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Le speed italien est éternel!!! Ne froncez pas les sourcils, amis lecteurs car l’exemple de Trick or Treat s’impose rapidement pour témoigner de la vitalité récente de la scène transalpine tant la formation prometteuse a réussi en quelques années à peine à pulvériser les mous de la tige pour devenir UN des fleurons de la botte italienne. Et oui, si dans les années 1990 les livrets de disque (vous savez ce que c’est, un livret les jeunes?) évoquaient des récapitulatifs (rappelez vous, amis lecteurs le fameux "the story so far"), force est de constater qu’aujourd’hui, à l'heure du premier bilan, tout s’enchaîne très, très vite pour nos joyeux transalpins.

Groupe de reprises des citrouilles pour clubs métalleurx italiens à ses origines, le groupe s’est crée en quelques années une personnalité sympathique et drôle à base de titres rayonnants et funky comme la reprise Girls just want to have fun de Cindy Lauper, Donald Duck , Looser et surtout son panégyrique audacieux à la classe politique italienne, l’immortel Heavy Metal Bunga Bunga qui rappelle que Berlusconi peut se vanter de donner des leçons au pays des libertins et de DSK. Ah quel titre mes amis qui relient dénonciation et engagement!!
Quand on a composé un tel pamphlet, on s’attend à ce que cet engagement se prolonge et transparaisse dans une déclinaison en clin d’œil sur chaque album surtout que le groupe dispose d'un chanteur qui porte en patronyme le témoignage d’une des plus belles luttes anticapitalistes de ces dernières années (les Conti). On pouvait donc sans audace superflu, s’attendre à une dénonciation du banquier Monti. J’ espérais sans trop y croire une reprise happy métal de la petite bête qui monte avec un refrain tonitruant du genre: "C'est la bébête qui Monti qui Monti!!". Mais il faut croire que le métal s’est détaché de toute référence politique pour se jeter dans l’imaginaire, la déconnexion et aussi le comique.

C’est donc un plaisir de retrouver les Italiens pour leur troisième album alors que leut chanteur vient de rejoindre les rangs de Rhapsody Of Fire version Luca Turilli. Rabbit's Hill Part I sort cette année et s'apparente à un concept album fondé sur l’interprétation de la nouvelle de Richard Adams Watership Down, conte enfantin à succès qui sert de trame principale à ces douze titres. La numérotation laisse même augurer une suite en référence plus au moins ouverte aux immortels Keepers of the Seven keys! Les Italiens ont même reçu un renfort de poids pour dynamiser l’ensemble:
André Matos est l’invité de marque de cet album comme Michael Kiske l’était pour Tin Soldiers. Sa participation est sympathique mais n’apporte pas son pesant d’originalité . Les meilleurs passages sont ceux de Conti et au final la valeur ajoutée est plus publicitaire qu’artistique. Vous l’aurez compris amis lecteurs dont la perspicacité est aussi aiguisée que votre coup d’œil sur le postérieur de votre voisine au Monoprix, mon jugement sur cet opus est mitigé.

Alors bien sûr, le savoir faire festif des Italiens n’est plus à démontrer: Prince with 1000 ennemies met tout de suite l’amateur de riffs sautillants dans sa poche, la tradition helloweenienne des composition s’incarne ici dans un Rabbit’s Hill avec des lignes de basse dignes de Markus Grosso (sans parler des soli et des chœurs).La formation excelle encore dans les titres parodiques qui détournent par la dérision les figures de style du Speed métal: The Tale of Rowsby Woof est un pastiche de métal folklorique qui en remontrerait pourtant à une vingtaine de groupes scandinaves établis!! On a l’impression d’un groupe parodique à la Nanowars of steel mais on se retrouve avec des perles qui tiennent la route et qui sont finalement le registre dans lequel Trick or Treat s’épanouit le mieux. L’introduction narrative avec voix profonde et lignes de textes comiques inaugurent ce métal décalé qui atteint son apogée dans le grandiose Sasoo Spasso: jazzy, loufoque, proche des divagations d’Emir Hot, ce joyau aux baguettes à pinceaux coupé par un interlude générique inspecteur gadget et prolongé par des sonorités de jeu vidéo est tout simplement génial. Dans le côté positif, je retiendrais aussi Spring in the waren (belle ritournelle acoustique) mais la retombée est néanmoins rapide. L’album s’écoute bien mais en dehors des drolatiques susnommés, pas de titres clinquants l’esprit glisse sur les compositions moyennes linéaires qui ne captent pas l’attention.

Il me coûte d’écrire ses lignes tant les deux premiers albums m’avaient plu et tellement la formation est attachante mais Rabbit’s Hill Part 1 ne peut prétendre et de loin égaler ses prédécesseurs sautillants et inspirés. Est-ce un simple faux pas, une baisse de régime, quoiqu’il en soit je ne retrouve pas les qualités d’entame et les mélodies (Wrong turn endort l’album dès le troisième titre). Les mélodies tombent à plat après des riffs un tantinet creux. On est pas en train d’écouter François Fillon, ce n’est pas l’encéphalogramme plat du speed mais pour du Trick or Treat c'est décevant. Alors je sais que passé un certain âge, les cellules nerveuses ne se renouvellent et qu’on perd des milliers de neurones par année, plus si vous êtes supporter d’un club de football rhodanien., mais après avoir usé, réécouté ce Rabbit's hill part I jusqu’à la corde il ne me reste en mémoire que les joyeusetés sympathiques mais qui ne suffisent pas à faire un album à elles seules. I come back for you est plat comme une tranche de pain de mie, Premonition présente des riffs introductifs et d’accompagnements particulièrement linéaires qui éteignent l’attention du fan le plus enthousiaste.

Troisième album inégal et contrasté, Rabbit’s Hill Part I est plaisant, sans prétention mais en retrait par rapport à ses prédécesseurs.

0 Comments 23 décembre 2012
Whysy

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