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Quels sont les différents objectifs d’inviter un « guest » sur un album ? On peut en définir deux. Un premier qui profitera à celui qui invite et un second qui conféra un avantage à la personne invitée. Le premier  est d’augmenter les ventes d’un l’album grâce à la participation de personnalités connues et influentes quant au second c’est de faire connaitre les dites personnes invitées de par la renommée du groupe « invitant ». Ces deux objectifs sont clairement identifiable pour certaines formations comme, par exemple, Ayreon qui vend des albums de par son regroupement de « stars » (et par l’écriture de Lucassen mais ne nions pas le pouvoir d’attraction des invités)  et qui par ce biais, permet également à des groupes de se faire connaitre (à titre personnel, j’ai découvert Gotthard grâce à la participation de Steve Lee sur le dernier album du groupe). Cet exemple est parlant puisque le concept en lui-même repose sur ce rassemblement de pointures mais ces objectifs se retrouvent sur bien d’autres groupes dits banals.

Third Eye, petit nouveau combo de la scène danoise, a utilisé ce système « marketing » pour faire parler d’eux. En effet, le groupe a décidé de demander les services du talentueux Finn Zierler (créateur et tête pensante de Beyond Twilight). Et je dois vous avouer que si je vous parle aujourd’hui de ce groupe c’est bien parce que le bonhomme a aidé cette jeune formation sinon je n’y aurais probablement jamais jeté une oreille. Oui, c’est malheureux mais c’est la vérité. L’objectif premier d’un guest, décrit ci-dessus, fonctionne donc bien pour cette formation mais, à mon humble avis, le second objectif n’est pas de circonstance ici puisque je doute que des gens fassent la connaissance de monsieur Zierler en écoutant Third Eye. Le bonhomme est bien assez connu avec son groupe Beyond Twilight.

Et quel meilleur argument puis je trouver que de vous dire que si vous aimez Beyond Twilight, vous aimerez Third Eye ? En effet, on retrouve dans les deux formations cette même puissance, ce même sens de la mélodie, ce même sens inné pour l’écriture de refrains percutants et surtout ce même penchant pour les voix puissantes et psychédéliques. Mais m’arrêter là ne serait pas professionnel de ma part, rentrons un peu plus dans les détails…

« Recipe for Disaster » est un album de metal progressif mais lorgnant vers le power metal. Ces temps ci, on peut constater que la scène power augure une nouvelle mode. De façon général, les groupes la constituant garde cette base power mais donne un relan progressif à leur musique à l’aide de breaks « à tiroirs » et de nombreux changements de rythmes. Third Eye fait plutôt le contraire, il garde une base progressive avec une section rythmique typique (splendide en passant) et une guitare aux riffs saccadés et apporte une touche power, au niveau mélodique, à l’aide de refrains extrêmement fédérateurs que seul ce style de metal peut nous apporter. C’est bien simple, absolument tous les refrains sont percutants. Comment ne pas être pris par ceux de « Dark Angel », « Recipe for Disaster » ou encore « Snake In The Grass » ? C’est tout simplement impossible. Third Eye nous propose dix pépites de metal progressif avec un son puissant et incisif, typiquement danois, aux mélodies imparables.

L’ambiance de l’album se veut sombre de par de son concept. Traitant des maladies mentales et des troubles du comportement, les paroles et les lignes vocales se veulent tantôt fluides, tantôt torturées, tantôt agressives. Tommy Hansen (qui a masterisé l’album) a même voulu amplifier le concept en ajoutant des effets psychédéliques sur la voix (« Recipe for Disaster », « Psychological Breakthought »…). Le rendu est génial et ma foi tout à fait dans le ton. Et quelle voix mes enfants ! Per Johansson (ex-Fate) est tout bonnement exceptionnel. Légèrement nasillard, il se classe parmi ces chanteurs aux timbres puissants et à la gamme époustouflante. On pense à Jorn Lande, Russel Allen pour la puissance, à Kelly Carpenter pour la gamme, et enfin à  Mats Leven. Sans hésitation le gros point fort de cet album (avec les refrains).

L’album laisse difficilement l’auditeur respirer, les titres s’enchainent avec une rapidité déconcertante. L’exercice de la ballade est même retiré, si vous voulez un peu de douceur va falloir vous satisfaire des quelques breaks piano des titres et des débuts de « Six Feet Under » et de « The Psychiatrist » car le tout est résolument musclé et sans temps mort. Une baffe en plein gueule, je vous dis. En plus d’être musclé et puissant, l’album s’avère de temps en temps groovy pour preuve le titre « Darkness Into Dawn » à la section rythmique éblouissante. Cet aspect groovy se retrouvent sur chaque composition de l’album et apporte peut être ce zeste de fraicheur que beaucoup d’entre vous vont avoir besoin pour s’ « aérer ».

L’album se termine sur « The Psychiatrist ». Un titre long de dix minutes au concept rappelant étrangement celui de l’album « The Devil’s Hall of Fame » de Beyond Twilight (clin d’œil ?) avec un individu essayant de rentrer dans son cerveau à l’aide de son ordinateur. Cette pièce est un condensé de ce qui a pu être dit avant, je ne m’étends pas plus sur le sujet. On regrettera juste que celle-ci soit « juste » du même niveau que les autres compositions. Je veux dire par là qu’on s’attend, avec ce genre de titre final, à une explosion sonore, à quelque chose de démentiel. Alors que là non, le titre est énorme mais du même acabit que les autres et je vous avoue que c’est le seul point qui m’évite de mettre la note maximale à cet album. LE SEUL, JE VOUS DIS !!!

Pour que vous compreniez bien, prenez un shaker et mettez y à l’intérieur :  l’aspect mélodique et dark de Evergrey, le côté prog de Ark et la tournure psychédélique de Beyond Twilight, vous mélangez bien et vous obtenez Third Eye. Ça laisse rêveur ? Et bien ne rêvez plus « Recipe for Disaster » est là pour vous. Et si vous n’êtes toujours pas convaincu,, sachez que Finn Zierler , lui-même, réalise deux solos claviers (« Recipe for Disaster », « The Psychiatrist ») sur l’album. Ben oui, vous avez cru que je parlais du monsieur, en introduction, uniquement dans un but marketing (pour que vous lisiez ma chronique) ? Non, non, par contre ma chronique en elle-même a un but marketing : celui de vous faire acheter l’album ! Car vous l’aurez compris le premier album de Third Eye est une pure merveille et est à classer dans les albums de l’année.

9.5/10


Doryan

0 Comments 10 décembre 2010
Whysy

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