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Le collectif Klonosphere n'a pas fini de nous faire découvrir de nouveaux talents tous issus de la scène française : après Nojia, c'est au tour des Picards de Hyperdump de se projeter sur le devant de la scène. Après avoir sorti en 2008 une première démo, les Français mettent les bouchées doubles afin de nous proposer en 2012 leur premier album, Rational Pain. Un album, donc, mais aussi des concerts puisque le groupe n’hésite pas à se produire sur scène, notamment lors de l’édition 2012 du Chaulnes Metal Fest.

Si la première écoute du groupe se révèle assez déconcertante, l’on constate de suite une production plus que correcte pour des amateurs. Dès Wake Up, l’auditeur est plongé dans le bain avec ses guitares heavy et son chant typé hip-hop. Un chant qui ne cesse d’évoluer tout au long des pistes de l’album et qui rappelle celui de Mike Patton, leader de Faith no More, bien que le groupe ne revendique pas dans ses interviews l’influence. Étrange, tant la ressemblance est frappante (sur Working Men notamment, c’est assez flagrant) ! Une chose est sûre cependant, le metal moderne d’Hyperdump fourmille d’idées et tire son originalité de ses nombreuses influences. Waves of Nothingness, entre autres, ne fait pas dans la dentelle : riffs de guitares à l’acier trempé, rythmique chirurgicale de la batterie, chant alternant entre chant rappé et chant clair… le groupe mouille la chemise et fait plutôt bonne impression.

Le charme opère tout au long de l’album : le groupe nous offre des compositions matures à l’image de Urizen, plus léger et très townsendien ; Loser, morceau plus conventionnel, se démarque quant à lui par des riffs de guitare entraînants. Plus mélodique et accessible, tu meurs ! Mais parfois, c’est plus complexe et les Picards s’essayent à quelques subtilités comme sur Pig Song : la rythmique bestiale vaut son pesant d’or mais malheureusement, le chant est trop sur-mixé et ne convainc pas forcément. Mais doit-on vraiment le leur reprocher ? Le groupe ose s’essayer à quelques expérimentations mais n’est-ce pas là le propre du metal moderne ?

Parfois aussi, la musique peut s’avérer décevante comme sur My Confusion, un peu poussive lorsque le tempo se met soudain à ralentir. Pour le côté barré du disque, c’est Hatred qu’il faut écouter. La batterie prend par surprise et balance sèchement dans la face de l’auditeur des blast beat tandis que la guitare se veut heavy en milieu de morceau. C’est un peu court et l’on en redemanderait presque !

C’est donc un album original que nous propose là Hyperdump. Dans l’ensemble, les titres sont recherchés et démontre un bon potentiel. Il y a sans aucun doute quelques petites choses à corriger mais l’envie d’en découdre est bien là. La notoriété n’est pas encore acquise, certes, et il faudra certainement du temps avant que le quintette perce. Dans tous les cas, il est bon d’affirmer que le metal français se porte très bien en 2012.

0 Comments 29 mai 2012
Whysy

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