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Quand est sorti Turis Fratyr», le folk-viking-métal n’était pas encore aussi industriel qu’il a fini par le devenir. Un morceau comme «Der Strum», une tuerie à mettre en boucle immédiatement, a fait beaucoup pour l’album. Ein Tanz des Teufels, mein Goooooott !

Des groupes comme Ensiferum ou ArthemesiA étaient très minoritaires, et l’arrivée d’Equilibrium, avec un succès certain, a galvanisé les prétentions qui se faisaient jour (Heidevolk, puis Svartsot et bien d’autres sont apparus à la même époque). La scène en question s’est cependant très vite structurée, avec plus ou moins de romantisme (càd plus ou moins de flûte et de bière, les deux éléments étant inversement proportionnels) et «Sagas» est ensuite arrivé en 2008, en reprenant la même recette, augmentant le son, le même chant black, les mêmes blast beat d’enfer et la même ambiance «Bienvenue à la fête des trolls et démons», que s’évertuent à différencier selon les albums les pauvres chroniqueurs alors que rien ne ressemble plus à un album de folk epic métal qu’un album d’epic folk métal. Mais bref, je vais faire pareil quand même, sinon, ce ne serait pas drôle , n’est-ce pas ?
Donc, nouvelle édition oblige, l’album «Sagas» était plus épique, comprenez par là que la fête avait parfois des allures de baston rangée et que les compos se faisaient plus rhaposdysantes (pour l’esprit, l’épaisseur des riffs ne les réunissant évidemment pas dans la même catégorie).
L’état de surprise étant bien passé, les groupes de folk métal se ainsi sont succédés avec des albums plus ou moins inspirés. Et puis la lassitude à commencé à gagner même les plus convertis à cette nouvelle doctrine.

C’est alors que continuant son troll de chemin, Equilibrium nous a rappelle son existence en nous offrant «Rekreatur», album varié, palette de chansons réussies, présentant une véritable progression dans leur déroulement. Il ne s’agit plus pour ce type de groupe de discuter la technique, les musiciens sont très bons, la production massive, rien à dire. «Rekreatur», pourtant constitué de titres relativement longs, passe très vite… Le groupe a changé de chanteur, mais pour reprendre le même, en quelque sorte, donc rien à remarquer de ce côté là…

On commene avec les pistes «In Heiligen Hallen», profond, «Der Ewige Sieg», plus speed, et «Verbrannte Erde», guerrier, épique, sur du gros son, pour s’inscrire ensuite dans plus de mélancolie, jusqu’à trouver un épilogue parfait avec un instrumental de 13 minutes, «Kurzes Epos».
Ainsi, les trois premiers titres sont du pur Equilibrium comme on le connaît, peu de chose à en dire. «Die Affeninsel», inspiré par un jeu video célèbre, fait en quelque sorte office de sas : le côté ludique de la chanson, qui ne se traduit pas par des sons mais par une ambiance, nous amène tranquillement à «Der Wassermann», qui réussit le mix entre un titre folklorique et une chanson au potentiel de thème pour une BO, nous conviant à une danse au rythme particulièrement entraînant. «Aus Ferner Zeit» prolonge cette excellence du folk metal en renforçant la dimension traditionnelle : on se croirait en Irlande, une Irlande féérique, notamment grâce à la voix, parfaite, de Gaby Koss (Haggard, Nota Profana, Death Army...).
Le jeu video est convoqué également sur «Fahrtwind», titre qui serait power speed, sans aucun doute, si la voix black n’était pas là pour nous rappeler l’identité du groupe ! On s’amuse décidément beaucoup sur l’album, et certains trouveront qu’il manque de noirceur, avec un titre aussi gai et à écouter les cheveux au vent !
Qu’ils se rassurent : la progression de l’album reste classique, et on termine par un «Wenn Erdreich Bricht» extrême, dark, saturé de tons graves, avant le magnifique «Kuzes Epos», déjà nommé. Gaby Koss, avec quelques vocalises, le fait s’envoler, aérien, c’est une histoire sans paroles, un titre de légende, dans tous les sens du terme, sans hésitation comparable à «Mana», dont nous gardons le souvenir ému. Il faut écouter les 13 minutes du titre pour en ressentir la puissance.

Equilibrium est, sans jeu de mots, un maître de l’équilibre, qui a trouvé où placer le curseur entre le métal et le folk, déterminer le niveau d’éléments extérieurs nécessaires afin de ne pas lasser l’auditeur, et délivrer une musique qui, sans être assimilable dès la première écoute, relève du métal mélodique et accessible. Encore une fois, chapeau/cornette bas(se) !

0 Comments 12 juin 2010
Whysy

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