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En 1976, Todd RUNDGREN ( un nom qui ne dira sans doute pas grand-chose à un certain nombre d’entre vous, pourtant un auteur compositeur très talentueux, mais complètement « underrated ») sortait un album intitulé FAITHFUL, dont la particularité était de ne proposer que des covers sur sa face A. Le bonhomme étant du genre à se singulariser, ses covers étaient quasi conformes aux versions originales. Il fallait alors une oreille vigilante pour discerner le «  STRAWBERRY FIELDS FOREVER » des BEATLES ou encore le «  GOOD VIBRATIONS » des BEACH BOYS de sa copie made in RUNDGREN. A l’époque, celui-ci avait justifié sa démarche en l’estimant proche de celle d’un chef d’orchestre proposant son interprétation de telle ou telle partition d’un grand compositeur. Pourquoi ne pas l’envisager pour un LENNON ou un McCARTNEY, si on pouvait le faire pour un MOZART?…
A la différence prés qu’il n’existait plus grand monde pouvant se vanter d’avoir assisté à un concert sous la baguette du maître.
Parce que, passé l’effet de curiosité, je m’interrogeais: Quel intérêt, pour le simple auditeur que je suis, de m’inscrire dans pareille démarche, puisque possédant déjà la plupart des œuvres originales? Ma conclusion fut que c’était là un exercice de style certes amusant , mais bel et bien le plaisir solitaire d’un musicien, et plaisir pouvant sans doute gagner d’autres musiciens mieux placés que moi pour apprécier le résultat. Au final, c’est la face B de ce FAITHFUL qui devait tourner le plus souvent sur ma platine.

AXXIS s’engouffre dans le même filon, plus profondément encore, puisque ce n’est pas moins de 13 reprises ( avec le bonus I WAS MADE FOR LOVING YOU) qui sont proposées sur ce REDISCOVERED. Contrairement à ce que le titre pourrait laisser penser, la bande à Bernhard n’a pas uniquement pioché dans les grands classiques « Disco », puisque l’on va retrouver aussi bien OWNER OF A LONELY HEART de YES ou MESSAGE IN A BOTTLE de POLICE. C’est d’ailleurs le titre de YES qui fait l’entame de la galette, l’occasion d’être rapidement fixé sur la viabilité de cet exercice auto-imposé, parce qu’en l’absence du Dieu ANDERSON, voilà bien un morceau déjà vidé de sa substantifique moelle avant même la première note.
Verdict: Bin, une bonne surprise. Mais oui, et cela tient déjà beaucoup à la voix de Bernard qui ne se ridiculise pas, loin de là, sa voix naturellement haut perchée grimpant avec facilité dans les octaves comme le faisait si bien Jon. Les autres compères ne sont pas en reste, s’ingéniant à reproduire les lignes instrumentales, les sonorités, y compris, sur ce morceau en particulier, ces sortes d‘« onomatopées » délivrées par le synthé, le tout d’une façon que je qualifierai de respectueuse.
Et c’est bien là que le bât pourra blesser. Ou pas. Donc, et cela se vérifiera pour les autres titres, pas de digressions extravagantes, pas de relectures audacieuses de la matière originelle, juste un relooking précautionneux. Une entreprise qui aurait pu se révéler rapidement ennuyeuse. Mais il n’en est rien.

Parce qu’heureusement, les guitares, sans concessions, resteront heavy, musclant MA BAKER ou LIVE IS LIFE, virilisant STAYING ALIVE ou SOMEBODY TO LOVE, dynamisant LOCOMOTIVE BREATH (dommage, c’est un solo de synthé et non de guitare qui remplace le solo de flûte) ou DON‘T BRING ME DOWN, dynamitant - diront certainement quelques mauvaises langues- MESSAGE IN A BOTTLE. S’attaquer à un titre de POLICE, à sa couleur musicale si particulière et s’affranchir du feeling de STING était de toute façon une sacrée gageure, et la plus courageuse aussi. C’est assurément l’une des œuvres qui subit le lifting le plus palpable, pour un résultat au minimum intéressant, la composante reggae du morceau étant balayée bien sûr par une guitare intraitable.
La reprise de ANOTHER DAY IN PARADISE perd un peu ( beaucoup?) de la magie insufflée par Phil COLLINS, mais AXXIS ayant déjà maintes fois prouvé qu’ils n’étaient pas manchots dans les mid-tempos et les ballades, l’exercice reste largement acceptable.
Même remarque pour l’inattendu MY HEART WILL GO ON. Un soulagement, donc. Céline DION n’est pas irremplaçable.
Fatalement, ce sont des titres plus proches de l’univers musical d’AXXIS comme DON’T BRING ME DOWN ou le kississime I WAS MADE FOR LOVING YOU et même le WHITE WEDDING de Billy IDOL qui se révéleront les moins « surprenants », ce qui ne veut pas du tout dire inintéressants.

L’entreprise était risquée, mais AXXIS s’en sort bien. Je m’attendais à quelque chose de plus jouissif, quand même, de plus disco par conséquent parce que les reprises de STAYING ALIVE et MA BAKER sont de franches réussites, mais il en fallait sans doute pour tous les goûts de la bande à Bernhard et des nombreux fans qui ont choisi la setlist de ce REDISCOVERED.

Et me revoilà à me poser la même question. Quel est l’intérêt de ce genre d’initiative?
Placer une cover au sein d’un album d’œuvres originales peut se révéler étonnant souvent, intéressant parfois. Quand, par exemple, AXXIS reprend avec bonheur THE FOUR HORSEMEN des APHRODITE’S CHILD dans EYES OF DARKNESS.
Mais en faire tout un album… Y a t’il des chances qu’AXXIS envisage une tournée pour promouvoir ces titres et rien que ces titres…? Mais il ya peu de chances en revanche que cette rondelle tourne régulièrement dans mon lecteur. De temps en temps, pour le fun et à cause de son côté «  best of » nostalgique… AXXIS s’est manifestement fait plaisir en donnant à leur caprice toute l’apparence d’un vrai challenge, comme l’avait fait Todd RUNDGREN quelques décennies plus tôt.
Même question, même réponse: c’est un truc de musicien…


Et voilà que vient le moment tant redouté de… LA NOTE…
J’aurais bien tenté de reculer encore ce moment, source d’embarras pour moi, en vous narrant par exemple par le détail mes dernières vacances à Palavas-Les-Flots, mais cela aurait pu faire naître quelques jalousies au sein de la team, alors je ne vais pas le faire..
SEPT SUR DIX!!!!!!!!!!!!!!!!
Allez, voilà, c’est dit, emballé et pesé. Je n’y reviendrai pas.
Euh… Ou un Huit alors…
C’est que je l’aime trop bien, moi, la bande à Bernhard, et je me dis que je devrais alors peut-être assumer mon manque total d’objectivité et d’impartialité…. Pas con, ça…
NEUF SUR DIX!!!!!!!!!!!!!!!
Ah ah, mais non, je déconne! Rhaaaah, punaise, déontologie, quand tu nous tiens… Ce sera un HUIT, point barre.

Pardon, Bernhard. J’ai fait ce que j’ai pu.

0 Comments 15 juin 2012
Whysy

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