J’éprouve un affect particulier lorsqu’il s’agit de parler de Human Fortress… Le premier album du combo était en effet l’un de mes premiers achats kamikaze ! Une époque révolue, mais en 2001, alors que je faisais mes premières armes dans le monde du métal, Internet n’était pas aussi développé, et les achats se faisait fréquemment chez le disquaire… Fouillant dans les bacs, je tombais alors sur une pochette représentant un chevalier sous le soleil couchant, niché sur une colline, regardant un château au loin ! Avides de cavalcades épiques Rhapsodienne, et notant que le groupe était signé chez le même label que les italiens, je ne pouvais donc résister ! Pas de samples, pas d’extrait, juste l’amour d’une pochette, d’un patronyme et d’un label ! Bien difficile de faire ce genre d’achat de nos jours tant les trailers, les extraits, youtube et consorts permettent de connaître le disque avant de l’acheter…

Incroyable voyage non exempt de défauts, le disque figurait alors parmi les meilleures surprises de l’année 2001 ! Le deuxième album, « Defenders Of The Crown » représente encore pour moi le Power épique par excellence, un Must have dans le domaine ! Beau, mélodique, parfois agressif, un chanteur hors du commun (Jioti Parcharidis) !

« Eternal Empire » est un peu l’accident industriel, non pas que le disque soit mauvais, mais les mélodies caractéristiques du groupe laissent place à une sorte de Thrash - MetalCore mal maitrisé, assez brouillon avec un Carsten Frank (Galloglass) au chant qui peine alors à convaincre !

Human Fortress est donc passé par tous les états, la promesse, l’album parfait, et la bouse !

Qu’attendre de ce « Raided Land », 4ème album du combo sorti dans les bacs 5 ans après le dernier opus ? Exit Carsten Frank, et bonjour Gus Monsanto, chanteur multi-facettes dont on ne dénombre plus les projets passés et présents !

Les errements du disque précédent semblent oubliés et nous avons entre les mains la véritable suite de « Defenders Of The Crown », des mélodies épiques au service d’un Heavy/Power des plus racés ! Les titres s’enchaînent bien sans laisser une once de repos ! On notera les classiques « Gladiators Of Rome » ou le titre éponyme, soumis aux poncifs du genre, pas originaux mais plaisant. D’autres titres sont plus agressifs tel « Children Of War » à l’esprit guerrier démontrant que le syndrome « Eternal Empire » est digéré… Agressif ne rimant pas forcément avec bouillie sonore et guitares saturées ! Les titres sont plutôt courts (4 minutes en moyenne), laissant l’impression d’un disque rempli d’hymnes en tous genres, efficaces et sans fioritures. C'est une démarche bienvenue dans le Heavy/Power, les titres atteigant fréquemment les 6 minutes... Non, le vieil adage "plus c'est long, plus c'est bon" n'est pas toujours de mise!

Le véritable point d’orgue de ce disque réside dans ses mid tempos, les mélodies faisant mouche à chaque fois, et les structures poussant parfois vers le prog’… « Shelter », l’incroyable « Wasted Years » témoigne bien d'une nouvelle facette inattendue du combo ! D’une manière générale, la deuxième moitié du disque (débutant par « Prelude ») représente à elle seule un mini-album assez distinct de la première partie. Chargées en émotions, les structures des titres sont originales et les écoutes successives ne lassent pas, laissant présager d’une durée de vie conséquente. La production est au service de l’album, sans en faire des tonnes, les différents instruments et samples sont bien équilibré pour un rendu final satisfaisant !

Que dire de plus si ce n’est que Human Fortress vient de composer une œuvre quasi parfaite et laisse présager du meilleur, en croisant les doigts pour que le line-up trouve enfin la stabilité nécessaire à la poursuite d’une belle aventure.