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Une petite gigue nocturne dans une sombre forêt danoise, ça vous tente ? Eh oui, pour une fois, l’escapade folklorique proposée n’a pas lieu en Finlande, mais au Danemark, où la scène Metal commence vraiment à émerger, avec de nombreux excellents groupes, quel que soit le style proposé. Pas si surprenant donc, de voir un nouveau combo d’une telle qualité nous bondir soudain dessus… Même si on ne pouvait s’attendre à un tel phénomène !


A priori, l’avantage que possède le Metal folklorique sur beaucoup d’autres genres est de pouvoir s’exprimer sous de multiples formes, tantôt heavy ou black, tantôt bucolique ou joyeux, jouant aussi bien sur les cordes que sur les flûtes… Le groupe Svartsot est composé de six musiciens : 5 pour assurer toute la base métallique nécessaire, et qui s’y attellent fort bien, proposant des riffs intéressants, des breaks variés, des rythmiques puissantes, et un seul autre qui a pour mission de passer de la flûte aux –comme il le dit fièrement lui-même- autres instruments bizarres, et est responsable à lui seul de tout l’apanage folklorique du groupe.

Et depuis quand n’avions-nous pas ressenti un tel vent de fraîcheur sur la planète pagan/folk ? Que cette nouvelle potion est donc revigorante ! Chaque titre est un hymne (écoutez moi donc « Gravollet », « Nidvisen » ou « Jotunheimsfaerden », vous m’en direz des nouvelles), chaque mélodie folk parfaitement pensée, chaque rythmique accrocheuse… Très inspiré de la scène finlandaise, Svartsot gomme les défauts récurrents de bien d’autres groupes : pas si éloigné d’Asmegin, mais bien meilleur, aussi bon qu’un Korpiklaani mais plus intelligent et varié, piochant le meilleur de Finntroll (ce petit charme humppa-black trollesque qui donne toujours le sourire), évoquant même parfois les délires éthyliques des norvégiens de Trollfest

Renouvelant sa formule à chaque morceau, alternant judicieusement riffs heavy et black, bénéficiant d’un son parfait, très clair, se permettant même quelques introductions décalées et délirantes (« Havets Plage » et son petit côté reggae…), mais aussi des passages plus atmosphériques pour laisser respirer l’auditeur (« Hedens Dotre »), ce recueil d’hymnes, du début à la fin, ne faiblit jamais.

Le seul « problème » du groupe (ah ben oui, c’était trop beau) provient du chant. Non pas que les grognements de Claus B. Gnudtzmann, hurleur de la formation, ne soient pas convaincants, seulement… Il n’y a que ça. Oui, la musique du groupe est clairement dynamique, enjouée et accessible à tous, mais le chant, lui, alterne entre black nerveux, et surtout, death bien gras, pas vraiment agressif, mais pas très varié non plus. Que n’aurait-on donné pour quelques chœurs sur ces refrains si magiques que taquine si bien la flûte ? Que n’aurait-on aimé découvrir entre deux breaks enjoués une douce voix féminine ou même un chant clair exalté ? Mais non, rien de tout cela ne vous attend, désolé, et c’est vraiment le seul défaut que l’on peut trouver à cet excellent album, bien moins intéressant vocalement que musicalement.


Quoiqu’il en soit, on peut dire que Napalm a eu le nez fin en signant cette jeune formation, et on a vraiment peine à croire qu’il ne s’agisse là que d’un premier album… Cette « saga des corbeaux » s’avère bien l’une des meilleures surprises de Metal folk de l’année ! Nul doute que si Svartsot continue sur sa lancée et s’autorise enfin un peu de chant clair, on tient là un futur leader de cette scène si merveilleuse et prolifique… A suivre de très près !


Gounouman

0 Comments 03 novembre 2007
Whysy

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