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Entre la reformation de Carcass et la carrière prolifique d’Arch Enemy on ne peut pas dire que Michael Amott chôme. Mais le Suédois, malgré son emploi du temps de ministre, trouve quand même le temps de sortir un nouvel album de son side project de Stoner j’ai nommé Spiritual Beggars. Fondé pendant la fin de carrière de Amott chez les grindeux de Carcass, le groupe a toujours eu bonne presse et une bonne reconnaisance du public Metal même si la popularité du groupe n’a jamais atteint celle d’Arch Enemy. Cinq ans après l’excellent Demons revoilà donc Spiritual Beggars.

Toujours est-il que les derniers mois ont été pour le moins importants pour l’histoire de Spiritual Beggars en effet Janne “JB” Christoffersson (Grand Magus) a été contraint de quitter le groupe. Pour le remplacer la bande à Amott a fait appel au chanteur du groupe de Power Metal, Firewind. Choix pour le moins bizarre puisque le timbre de voix du chanteur grec est totalement différent de celui attendu dans un album de Stoner.

D’ailleurs ma première réaction fut “Mer il et fou”. “Il”, c’est Amott qui a eu bien du mal à me convaincre lors des premières écoutes du CD. Pour les vieux connaisseurs du groupe le choc est quand même important, j’ai même cru que mon intérêt pour le groupe allait s’envoler au fur et à mesure que le CD avancait. Mais petit à petit le charme commence à opérer. Bien sûr l’album ne sera pas du niveau de Ad Astra mais il évite le naufrage que l’on craignait après les premiers passages du disque dans le casque.

La première bonne nouvelle c’est l’utilisation de la voix de Apollo Papathanasio rappelant parfois le regretté Dio. Loin de brider la musique du combo, il permet à Amott d’expérimenter une nouvelle façon de composer avec Spiritual Beggars. En tout cas le grec est tout à fait dans le ton. Il livre une prestation de haut niveau et confirme que le choix de ce nouveau chanteur était tout à fait justifié. Je suis parti sceptique mais j’en ressors convaincu même si je préfère définitivement la voix du premier chanteur Spice.

Revenons à la musique en elle-même qui a changé également, le Stoner pur et dur des premiers essais du combo est loin derrière et la différence avec le prédécesseur de Return To Zero est flagrante. Un Retour à Zero qui ne fera pas que des heureux. En effet les compositions n’arrivent pas à avoir la lourdeur du tempo de jadis. Beaucoup plus Hard Rock ou Heavy presque planant à des moments, on est à cent milles lieues de l’odeur de l’huile de moteur des années 90.

Peu importe tant que la qualité est là me direz vous. Et bien c’est là que le bât blesse puisque le CD comporte de vrais temps faibles. Je ne n'épancherai pas sur la qualité de compositeur d’Amott. Le bougre prouve en effet année après année qu’il est l’un des plus talentueux guitariste et songwriter de sa génération. Des chansons comme “Coming Home “ou “Star Born” sont tout à fait excellentes avec des solis d’une justesse et d’une intensité rares. Les claviers sont, dans l’ensemble, bien utilisés (“We are Free”, “The Road Less Traveled”). Mais l’ennui pointe le bout de son nez, rapidement même puisque la première chanson “Lost In Yesterday” n’arrive pas à remplir le rôle d’accroche dévolu au premier titre d’un album. De même pour “Spirit of the Wind” qui coupe complètement le rythme de Return To Zero en n’apportant rien d’intéressant à l’oeuvre musicale.

Les morceaux ne s’envolent qu’à de trop rares moments (“The Chaos Of Rebirth”, la partie instrumentale de “Concrete Horizon”; "Believe In Me"). C’est insuffisant quand on connaît la puissance habituelle délivrée par le groupe et ses musiciens. Car, en plus de compter Mr Amott à la guitare on peut noter la présence de Sharlee D’Angelo (Arch Enemy, Mercyful Fate, ex-Sinergy), Per Wimberg (Opeth) aux claviers ou encore Ludwig Witt (ex-Shining) derrière la batterie. Du travail d’orfèvre au niveau rythmique sublimé par une production claire et qui fait ressortir le meilleur des instruments.

Il y a donc deux écoles :
- Vous êtes fan de la première heure; Return To Zero va vous surprendre. Après la question est : arriverez-vous à adhérer à la nouvelle musicalité du combo?
- Vous êtes profane; laissez-vous tenter par l’expérience. C’est le disque le plus accessible du groupe et il serait dommage de passer à côté d’un des cadors du genre.

En définitive , non, Return To Zero n’est pas un grand disque, mais il n’en reste pas moins une bonne porte d’entrée pour tous ceux qui veulent découvrir le genre. Vous verrez que le Stoner regorge de pépites dont les précédentes sorties de Spiritual Beggars font bien évidemment partie. Les vieux briscards, vous pouvez passer votre chemin et vous lancer le dernier Karma To Burn qui risque bien d’emporter le titre d’album de l’année du genre. Et ca ne serait que justice.

Balin

0 Comments 15 septembre 2010
Whysy

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