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Si vous vous tenez un tant soit peu au courant de l’actualité métallique, le troisième opus des loups-garous allemands de Powerwolf, sorti en 2009, ne vous aura certainement pas échappé. En effet, le groupe signe là un album de haute volée, d’excellente facture, personnel et original, bref, un pur manifeste de Heavy puissant et mélodique en diable, proprement irrésistible. L’occasion pour nous de se repencher un peu sur le passé de la meute, et de faire un petit retour sur les origines de ce groupe, qui, j’en suis sûr, est encore loin d’avoir achevé sa brillante ascension.   Le Powerwolf de 2005, c’est un louveteau fougueux, enthousiaste et pressé d’en découdre, mais qui se cherche encore pas mal, et semble bien loin d’avoir réalisé à quel point son potentiel est énorme. Par exemple, même si la formation semble avoir parfaitement intégré l’intérêt de se construire une imagerie et un univers de référence pour se démarquer et attirer l’attention, la mise en application du principe s’avère particulièrement infantile et maladroite. C’est tout du moins ce que je pensais naïvement en découvrant le combo, à l’époque. Les capes en plastique rouge, les costumes de vampires et maquillages de mauvais goûts qu’arborent fièrement les musiciens… Au secours ! Sauf qu’en réalité, tout cela est voulu, normal, assumé. Allez, je me lance : il est temps à présent de lever le voile sur la supercherie. Cela fait mal de l’avouer, car moi-même je l’ai découvert sur le tard, et beaucoup de fans français l’ignorent encore : Powerwolf est une simple parodie.  Evidement, résumer les teutons à leur délire serait oublier la qualité de leur musique. Mieux vaut donc raconter l’histoire telle qu’elle s’est réellement passée : lassés de se prendre pour des poseurs et de s’afficher en costards blancs, les membres de Red Aim, groupe de rock alternatif hautement décalé, se sont dit : « Faisons du Heavy Metal, du beau, du vrai, de l’authentique. Et histoire de ne pas trop passer inaperçus, construisons déjà notre propre légende. Karsten, tu t’appelles désormais Attila, et tu viens de Roumanie. Attention, les mecs, faut qu’on soit au point, et avec un peu de chance, certains nous croiront ! On n’a qu’à dire qu’on t’a rencontré là-bas dans toutes nos interviews, et ça marchera d’enfer, mouhahaha ! ». Pas de chance, vos compatriotes vous ont reconnu et ont tout de suite flairé l’astuce. Mais les c*** de français, eux, sont tous tombés dans le panneau. Sacrés farceurs que vous êtes ! Quant au défunt Red Aim… Une simple visite sur leur site internet vous présentera l’état d’esprit de leur musique... Voilà qui en dit long, non ? Mais fermons à présent la parenthèse et revenons maintenant à nos (bouffeurs de) moutons et à leur premier méfait.  Pochette d’album sombre, mention « Vive le vrai Metal » (en français dans le texte) reportée à plusieurs reprises dans l’édition digipack, influences revendiquées des maîtres allemands des années 80, Powerwolf se présente comme un groupe qu’il est franchement difficile de prendre au sérieux de prime abord, même en ignorant son histoire. Et malgré la légende que répand Metal Blade à propos des origines du groupe (les frères Greywolf, guitariste et bassiste et pas vraiment frères, s’associant avec un chanteur lyrique d’origine roumaine), les gens préfèrent s’attarder sur l’aspect ridicule du groupe et sur leurs premières prestations maladroites, que sur la musique de cet opus qui, malgré quelques belles qualités n’atteint pas non plus une fulgurante excellence. C’est malgré tout dommage, ce premier manifeste étant selon moi bien au dessus d’une grande partie de la concurrence.  Là où le bât blesse, c’est que musicalement, en dépit de l’aspect sympathique des compositions, cet opus manque encore un peu de couleur et de personnalité. On est loin des hymnes de ses successeurs, même si l’ambiance et les orgues sont déjà là. L’entame de l’album s’avère plutôt solide, avec notamment deux très bonnes chansons, la simple et addictive « We came to take your souls » et la plus personnelle « Kiss of the cobra king », premier aperçu de la relative originalité que peuvent manifester les croqueurs d’hommes. Car pour le reste, si le chant d’Attila est déjà techniquement très satisfaisant, les morceaux ne lui donnent que rarement l’occasion de nous impressionner outre mesure. Les refrains sont en général assez patauds, chose que le groupe aura tôt fait de corriger dès l’album suivant, une fois de plus.   Mais malgré l’aspect très « heavy cliché », le trip vampire/loups-garous pas encore exploité jusqu’au bout, et le relatif manque de puissance et d’accroche, ce premier méfait reste attachant, et son écoute reste plus qu’agréable malgré le manque de moments réellement forts. Personnellement, j’adhère à fond ! Un petit côté punk/rock fm sur « Black Mass Hysteria » (dimension que l’on ne retrouvera plus jamais par la suite), un refrain lourd et marqué sur « Montecore »… A l’inverse, un titre comme « The Evil made me do it » est bien représentatif des difficultés qu’éprouve encore le groupe pour prendre son envol. Fort heureusement pour les auditeurs de tout poil, ce jeune loup a déjà les dents longues…Et un peu d’expérience lui suffira amplement pour parvenir ensuite à nous convaincre d’hurler à la lune avec lui autant de fois que nécessaire !  Note réelle : 6,5/10   Gounouman

0 Comments 21 août 2010
Whysy

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