceaux du disque, avec un refrain qu’on imagine bien repris en choeurs dans les futurs concerts du groupe) ou le rapide « Wildfire » qui termine l’album de manière extrêmement efficace.
Quelques surprises viennent également compléter cet océan de classicisme, avec le très sombre « Evil incarnate » (dont le riff fera immédiatement penser à du Danzig), le final de « Tainted Metal » (qui aurait mérité un meilleur refrain), la ballade « Winter is coming » (qui joue tout sur sa belle ambiance, à défaut, à nouveau, de refrain fédérateur…) ou encore l’excellent et surprenant duo, sur « We won’t back down », avec James Michael (chanteur de Sixx AM, et producteur avec lequel Joacim CANS a enregistré à nouveaux ses prises de chant).

Vous l’aurez compris, j’ai quasiment cité toutes les chansons de l’album, car quasi aucune, à mon sens, n’est dénuée d’intérêt. Il est certain que l’on pourra reprocher au groupe un classicisme souvent synonyme de stagnation, mais nous avons (à la fois sur le fond et la forme) affaire à un retour aux sources, et c’est donc seulement sur le critère de l’efficacité que je me permets de critiquer ce disque aujourd’hui. Et sur ce terrain là, ce (r)Evolution peut difficilement être pris à défaut, et constitue, à mon avis, le meilleur album du groupe depuis « Chapter V ».

Cet album n’est clairement pas une révolution… et encore moins une évolution… mais au final, et c’est ce qui compte, c’est quand même très bon !

0 Comments 03 septembre 2014
Whysy

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