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Tiens, un groupe inconnu au bataillon, mais comment se fait-ce? Qu’est-ce que c’est ? Pourquoi ? Comment ? D’où ? Oh ?! Minute, papillon, j’y viens. Mais déjà, puisque la plupart d’entre vous ne devez jamais avoir entendu parler de Soulitude, je me propose de vous faire découvrir ce « groupe » en quelques lignes.

Alors déjà, Soulitude, ce n’est pas un groupe. Ah. Bien. Okay. Oui, bon, les anglophones du premier rang l’ont sans doute déjà compris, dans Soulitude, il y a Soul, et Solitude, en somme si on
est un peu poète, et qu’on aime les néologismes, on peut traduire le nom du groupe par Âme Solitaire, dans la langue de Molière. Eh oui, Soulitude, c’est un projet solo. Ah bon ? Et de qui,
d’abord ? Bah justement, je doute que vous connaissiez Ignacio « Jevo » Garamendi, multi-instrumentaliste espagnol de trente sept ans, déjà responsable de nombreux albums de power, disponibles dans leur totalité sur son site officiel, pour la modique somme de… néant. Voilà, maintenant, vous avez une idée du personnage. Un homme solitaire, amateur de bonne musique, qui partage ses créations gratuitement, parce qu’il est gentil. Ils sont comme ça les basques.

Parlons musique. Soulitude propose une musique assez simple d’approche, qui évolue entre le power, le heavy, et lorgne parfois du côté du death mélodique – très mélodique. Oui bon d’accord,
ça growle de temps en temps et je ne savais pas quoi dire à ce propos. Vous êtes prévenus, comme ça. Si vous n’aimez la saturation du larynx, passez votre chemin. Requiem For A Dead Planet sort donc fin 2012, et Jevo a déjà un passé musical plutôt chargé, il ne peut s’empêcher de faire références aux maîtres du genre tout au long de l’album. C’est un peu ça, finalement, le problème de l’album, il n’innove pas beaucoup. Mais nous y reviendrons !

Quid donc de ces dix morceaux bien
mystérieux ? Tout commence par, on s’en doutait, le morceau tubesque. Sauf que ce n’est pas le seul. L’album se poursuit, et les tubes s’enchaînent comme ça, jusqu’à ce qu’on en atteigne une bonne moitié d’album. Les premiers titres sont de vibrants hommages aux ténors du power metal, ainsi, sur We Are Not Alone, on se croirait sur un album composé par Luca Turilli. Rise Of The Dead Men semble quant à lui tout droit sorti de la six cordes de Kai Hansen et Lost In The Grandeur Of Time rappellent certains refrains d’Iron Maiden.

Alors c’est bien beau tout ça, mais pour qu’un album vous intéresse, j’imagine qu’il faut qu’il se démarque. Bon, soit. En premier lieu, le growl dont je vous parlais tout à l’heure fait son petit effet, et Jevo le maîtrise plutôt bien (She, ou encore The Ghost And The Darkness en sont la preuve), de même que le chant clair, qui parvient à transformer la plupart des refrains en hymnes qu’on se prend à fredonner toute une journée tant ils sont catchy. La structure de l’album en elle-même est somme toute plutôt classique, on y retrouve tous les poncifs du genre, du tube au morceau plus abouti, en passant par le solo de guitare, la partie symphonique, et l’instrumental plus mélodique que technique. En second lieu, et même si Soulitude donne dans du power très easy listening, le niveau technique du bonhomme n’est pas en reste. Que ce soit derrière les fûts ou en plein solo de
guitare ou de clavier, Jevo se débrouille très bien, et parvient de temps à temps à égaler ses sources d’inspirations.

Mais le vrai point fort de Requiem For A Dead Planet, si vous voulez mon avis, hein, c’est l’émotion qui s’en dégage. On sent bien que l’album est très personnel (en même temps il l’a
composé tout seul, ça aurait été difficile qu’il le soit pas – bon okay) et chaque composition est unique. On peut donc y trouver de la mélancolie, qui rappelle Swallow The Sun (The Road), de
l’epicness digne d’un Prophet Of The Last Eclipse (Lair Of God) mais aussi un parfum d’aventure comme dans tout bon power/speed teinté de SF qui se respecte (We Are Not Alone, etc.) Ah oui, j’oubliais, la cover est sublime, et les paroles, bien que finalement assez clichées, font le boulot, en nous plongeant dans un univers futuriste assez pessimiste.

C’est bien joli tout ça, mais y a bien une faille, non ? Oui, rassurez-vous, vous n’êtes pas passé à côté de l’album du siècle. Souvenez-vous, je vous parlais des tubes de la première moitié de
l’album. Bah le hic, c’est justement la seconde partie. Même si les refrains y sont toujours géniaux, et qu’on y trouve de très belles mélodies, le gros des morceaux est constitué de mid-tempo assez poussives par moments, constitués de riffs entendus et rentendus depuis l’invention du genre. Pourtant, au milieu de ce classicisme un peu lassant, on trouve de beaux morceaux de bravoures, comme le passage semi-acoustique sur Hall Of Madness. Alors, ces morceaux, au final, ils sont bons, ou pas ? Eh bien l’indécision règne en mon fort. J’ai envie de vous dire, ils sont bons, mais souffrent de faiblesses symptomatiques du power : ils ne révolutionnent rien, ils ne restent pas tous en mémoire. Mais l’un dans l’autre, lorsque vous terminez l’écoute de cet album sur le magnifique She, vous ne pouvez qu’accorder votre pardon à Jevo pour avoir parfois usé de ficelles un peu apparentes dans ses compositions.

Si vous vous demandez toujours si Soulitude vous séduirait, c’est normal. Requiem For A Dead Planet est à la fois extrêmement classique, et bourré de petits détails qui en font un album unique. Il faut donc l’écouter pour choisir son camp. Si vous êtes fans de Gamma Ray, de Rhapsody, que les vocaux death ne vous font pas peur, et que vous n’êtes pas contre les jolies parties
instrumentales au clavier, n’hésitez plus.Un vent de fraîcheur souffle désormais dans ma discothèque power/speed, il ne tient qu’à vous qu’il en soit de même pour la vôtre ! D’autant plus que c’est gratuit, alors vous pouvez bien être indulgents, pour une fois.

0 Comments 13 novembre 2012
Whysy

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