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S’il fallait choisir une scène métal prometteuse parmi le choix cornélien qui s’offre à nous, je voterais sans hésiter pour l’Espagne. Choix plutôt étrange me direz-vous, comparé aux sensations slaves ou sud américaines, mais en y regardant de plus près, la patrie ibérique abrite en son seing bon nombre de talents, avoués ou en éclosion. Stravanganzza fait partie de la seconde catégorie.

Revendiquant un power symphonique assez agressif, les espagnols jouent la carte « autochtone » en usant uniquement du chant en espagnol. Et on aura beau dire, ça a du charme !! Il s’agit d’ailleurs d’un élément de différenciation important et surtout pertinent, tant cette langue très chantante et riche se marie bien avec les tons que peut revêtir le métal. C’est en tout cas une manière intelligente et courageuse de se démarquer du tout anglais.

Requiem, troisième album du groupe, nous livre très vite ses recettes : puissance, chant écorché et grosses orchestrations. Cette recherche de puissance passe par un son très brut, parfois même trop (notamment sur Hombre où le son très garage de la caisse claire a du mal à passer), mais qui atteint au final son objectif, donner beaucoup de volume et cet aspect vertigineux à la musique de Stravaganzza. Peu d’originalité dans les structures, mais quelques passages assez sympathiques (les blast et les riffs tendance néo sur Grande font merveille), qui ne viennent cependant pas dérouter le groupe de son but : l’efficacité.

Les espagnols peuvent s’appuyer sur Leo Jiménez, impressionnant de maîtrise technique et de portée émotionnelle quand il le faut. Malgré son timbre un peu monocorde, il sait parfaitement monter en puissance avec une aisance remarquable, se faire plus oppressant ou plus calme (écoutez la très courte mais très belle ballade Inmortal) selon les couleurs de l’album. Il se positionne en tout cas comme l’un des tous meilleurs chanteurs de la scène espagnole.

Malgré l’aspect conventionnel des structures musicales utilisées par le groupe, l’album est varié, bien pensé, avec une envie énorme de bien faire. On sent une grande application dans l’interprétation (très peu de fautes de goût), et malgré quelques carences techniques disséminées au fil des titres, les espagnols nous font une grosse impression : production survitaminée, très bonne cohésion musique / chant, refrains apocalyptiques…quelle claque !!

On prend vraiment un grand plaisir à écouter cet album : les espagnols imposent le respect avec leur power symphonique de très bonne facture, puissant et efficace, avec un chant de très haut niveau. Pour trouver quelques défauts, on peut dire que les espagnols ne prennent pas forcément beaucoup de risques, que l’album est peut-être trop linéaire et occulte les détails techniques (notamment la production, bonne dans l’ensemble mais qui manque de finesse sur certaines parties), mais de manière générale Requiem est très solide, explosif et technique, et d’une remarquable cohérence. Il propulse en tout cas Stravaganzza au rang d’étoile montante de la scène métal espagnole, ni plus ni moins.

0 Comments 28 septembre 2007
Whysy

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