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Parmi les groupes encore peu connus dans notre contrée mais disposant pourtant d'une renommée ascendante sur la scène internationale, voici Orden Ogan ! Derrière ce nom se cache un quatuor allemand à la discographie plutôt solide avec d'excellents albums comme Vale ou Easton Hope. Ceux-ci sont donc de retour en ce début d'année avec leur cinquième album Ravenhead.

Les fans (dont je fais partie je ne le cache pas) reconnaîtront immédiatement le son du groupe, à savoir un power metal puissant et rapide à la croisée de Blind Guardian et d'un Running Wild de la grande époque, aux refrains très efficaces soutenus par des chœurs impressionnants composés de plusieurs pistes de voix et qui apporte un véritable côté épique à la musique !

Ces chœurs surpuissants venant booster les refrains sont la marque de fabrique du groupe, dont le style n'a certes pas beaucoup évolué depuis Vale en 2008 mais qui a été affiné. Ce Ravenhead représente l'aboutissement de la simplification de la musique du groupe commencé avec leur précédent effort To The End. En effet, si avec Vale et surtout Easton Hope, le groupe semblait évoluer vers un power teinté de prog, To The End abordait un léger virage avec des compositions plus directes et immédiates et des titres moins longs et moins complexes que ceux que l'on retrouvait sur Easton Hope (citons par exemple «Of Downfall and Decline» et ses 9 minutes 30 ou de nombreux autres titres de cet album qui possédaient différentes parties et refrains).

Ravenhead se veut donc plus immédiat, avec des titres plus courts et concis, le titre éponyme étant le plus long avec ses 6 minutes, le reste étant généralement compris entre 4 et 5 minutes.

Mais si le groupe simplifie sa musique, celle ci n'en est pas pour autant simpliste. Ravenhead est un album très abouti et travaillé que ce soit avec les chœurs toujours aussi réussis, un travail impressionnant aux guitares et des refrains qui font mouche !

Car oui, cet album est rempli de tubes aux refrains percutants que vous allez rapidement fredonner ! Le titre éponyme «Ravenhead» est une belle démonstration du talent du groupe, une rythmique rapide aux guitares acérées, un refrain qui vous explose en pleine figure et que vous vous surprenez à reprendre en chœur et une excellente partie instrumentale à l'ambiance sombre et épique reprenant la mélodie de l'intro. Cette recette à l'efficacité dantesque, on la retrouvera sur de nombreux autres titres tout au long de la galette !

Le single «F.E.V.E.R» et ses quelques notes de piano par exemple est tout aussi réussi et rentre dedans, se permettant même un petit break folk, de même pour la piste suivant «The Lake» qui envoie toujours autant la purée avec son refrain doux et épique à la fois !

Les ambiances sont également travaillées, le très bon «Sorrow Is Your Tale» se veut plus martial, «Here At The End Of The World» plus lourd et heavy sur ses couplets et «Evil Lies in Every Man» surprend par son intro théâtrale (murmurée par une vieille sorcière dirait-on !) et sa rythmique plutôt sautillante.

Cet album se veut également un peu plus varié que le précédent au niveau du tempo, n'hésitant pas à proposer deux ballades. Ballades plutôt originales soit dit en passant et une fois de plus réussies, qui montre que le groupe sait composer autres choses que des titres rapides. «A Reason To Give» semble commencer comme une petite ballade celtique acoustique mais bascule dans un mid tempo aux sublimes leads de guitares avant d'exploser dans une troisième partie plus épique faisant la part belle aux chœurs. «Too Soon» vient terminer l'album de façon plus posée sur une sorte de requiem solennel et mélancolique, quasiment sans instrument sauf sur son solo final et donc porté par les orchestrations, le chant de Seeb Levermann et les choeurs. Un titre différent du reste de l'album et qui rappelle «Requiem» de Easton Hope mais qui s'intègre parfaitement dans l'esprit épique de l'album.

Notons également un titre instrumental «In Grief and Chains» malheureusement assez court (à peine plus de 2 minutes) sorte d'outro mais pas totalement car il reste «Too Soon» derrière mais possédant de jolies harmonies de guitares. Comme toujours avec Orden Ogan, les guitares sont au premier plan et jouent un rôle fondamental dans la musique avec un travail exemplaire de Seeb Levermann et Tobin Kersting que ce soit au niveau des riffs, des nombreux leads et mélodies parsemant les chansons, des solis ou des parties à deux guitares très réussies («Sorrow Is Your Tale» par exemple).

Pour couronner le tout, deux invités sont au casting, Joacim Cans de Hammerfall et Chris Boltendahl de Grave Digger (qui chante d'ailleurs «the reaper's never far», c'est bien trouvé). Néanmoins, même si le terme s'utilise pour le cinéma, je qualifierais leur intervention de caméos, tant on les entend peu au final (ils disposent à chaque fois d'un pré-refrain de quelques lignes, on ne peut pas vraiment parler de duos). De plus, «Here At The End Of The World» malgré l'apport de la voix écorchée et rugueuse de Chris, est le titre au final le moins bon de l'album, un peu trop classique et répétitif.

Orden Ogan nous livre donc un bien bel album avec ce Ravenhead qui s'impose comme un achat obligatoire pour tous les fans de Blind Guardian et de Running Wild. Moins progressif, plus direct et énergique et exempt de titre raté, le groupe semble avoir trouvé la bonne recette pour enchaîner les tubes. Le sentiment de répétitivité qui aurait pu s'instaurer avec des titres reprenant globalement la même structure est gommé par une efficacité impressionnante grâce à la puissance des chœurs et par la présence de titres différents permettant de varier le tempo («A Reason To Give», l'instrumental...). Si ceux qui n'ont pas accroché à la formule du quatuor sur les albums précédent auront peu de chance de savourer cet album, tous les autres trouveront là un sérieux concurrent au prochain album de Blind Guardian à paraître également ce mois-ci !

PS : L'album sera également disponible dans une édition limitée comprenant deux titres bonus, une version 8-bit du single F.E.V.E.R et une version folk de The Things We Believe In (du précédent album) plutôt sympathiques, notamment la version 8-bit réussie.

0 Comments 20 novembre 2014
Whysy

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