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Un débat qui revient constamment dans le milieu des chroniques est le suivant: « peut-on chroniquer un album de façon objective ? Le rédacteur peut-il rester totalement neutre ? »
Je pense que non, et ce n’est pas Road To Consciousness qui va me faire changer d’avis. Que ce soit pour des aspects positifs ou négatifs, je ne vois décidément pas d’autre solution que de vous parler, chers lecteurs, à cœur ouvert. En tout cas pas ici.

Road To Consciousness a vu le jour en 2010, sous l’impulsion du belge Bernard Daubresse, aidé par une kyrielle d’artistes. En effet, nous sommes ici en face d’un projet aux allures Ayreon’esques. RTC -pour les intimes- est un opéra-rock teinté d’un millier d’influences et qui de par sa description, ne peut que rappeler celui d’un certain Arjen Lucassen. Avis donc à la secte, que dis-je, l’armée qui ne jure plus que par lui, voici peut-être un album qui va dans la même direction.
Mais n’allons pas trop vite en besogne et tentons de faire fi de cette comparaison, bien trop ambitieuse lorsque l’on parle de la première réalisation d’un groupe. Gardons-la juste dans un coin de notre tête pour l’instant.

Comme je vous le disais, l’initiateur de ce projet a su s’entourer pour donner vie à sa première création. On retrouve ici des membres de groupes tels que The Temple, Free Launch, Pixelrace ou encore Epica issus de Belgique, de France, des Pays-Bas et de Finlande. Une fois tous ces ingrédients réunis Road To Consciousness pouvait enfin s’exprimer.

Les premières notes qui parviennent à l’oreille de l’auditeur évoquent fortement le style d’Orphaned Land: un sitar nous propose des notes orientales sur lesquelles une voix grave et virile vient se greffer, ainsi commence notre route vers la conscience. Difficile par la suite de réduire la musique proposée à une seule description ! Alors que The Middle Path conserve cette influence orientalisante les autres titres iront vers un Metal plus proche du symphonique et du progressif classiques. Tout en alternant des voix féminines et masculines, l’album nous raconte une histoire où viennent se mêler différents sujets avec la religion en premier lieu. Beaucoup de titres en effet posent des questions sur notre vie après la mort ou bien l’existence du divin.

A coté des paroles on remarque aussi un gros travail de composition musicale qui cherche à colorer cet opus. Un grand nombre de bonnes idées s’offre donc à nous tout au long de l’heure proposée. Malheureusement, ce beau travail ne peut pleinement remplir son rôle pour deux raisons majeures: la production et l’interprétation. Pour cette dernière j’évoquerais le chant féminin qui ne permet pas assez à mon sens de croire aux titres chantés. Alors que les voix masculines remplissent parfaitement leur rôle, je ne peux pas en dire autant pour celles des femmes. Mais une fois de plus cette impression me semble fort variable d’une oreille à l’autre… Méfiance donc.

Au niveau de la production maintenant, bien que le tout soit propre et bien fait, l’ensemble manque un peu de pêche. Un son plus gonflé aurait été le bienvenu et aurait peut-être même réglé le problème vocal. Attention le son est de bonne qualité ! Mais j’aurais probablement préféré un mix plus audacieux, qui est peut-être le luxe d’une grosse production.

Au-delà de ces petits inconvénients Road To Consciousness reste un album de qualité et des pistes comme The Naked Ape, Starchild (tiens, ça ne vous rappelle rien ?!) et Consciousness raviront certainement les amateurs du genre grâce à des mélodies efficaces et bien en place ainsi que quelques envolées dignes de ce nom.

Pour un premier album, R.T.C. fait donc preuve d’un beau travail et de beaucoup de talent. Il s’agit maintenant de sortir un peu plus des sentiers battus et d’affirmer une identité de façon plus forte encore. Produit au studio Molière de Bruxelles (quoi de plus logique pour un projet si théâtral ?), l’opus constitue une bonne base pour un avenir assez ensoleillé. L’aspect visuel joue aussi un rôle intéressant et est très réussi, à l’image de cette belle pochette. J’invite donc quiconque ne connaîtrait pas encore ce projet à y jeter un œil puis une oreille et à s’intéresser à ce qui pourrait devenir la nouvelle sensation dans le milieu de l’opéra-rock.

A bon entendeur…

Rom’

0 Comments 22 avril 2011
Whysy

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