Oyé, oyé, Mesdames et Messieurs… Troubadours, Ménestrels et jongleurs entrent dans la danse… Bien évidemment tous ces artistes ne rentrent pas dans le château du royaume de « Johann et Pirlouit » sans prendre avec eux l’objet sacré, attirant toutes les convoitises et qui fera danser tous les amis du roi au cours du fameux banquet annuel !
L’objet en question le voici,  c’est une belle boîte à musique à « écran digital » composée de nombreuses touches dont le rôle nous est donné par le biais de petits mots de la langue de Shakespeare… « Play », « Stop » etc… Bien sûr des fils relient cette boîte à deux autres boîtes d’où provient une « musique infernale »… ça y est Pandaemonium est sur le « Dance floor » et même le roi, généralement pantouflard en ces temps de paix au royaume, a quitté son poste de télévision et l’énième diffusion de « ça se discute » pour venir headbanguer !!! Bref tout le monde est heureux à tel point que nos amis du Moyen Âge n’ont pas noté le moindre anachronisme.
Pandaemonium est donc la cause de tout ce remue-ménage, toute la contrée ne parle plus que d’eux et les représentations affichent complet, et ceci même chez les « Gueux » qui économisent tous les mois pour venir voir dans la taverne du coin ces Italiens qui ont remis la musique Folk / Médiéval au goût du jour…
Leur premier album est passé inaperçu car très inégal et fort mal distribué et  les voici revenir six ans plus tard, après avoir donné de nombreux concerts dans des « bouges » fort mal fréquentés et travaillé d’arrache-pied, en dénichant un nouveau contrat… Et ça y est les voici lancés sur la route du succès, enfin presque… Leur « Speed Métal » teinté de passages folkloriques « Moyen-Âgeux » aurait pu, sans aucun doute,  plaire au temps de Jeanne D’arc, malheureusement, de nos jours, les choses sont un poil différentes ! Ainsi Pandaemonium risque bien de se noyer dans la masse !
Pourtant, à mon sens les qualités du combo sont bien réelles, la beauté des compositions n’a d’égal que la générosité des musiciens. De nombreux titres sont des hymnes en puissance et les mélodies enjouées procurent un grand bien-être ! Bref une once d’inspiration et de fraîcheur et le tour est joué ! « Ancient Time » et son refrain pêchu, « Return to Reality  », speed et mélodique à souhait, « Miracle  » et son côté « Happy-Métal » ou encore « Warrior Lost in Time  » un brin plus direct et puissant, chœurs à l’appui sont bien ficelés et certains aînés de la scène transalpine n’auraient pas renié certaines mélodies… Autre point fort du groupe, son chanteur, Daniel Reda . Sa voix gonflée à l’hélium, crispante aux premières écoutes, devient crédible avec de la persévérance, il faut dire que notre ami met tellement de cœur à l’ouvrage, qu’il finit par nous convaincre. Mais croyez moi, peu, très peu, à la première écoute ne seront pas décontenancés par son timbre, et ce qui semble être un handicap devient une force et contribue à donner une identité au combo. La guitare très en avant est tranchante et fort bien maîtrisée, que ce soit du côté de la rythmique ou des solis, bien évidemment ils sont typés à l’italienne, et donc ultra mélodiques. Sonorités atypiques et mandoline se chargent de nous renvoyer à des temps passés, très bien mis en place au fil de l’album.
Cependant des imperfections restent présentes et ce après moult écoutes. Tout d’abord, la production bien en dessous de la moyenne nous empêche de profiter vraiment des qualités des morceaux, à se demander si ce disque n’a pas vraiment été produit au Moyen-Âge ! Par moment les influences sont très présentes et les différents plans de guitares nous renvoient très souvent aux ténors du métal mélodique. Je ne reviendrai pas sur les problèmes vocaux, car une écoute vous permettra de vous faire une réelle idée, mais si vous êtes allergiques aux voix aiguës ce n’est pas cet italien qui va vous rallier à sa cause !!!
Bref je ne boude pas mon plaisir, j’ai beaucoup apprécié cet album, mais quelques « bugs » empêcheront nombreux d’entre vous d’éprouver les mêmes sentiments. Une bonne surprise donc, et je vous conseille de vous laisser tenter à quelques écoutes, vous pourriez être surpris, mais surtout, il faudra écouter avant d’acheter.
De mon côté, j’attends de pied ferme leur troisième album, car ces jeunes transalpins ont encore une grande marge de progression !!!
PS : Mention spéciale pour la pochette, très colorée et jolie tout plein !