Tic-tac, Tic-tac, Tic-tac, Tic-tac, Tic-tac, Tic-tac, Tic-tac, Tic-tac... entendez vous le métronome, qui frappe avec régularité? L’image est belle pour illustrer les offrandes régulières des allemands de Mob Rules, qui propose, à intervalles réguliers, sans faillir, une nouvelle galette...  Les teutons, éternels bons élèves dans la classe des groupes de seconde zone, arrivent en cette fin d’année avec un sixième opus, « Radical Peace » avec le secret espoir d’enfin franchir ce pallier et gagner une reconnaissance internationale qui lui ferait tant de bien ! Après LMP et SPV les allemands ont trouvé un nouvel ancrage chez AFM Records, label dont la réputation n’est plus à faire en matière de production de power mélodique de qualité...  Musicalement, le combo poursuit dans la droite lignée des deux albums précédents à savoir un power mélodique teinté de prog’, honnête et carré à milles lieues cependant des premières productions fraîches et enjouées d’un « Savage Land » ou d’un « Temple Of Two Suns » auxquelles, je dois l’avouer, j’accordais plus facilement mes faveurs. On trouve tout juste quelques réminiscences de cette époque sur le très bon et dynamique « Astral Hands ».  La bande à Klaus Dirks mise majoritairement sur un métal accrocheur, aux riffs incisifs avec quelques orchestrations, mais malheureusement trop calibré et aux mélodies trop prévisibles pour réellement convaincre... les titres sont certes bien ficelés, les musiciens déroulent (on félicitera d’ailleurs Mob Rules pour la stabilité de son line-up avec finalement peu de mouvement pour un groupe qui fête sa 15ème année d’ existence!) et l’ensemble est produit à la perfection, mais il manque ce petit quelque chose pour donner l’envie irrésistible d’y revenir à coup sûr.  Oui mais....  N’enterrons pas Mob Rules trop vite, car, telle Bernadette Soubirous, une lueur d’espoir m’est apparue suite à l’écoute de la longue fresque « The Oswald File » qui se découpe en plusieurs chapitres sur près de 20 minutes... vous l’aurez compris ce titre traite de l’assassinat de JFK et distille un aspect prog’ des plus intéressants, des enchaînements judicieux, des montées en puissance, une mélodie directrice fabuleuse... les superlatifs me manquent, mais les enfants, je ne suis pas loin de crier au génie et de me risquer à la comparaison avec leurs compatriotes Vanden Plas! Tel un feu d’artifice, le final en met plein les oreilles, et l’on ne se demande qu’une chose, pourquoi avoir proposé 30 minutes de remplissage puis lâcher ce pavé majestueux au milieu au risque d’être sous estimé... La peur de brusquer les fans ? Gageons que cela soit la bonne hypothèse et que le prochain album marque un tournant net pour enfin accéder au rang de groupes incontournables. Ceci dit, si au bout de six albums, ils n’y sont toujours pas parvenu, j’ai bien peur que cela n’arrive jamais !  Au final nous avons là un bon album, difficile de dire le contraire, les fans adhèreront sans aucun doute, ceux espérant un retour aux sources en seront pour leur frais, et les nouveaux venus risquent d’être frustrés... bref, un coup dans l’eau, statu quo, voici l’histoire de Mob Rules ou de l’éternel espoir...  Rendez vous dans deux ans pour le 7ème...