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Avec trois albums à son actif depuis 1997, une régularité exemplaire et un public solide et fidèle, Rhapsody a trouvé sa vitesse de croisière en ce début de millénaire. Cependant la qualité exceptionnelle de la dernière production des italiens avait quand même laissé entrevoir un risque, celui de rapidement tourner en rond dans un genre en apparence limité. Et aux plus pessimistes d’imaginer une grosse baisse de régime de la part de nos sympathiques transalpins sur leurs prochains albums. C’est alors qu’a mis chemin entre «Dawn Of Victory» et le futur «Power Of The Dragonflame» , débarque cet EP transitoire : «Rain Of A Thousand Flames».  Pour un groupe à la recherche d’un nouveau souffle, le but de ce disque est de lancer un pont entre deux périodes : Celle, joyeuse et entraînante, des débuts. Et celle, plus sombre et plus posée, de la confirmation. (A noter que le groupe avait envisagé très sérieusement à l’époque de se lancer dans un projet aux orientations death intitulé «Rhapsody In Black», preuve que les choses ont beaucoup bougées dans les têtes). Mais «Rain Of A Thousand Flames» à d’autres finalités, en plus de ce besoin de faire le lien, on retrouve celui de vider un trop plein de création, de fournir un réceptacle aux compos qui n’auraient pas eu leur place dans un album à l’orientation musicale et au concept définis, mais qui étaient trop intéressantes pour apparaître sous la forme de bonus-tracks. C’est le cas des deux longs morceaux de ce EP, basés sur des thèmes musicaux déjà existants, et cherchant à livrer une version épique et symphonique de celui-ci. L’hommage à la formation italienne «Goblin» sur «Queen Of The Dark Horizons», et au compositeur Antonin Dvorak sur «The Wizard's Last Rhymes» est selon moi la vraie raison d’être de cet EP, le reste n’étant à peu prés que du remplissage pas toujours adroit ! Car mise à part ces deux pièces symphoniques majestueuses, les cinq autres chansons de ce mini CD ne volent pas particulièrement haut, certes on découvre la facette sombre du groupe sur le title-track «Rain Of A Thousand Flames», chanson furieuse au rythme effréné, dont les chœurs puissants transcendent avec les précédentes productions. Un bon moyen de se mettre en tête la future orientation du groupe, mais le morceau en lui-même ne marque pas l’esprit. Rien a signaler du côté de «The Poem's Evil Page», morceau globalement réussi bien qu’assez banal dans l’ensemble. La très mauvaise surprise du disque est certainement l’affligeante «Tears Of A Dying Angel» dégoulinante de stéréotypes et de mauvais goût, semblant en quelques sortes regrouper tout ce que Rhapsody a put produire de lourd et pataud dans sa discographie. Avec en ligne de mire ces quatre minutes de narration affligeante de ridicule, la mauvaise heroic-fantasy commence à devenir fatigante à la longue. Je ne m’attarderais pas non plus sur les deux intermèdes instrumentaux, «Deadly Omen» (petit passage piano pas transcendant bien que constituant un bon break) et «Elnor's Magic Valley» (où l’on retrouve ce petit côté folk rafraîchissant du précédent album). Pour revenir sur les deux perles de cet EP, en commençant par «Queen Of The Dark Horizons», une pièce symphonique de treize minutes alternant tous les tempos et toutes les ambiances pour un résultat majestueux. Le thème principal du film «Phenomena» étant repris tour à tour, par la guitare, les chœurs épiques, le chant de Fabio, et enfin les claviers de Staropoli pour un break de plusieurs minutes, littéralement magnifique. Luca est plus inspiré que jamais et sa retranscription de la chanson originale et un bien bel hommage, tout simplement l’un des meilleurs morceaux du groupe, peut être le plus abouti. La dernière chanson, clôturant ce CD, est une interprétation à la sauce Rhapsody de la «symphonie du nouveau monde» d’Antonin Dvorak, et encore une fois les Italiens sont à la hauteur pour dix minutes de pur bonheur, je n’avais jamais entendu un Alex aussi habité, ses lignes de claviers imposent le respect, et le résultat est proprement hallucinant. Rien que pour ces deux morceaux où l’on retrouve le groupe, plus haut que jamais, au sommet de son talent, l’achat du disque est justifié!  Alors au final, seulement deux chansons intéressantes, le reste pouvant être oublié, car représentant des choses que Rhapsody à déjà fait en mieux, voir en beaucoup mieux par le passé. Mais rien que pour «Queen Of The Dark Horizons» et «The Wizard’s Last Rhymes» cet EP est un indispensable. Ce «Special Priced Album» constitue au final une excellente surprise certes un peu décevante par certains aspects, mais tellement gratifiante pour le reste.  SMAUG...

0 Comments 19 juillet 2005
Whysy

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