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Nebuleyes est un groupe niçois formé en 1999 à l'initiative de deux virtuoses en mal d'expérimentations, Benjamin Masson et Xavier Boscher. Mais Nebuleyes, c'est aussi (et surtout) un univers pour le moins particulier, un macrocosme à part entière, un monde musical parallèle dont le concept se montre solidement ancré dans la science-fiction...

Deuxième réalisation du groupe, "Révolution Divine" est la seconde étape d'un long périple entamé en 2004 sur l'album "Digital EnfanT" et dont la progression future dépendra de l'imagination fertile de ses créateurs (pour l'histoire complète, je vous laisse vous référer au site worldomania.com/). Petit synopsis de ce nouvel opus : « Après la remise à zéro de la mémoire humaine, Miranon (personnage interprété par Xavier Boscher) part à la conquête du système solaire dans le but de posséder les dix merveilles qui le composent. Durant son périple de planètes en planètes, au gré des rencontres et des lieux parcourus, ce dernier découvre dix lettres lui permettant de former un mot et de résoudre l'énigme universelle ! » Voici donc un concept assez ambitieux, mais également très complexe à digérer. Le tout n'est d'ailleurs pas sans rappeler les extravagances littéraires d'un Ange ou d'un Misanthrope, en légèrement moins cohérent et structuré toutefois...

Musicalement, ça joue bien... et très bien même ! Le duo français évolue dans un Rock Progressif alliant mélodies Pop (dans le chant) et relents Hard / Metal. Les structures complexes et alambiquées ne sont pas rédhibitoires (qualité non négligeable dans le monde du progressif), et ce, malgré l'abondance de breaks parfois surprenants et les nombreuses ambiances développées tout au long de cet EP, et particulièrement sur le titre fleuve "Revolution Divine" et ses 32 minutes au compteur... La virtuosité des deux guitaristes semble évidente et s'exprime plutôt dans les deux titres instrumentaux, "Digitaline" et "Elixir", très réussis, avec des atmosphères et des mélodies absolument superbes : duo de guitares acoustiques et électriques, basse volubile, orgue Hammond et samples électros s'entrechoquent dans un ensemble musical assez jouissif. Quant aux différentes mélodies présentes sur l'album, elles accrochent bien votre mémoire et se prêtent assez bien au concept de voyage, transportant sans mal l'auditeur dans cette expédition intersidérale.

Seul hic, le chant, ou plutôt les parties narratives, très abondantes sur le titre éponyme... Si nos deux héros sont d'excellents musiciens, ils faut bien admettre qu'ils sont un peu moins convaincants derrière le micro. Ce n'est pas non plus un massacre en règle, mais la présence d'un chanteur professionnel serait un acquis important (le groupe semble d'ailleurs avoir recruté une chanteuse depuis). D'autre part, les textes étant en français et le concept pour le moins original, nombreux sont ceux qui risquent de ne pas adhérer à l'histoire. Il vous faudra, en effet, véritablement plonger dans l'univers du groupe si vous souhaitez apprécier sa musique ; sinon, vous risquez de vous retrouver un peu à l'écart de cette aventure interplanétaire... J'avoue, pour ma part, avoir un peu décroché par moments, notamment lors des (trop ?) nombreux passages narratifs qui interviennent de manières intempestives dans une odyssée musicale pourtant si belle... Nul doute qu'en anglais, ce serait passer sans problème, mais chanter en français est une tâche ardue qui ne pardonne rien. Et de ce point de vue là, les textes ne sonnent pas toujours de façon très "juste" (en tout cas à mes oreilles), mais après tout, c'est à chacun de se faire son opinion...

Au final, Nebuleyes parvient à tirer son épingle du jeu lors des parties instrumentales extrêmement bien exécutées et particulièrement attrayantes, mais devrait retravailler ses textes et son concept s'il souhaite attirer un large public. On attend donc désormais la suite de cette aventure, afin de voir quelle direction artistique auront choisi nos amis niçois... Quoiqu'il en soit, l'univers du groupe reste à découvrir et devrait pouvoir trouver un écho positif auprès de quelques amateurs curieux !


[right]5.5/10[/right]

0 Comments 01 avril 2008
Whysy

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