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Qui a dit que la scène métal française n'avait aucun potentiel, aucun avenir ? Certes le marché semble être monopolisé par la Finlande et l'Allemagne mais restons chauvins et faisons ressortir les réussites de notre hexagone : Fairyland, Adagio, Nightmare, Heavenly... Autant de groupes partis des petites campagnes provençales et qui par volonté et acharnement arrivent à jouer, aujourd'hui, avec les plus grandes formations et à exporter leur musique de façon internationale.
Pour se rendre bien compte du talent de nos formations françaises, il faut pénétrer les campagnes de notre beau pays en traversant moults champs et broussailles, forêts et jungles hostiles, en gravissant collines et montagnes. Le but étant d'arriver dans de petites salles perdues, où le talent n'attend que de germer...

C'est au bout d'une de ces longues escapades, que j'ai eu la chance d'écouter un tout jeune groupe grenoblois de speed mélodique/symphonique, appelé Auspex. Malgré un son brouillon sur scène et quelques instruments sous mixés, je sentais que le groupe possédait un indéniable potentiel. Je décidai donc de demander une promo au groupe pour confirmer mon idée et bien entendu vous faire partager, à vous, un des nombreux talents régional. Et pourquoi pas bientôt national.

A la première écoute de l'album, je compris pourquoi la musique du groupe, en live, pouvait paraître désordonnée. Auspex souffre du syndrôme de Rhapsody of Fire. Comprenez par là que Auspex n'est pas un groupe de scène, faute à une musique fourmillant de détails. Il est presque impossible de retranscrire la variété des sonorités et des mélodies de leurs compositions en live. Les choeurs inexistants, sur scène, apportent une toute autre dimension à l'album. L'ambiance féerique amenée par les nombreuses nappes de claviers était difficilement discernable sur scène. En bref, c'est vraiment avec l'album que j'ai pu apprécier, à sa juste valeur, la richesse de la musique d'Auspex.

Et quelle musique mes enfants ! Un speed mélodique à souhait, accrocheur et gorgé d'orchestrations. Sur certains breaks et passages, on se rapproche des oeuvres du compositeur Danny Elfman, véritable mentor pour le groupe. Comme ce dernier, Auspex adopte des structures complexes à ses compositions. Fini le "couplet/refrain/couplet/refrain/solo/refrain" traditionnel. On passe d'une partie speed à un break piano/basse à une partie orchestrale de façon très cohérente (un peu à la manière d'Heavenly et son "Dust to Dust"). Ce manque d'architecture n'a donc aucune connotation négative puisqu'il nous permet de voyager au coeur d'une jouissive mosaïque dont on découvre les complexités au fur et à mesure de l'écoute (peut-être une explication à leur intrigante pochette !).

A côté de ça, je ne vous cacherai pas que la musique d'Auspex sent le déjà vu par bien des aspects. Rhapsody of Fire, Dark Moor ou encore et surtout Fairyland ("Mysteries of the Stars" par exemple) sont des sources évidentes pour le groupe. Choeurs, claviers, riffs guitares, autant d'éléments qui prouvent ces inspirations. Je vais peut-être vous étonner (détracteur des plagieurs que je suis), mais même avec ces nombreuses ressemblances, je vous recommande cet album et chaudement qui plus est.

Il y a une telle fraîcheur qui se dégage des compositions qu'on ne peut se lasser des multiples mélodies et prouesses techniques des musiciens. Ils jouent sans complexe, osant même intégrer des sonorités déroutantes pour le style de musique joué. Par exemple "Theater of Pain" qui se termine par une mélopée sur fond de techno/makina tout bonnement jouissive.
Autre prouesse technique est la voix d'Elodie. Un chant sublime assez similaire à celui de Elisa.C.Martin (ex-Dark Moor, ex-Fairyland, ex-Hamka, Dreamaker) avec, cependant, un timbre plus féminin. Elle possède un débit de parole élevé qui correspond à merveille avec la musique speed jouée par ses camarades.

Pour conclure, je ne pouvais qu'évoquer la pièce "Rise" qui clôture l'album. Du long de ses onze minutes, ce morceau résume à lui seul l'esprit et l'atmosphère de "Resolutio". Enchanteur, mélodique, prenant, féerique, une pièce rappelant une nouvelle fois les structures si personnelles du génie de Danny Elfman. Auspex fans de cinéma ? On tiendrait là l'explication des bandes noires de leur pochette !

Avec une batterie un peu moins mécanique et un brin de personnalité en plus, il n'y a aucun doute sur le fait qu'Auspex sorte de son trou et atteigne le sommet des montagnes de Grenoble voire de l'Everest !

Doryan.

0 Comments 19 décembre 2007
Whysy

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