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Trop d’agressivité refoulée. Les sirènes hurlent, les guitares grondent, le rythme s’accélère. Je n’attendais pas Arch Enemy à ce niveau. « Rise Of The Tyrant » fait l’effet d’une déflagration nucléaire. Remercions Fredrik Nordström pour sa monstrueuse production. Tout d’abord réticent à écouter ce septième album studio, c’est la curiosité qui m’amena à dépasser mon a priori. Toujours se forger sa propre opinion, n’est-ce pas ? Les deux dernières réalisations des suédois m’ayant déçu, j’avais des doutes quant à la capacité des frères Amott à relever le niveau. J’avais déjà adopté une optique négligente à leur égard, et je m’étais préparé à honteusement cracher sur cette nouvelle offrande, ce à moins qu’elle n’approche la perfection. Qu’en est – il finalement ? Sans trop en dire, nous tenons cette année la meilleure réalisation du groupe depuis l’emblématique « Burning Bridge ». Rien que ça.  Fidèle à ses origines, Arch Enemy propose un death mélodique agressif et teinté de thrash métal. Le son des suédois a toujours reposé sur ce mélange extrême détonnant. Le groupe semble ici revenir à ses racines en opérant une sorte de retour aux sources. Si « Doomsday Machine » expérimentait de nouvelles manières d’aborder l’extrême mélodique, il n’en demeurait pas moins un album fade. « Rise Of The Tyrant » dévoile ses nombreuses richesses au fil des écoutes. Il semble que Christopher Amott soit revenu, après deux années d’absence, avec des idées plein la tête. Cette courte retraite a véritablement été bénéfique pour l’ensemble du groupe tant cet album sonne cohérent. On sent un Arch Enemy décomplexé. Il n’existe plus de barrière, et la musique englobe l’intégralité de leurs influences.  « Rise Of The Tyrant » est clairement ce qui se fait de mieux en matière d’extrême mélodique actuel. L’album est d’une richesse hallucinante, aussi bien technique que mélodique. Non content d’aligner l’un des meilleurs line up de tous les temps, Arch Enemy en joue sans complexe. Ainsi les frangins Amott se livrent à de véritables joutes musicales. Les soli sont d’une technicité rare, d’un feeling tout bonnement hors norme. Parfois très démonstratifs et supersoniques, parfois mélodiques. Les deux s’autorisent même quelques digressions dans les domaines hard rock et heavy métal ! Je ne me suis toujours pas remis de l’assaut « Blood On Your Hands ». Les riffs sont d’une puissance rare et les mélodies, substantifique moelle, suffisamment variées, travaillées, composées. Ainsi les guitares se montrent tranchantes et agressives lors des couplets, pour soudain virer au mélodique lors des refrains.  Je dois avouer qu’avec « Rise Of The Tyrant » le groupe offre un travail de précision sans concession. Le talent rythmique et technique de Daniel Erlandsson peut librement s’exprimer au sein de structures complexes et riches en rebondissements. Jamais Arch Enemy n’a écrit d’aussi bonnes chansons ! Complexes et fouillées : breaks nombreux, acoustique, mélodies imparables, sonorités modernes… Rien n’est prévisible ! Contrairement à l’album précédent, un grand soin a été apporté aux refrains. Certes nous sommes loin des perles du genre, mais on note un mieux. Concernant les guitares, les rythmiques, la basse, la performance vocale : tout semble découler d’une manière tellement naturelle. Angela Gossow que j’ai longtemps critiquée, m’a littéralement impressionné. En effet, les modifications/effets sur sa voix ont été abandonnées d’où une sensation de « naturel » grisante, voire effrayante. Peu de variation certes, mais de discrètes vocalises très aiguës annoncent une volonté de la part d’Angela d’étendre son spectre vocale.  Je pourrais parler de ce disque pendant des heures tant sa qualité est pour moi inespérée ! L’album attaque avec violence par « Blood On Your Hands » et « The Last Enemy » : deux futurs classiques indémodables. « In This Shallow Grave » et « Night Fall Fast » brillent par leur rapidité. Mon coup de cœur « The Day You Died » est magnifié par une mélodie superbe, et un solo d’une pureté folle. L’instrumental « Intermezzo Liberte » invite à la réflexion, et au repos. Que dire de « The Great Darkness » et ses chœurs malsains ? Ou même « Vultures » en parfaite fin d’album ? Finalement seule « I Will Live Again » et « Revolution Begins » semblent au deçà du reste : format single oblige !  Sans concession. « Rise Of The Tyrant » est l’une des sorties majeures cette année. Le talent des frères Amott retrouvé, c’est le monde de l’extrême mélodique qui s’apprête à trembler. Voici un concentré instable d’énergie et d’agressivité. La puissance des premiers jours revenus, les erreurs effacées. Un album aux guitares sublimes, aux soli inhumains, aux mélodies puissantes, aux rythmiques diverses (mid tempo / blast beats …). « Rise Of The Tyrant » symbolise le retour d’Arch Enemy à son meilleur niveau, et cela n’est pas pour me déplaire.  …TeRyX…

0 Comments 23 septembre 2007
Whysy

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