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Depuis la sortie du génial Róka Hasa Rádió en 2009, Thy Catafalque est un groupe
qui a fait beaucoup parler de lui, que ce soit sur Heavylaw ou dans la communauté metal en
général. Il y avait de quoi : son écoute, à l’instar d’un album d’Arcturus, plongeait son
auditeur dans un voyage interstellaire musical, qui n’avait plus qu’alors à se laisser transporter
loin des contrées terrestres pour embrasser les étoiles. Le metal avant-gardiste avait trouvé là
l’un de ses meilleurs représentants, ni plus ni moins. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts,
les Hongrois signant pour Season of Mist en juillet dernier, remontés à bloc pour nous
proposer leur nouvelle offrande, et ce le 11/11/11. D’aucuns pourraient y voir un signe !

Finalement, ces deux années de gestation n’auront été en rien le prétexte pour Tamás Kátai,
tête pensante du groupe, de modifier son approche musicale. En fait, Thy Catafalque
continue à jouer du Thy Catafalque. Et il le fait bien, n’en déplaise aux
sceptiques. Si le groupe a tendance à se reposer sur ses acquis tout en cédant à de multiples
expérimentations, le tout est homogène sans être barbant et surtout… très personnel. Car
l’originalité est bien le maître mot pour ceux qui ne connaîtraient pas la musique du groupe.
Loin de déserter les terres si fertiles du metal, cet album s’ouvre avec un morceau très direct,
« Fekete mezők », qui n’est pas sans rappeler parfois Solefald si l’on s’attarde quelque peu sur le chant clair. Un morceau plutôt catchy qui démarre fort bien l’affaire. Le groupe peut aussi
opter pour des passages plus ambiancés du plus bel effet à renfort de violons comme sur la
magnifique « Kő koppan » où l’on se prend à se perdre dans cette « forêt vaste et sans
chemin » (les bruits ambiants nous y font penser), traduction du titre donné à l’album
(Rengeteg). Court mais empreint d’une forte mélancolie, ce titre est une petite pépite.

Alors non, aucun titre ne parvient à la cheville d’un « Molekuláris Gépezetek », morceau qui
résume à lui tout seul la richesse de l’univers dépeint par les Hongrois. Le morceau fleuve de
ce disque, « Vashegyek » (14 minutes tout de même) est pourtant à placer dans les titres les
plus réussis de Thy Catafalque. Des passages ambiants où intervient Ágnes Tóth de The Moon And The Nightspirit aux assauts répétés de la batterie, des leads mélodiques prenants au chant black trafiqué de Attila Bakos font de ce morceau progressif l’un des plus riches. Tout le talent du groupe y passe et l’on ne s’ennuie pas un seul instant. « Minden test fű » enfonce le clou en lorgnant un peu plus du côté des terres arides propres au black metal. Sans aucun doute l'un des titres le plus sombre de l'album (bien qu'à la fin la musique s'adoucisse brusquement).

Finalement, la musique de Thy Catafalque n'aura jamais été aussi aisée d'accès que sur Rengeteg. Mis à part le morceau « Vashegyek », plus complexe dans sa structure, Thy Catafalque nous propose des morceaux relativement courts, très mélodiques (le chant clair de Attila est à ce point de vue exemplaire) et percutants (« Trilobita » avec sa lead guitar rappelant Amorphis, « Kék ingem lobogó » ou encore le très entraînant « Tar gallyak végül »).

Avec Rengeteg, les Hongrois confortent sans problème leur statut de groupe phare de la scène metal avant-gardiste. Si je vous dis que le groupe ne devrait pas faire beaucoup de déçus avec ce nouvel album, prendrai-je un risque ? Je ne le pense pas !

8/10.

0 Comments 15 novembre 2011
Whysy

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