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Si le riff du premier morceau du Cartel du Dragon Rouge, premier album du groupe du même nom, vous rappelle furieusement celui du légendaire Bark At The Moon, interprété en 1983 par le Prince des Ténèbres en personne, c'est sans doute qu'ils ont le même auteur : Jakey Lou Williams, alias Jake E. Lee.

Jake E. Lee, ou la tristement banale histoire d'un guitariste dont on a cru qu'il allait devenir le prochain Randy Rhoads, et que le destin, la mort, les mauvais choix artistiques et le grunge ont tué, jusqu'en 2013. Faisant partie du pool des compositeurs du célèbre Bark At the Moon, d'Ozzy Osbourne donc, ainsi que du moins réussi (mais très populaire à l'époque) The Ultimate Sin, Lee se fait brutalement lourder en 87 par un télégramme de Sharon Osbourne, la tarantulesque femme et manager d'Ozzy. Tombant des nues, il ne met pas très longtemps à réagir et fonde Badlands en 88, groupe de hard honnête sans casser des briques où passera notamment Eric Singer (futur batteur de Kiss).

Malheureusement, le groupe s'effrite, le chanteur principal meurt du Sida, et surtout l'heure n'est plus au heavy triomphant. Les Spandex ont été remisés, les disques d'ors archivés et le metal est retourné dans le placard dont il n'aurait peut-être jamais dû sortir. Sous les coups de boutoir du Nu, du Black Album et du grunge, la carrière de Jake E. Lee s'estompe, jusqu'à disparaître après quelques albums solos dispensables. C'est en 2011, après un guest sur un morceau du groupe Beggars & Thieves, que Lee se rend compte qu'il a encore une fanbase quelque part, qu'il existe des gens heureux de le savoir vivant et toujours en train de jouer.

C'est ainsi que quelques mois plus tard paraît l'encourageant Red Dragon Cartel. Composé de morceaux originaux, interprétés par un groupe d'excellentes jeunes pousses, de son ami Ronnie Mancuso à la basse et de quelques invités, cet album rappelle le premier opus solo de Slash, un peu en termes musicaux mais surtout au niveau de l'esprit général : un très bon guitariste, de bonnes idées de riffs mais une impression de patchwork et des mélodies parfois en dessous. Tout comme Slash, Lee dispose déjà de son chanteur maison : Darren James Smith, dont la performance sur Deceiver ou Fall from the sky est parfaite. Coupable d'une performance atroce lors du premier concert du groupe à Los Angeles, espérons que le britannique est là pour rester, et que le groupe pourra s'articuler autour de la relation Smith-Lee pour un prochain album.

Car ce Red Dragon Cartel en appelle un autre : les très bons Feeder et Wasted, respectivement chantés par Robin Zander (Cheap Trick) et Paul Di'Anno, compensent largement les quelques morceaux moins intéressants de l'album, et les invités moins pertinents. Il ne reste plus à RDC qu'à sauter totalement le pas du groupe original, et de se sortir de cette situation médiane. Nul doute que les concerts vont installer ce line-up dans la continuité, et permettre à Lee de composer un nouvel opus correctement taillé pour son Cartel. A suivre !

0 Comments 16 février 2014
Whysy

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