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En 2005, un groupe se crée autour de Florent (guitare), Benoit (batterie) et Didier (basse), du nom de Zarathoustra et développe une musique majoritairement instrumentale et atmosphérique. Après quelques années, dissolution du groupe et renaissance sous de nouvelles couleurs, avec A Prison Called Earth et toujours cette volonté de favoriser les plans instrumentaux, mais dans une approche tenant davantage du métal progressif.

A Prison Called Earth affirme trouver ses racines près des groupes tels que Green Carnation ou Opeth plutôt que dans la scène américaine et se targue ainsi de ne pas tomber dans un excès technique superflu. C'est armé de ses principes que le groupe, renforcé par Louis en deuxième guitare et Ludovic aux claviers vient d'accoucher d'un premier album, ou première démo si l'on respecte l'appellation donnée par A Prison Called Earth à cet effort, nommé "Rise of The Octopus (Realistic Tales of a Sprawling City)". Enfin bon, une démo de 50 minutes et de ce calibre, ça ne court pas les rues...

Car oui, lors de l'écoute, traitez "Rise of The Octopus" comme un album à part entière. Pour faire simple, nous avons ici affaire à un concept-album, contenant 3 long morceaux découpés chacun en 5 parties, ainsi qu'une intro et un épilogue, ce qui porte le nombre de pistes à 17. Pas mal pour une démo... Au niveau du style, nous sommes donc en présence d'un métal progressif plutôt moderne n'hésitant pas à se montrer planant (March of The Puppets, A Moment of Eternity, une merveille...) ou envoutant en incorporant des touches électroniques (The Secret Transmission), bien que le propos reste majoritairement métal, malgré quelques entames de morceaux acoustiques (Reflection, The Uncovered Conspiracy).

Alors, l'expérience du concept-album peut souvent se révéler casse gueule, mais qu'en est-il de ce "Rise of The Octopus" ? Et bien on peut dire que le contrat a été rempli haut la main, tant le groupe parvient à développer une atmosphère cohérente du début à la fin de l'œuvre et nous plonge en réalité dans un seul pavé épais de 50 minutes, sans que cela ne choque. En variant délicatement son propos et proposant de longs plans instrumentaux, A Prison Called Earth arrive à tisser sa toile et accompagner l'auditeur sans accroc.

En effet, entre riffs puissants, breaks atmosphériques, soli inspirés, vocaux hip/hop sporadiques (Origins of a Mind Revolution et Reflection), la recette proposée ici met toutes les chances de son côté pour éviter à son concept de s'engluer dans une machine répétitive et opaque. Ceci dit, la cohérence que le groupe s'est appliquée à mettre en place exclut quelque peu la possibilité de séparer les morceaux les uns des autres, chacun perdant de son identité s'il n'est pas rattaché à ses prédécesseurs et successeurs, d'où ce sentiment de "pavé", formidable dans sa totalité ou chacune de ses 3 parties prises à part, mais subsistant difficilement une fois disséqué, à l'inverse par exemple du "Six Degrees of Inner Turbulence" de Dream Theater, qui certes faisait preuve d'une hétérogénéité assez conséquente.

En conclusion, possédant un son massif d'un professionnalisme impressionnant, "Rise of The Octopus" s'affirme comme une démo de luxe, ne présentant que des bons points. Si ce n'est qu'une démo, l'album va faire mal, ça c'est sûr ! En attendant, vous pouvez vous procurer "Rise of The Octopus" pour seulement 5 euros en vous rendant sur le myspace du groupe !

0 Comments 24 décembre 2010
Whysy

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