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Réelle envie artistique ou volonté de vendre un maximum ? C’est la question que l’on peut être amené à se poser à la découverte du projet Strawberry Fields. En effet, ce nouveau groupe (ou presque) n’est autre que le groupe Satellite au grand complet instrumentalement mais avec une chanteuse, Marta Kniewska alias Robin. Au vu de l’engouement autour des groupes à chanteuse, Wojtek Szadkowski (compositeur et homme à tout faire de Satellite) souhaite peut être utiliser cette nouvelle vague afin de rencontrer le succès. Ou souhaite t’il tout simplement apporter une nouvelle sonorité et une nouvelle image à ce monde rock/prog particulièrement riche en masculinité.

En tout cas, Strawberry Fields garde à peu près les mêmes ingrédients que ceux utilisés par Satellite. Un rock progressif assez calme jouant plus sur les ambiances que sur la puissance des guitares. Le nouveau projet de Wojtek Szadkowski va même plus loin dans cette optique en accentuant le nombre de sonorités claviers et electro. Certaines compositions sont mêmes portées par cette avalanche de samples originaux et par moment déconcertants (« Moon », « Flow »…). Il n’est pas rare de constater que les claviers atmosphériques soient les seuls éléments accompagnant le joli timbre de la chanteuse. Proche de celle de Sharon del Adel (Within Temptation) et avec quelques intonations rappelant Dolores O'Riordan (The Cranberries), sa voix est clairement mise en avant et apporte son lot d’émotion de par sa justesse, sa sensualité et les effets bien pensés qui lui sont de temps en temps rajoutés (« Close »).

Cependant aussi bonne que soit la qualité de sa voix, Marta Kniewska ne peut rien contre l’aspect assez soporifique de la plupart des mélodies. Pourtant loin d’être mauvaises, elles restent trop banales et pompeuses pour retenir pleinement l’attention et débouchent la plupart du temps sur un refrain Pop/Rock manquant cruellement de punch à cause d’une guitare relativement absente des débats. Pour tout vous dire j’ai trouvé qu’il y avait certaines similitudes, dans les refrains, avec la nouvelle orientation du groupe Nemesea. Un aspect commercial, plaisant au départ, qui atteint trop vite un caractère rédhibitoire irréversible.

De plus les compositions n’évoluent pas vraiment. Elles restent sur une structure identique et on ne peut pas dire que les changements de rythmes soient fréquents. Cette linéarité annihile presque totalement le côté progressif qui est uniquement présent dans les apparitions de la guitare et qui, malheureusement, manque trop souvent de feeling pour tirer vers le haut les rares bonnes idées du combo. Dommage car la tournure « bluzzy » voire jazzy de certaines compositions aurait méritée d’être un peu plus creusée et alliée avec un visage progressif plus soutenu, Strawberry Fields aurait pu créer une alchimie parfaite.

Mais ce n’est pas le cas, au final le groupe nous propose un album de pop/rock calme plus proche de la pop que du rock avec des ambiances bien senties mais qui peinent à relever la banalité des mélodies et des refrains. Les trois premières compositions s’écoutent plutôt bien mais par la suite on sent très bien qu’on a déjà fait le tour de l’album et qu’aucune surprise ne pointera le bout de son nez. En conclusion, on peut dire que Satellite au féminin c’est plus calme et plus posé mais c’est surtout plus chiant…

Doryan.

0 Comments 26 septembre 2009
Whysy

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