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Surfant sur le tsunami médiatique nommé Pagan Metal, Nuclear Blast signe des groupes officiants dans ce genre à tour de bras. Un des derniers en date n'est autre que Ex Deo. Sous ce nom un peu barbare se cache en fait le side project du chanteur du groupe de Death Metal Canadien Kataklysm (officiant déjà chez le label Allemand). Le bougre n'est pas venu seul et a embarqué dans ses valises tous ses compères de Kataklysm pour former un line-up alléchant.

Évitant les clichés habituels du genre (Mi Viking, mi celte et re mi Viking par derrière) Ex Deo nous invite au temps de la Rome Antique. Évoquant aussi bien sa fondation (comme le titre l'indique) que les grandes dates du régime ce Romulus nous permet de réviser nos cours d'Histoire en restant tranquillement assis avec un casque sur les oreilles. Enfin tout cela est sur le papier puisque ayant eu seulement les MP3 dans les mains il m'est difficile de parler des paroles qui entoure le CD. Loin de moi l'idée de relancer le débat sur les fameux Ipools évoqué dans ces pages par Duck mais Romulus est de ces albums qui se vit livret à la main.

Et c'est bien dommage car malgré l'offre alléchante on reste quand même sur notre faim quand arrive le plat devant nous. En effet le Death Metal Epique servi par les Québécois est loin d'évoquer la grandeur passée de la Ville Eternelle. Quelques arrangements classiques évitent à l'oeuvre de tomber dans l'ennui. Ennui renforcé par une production n'apportant que peu de reliefs à la musique du combo. Car oui il faut bien l'avouer on est quand même loin de la puissance dégagée par un Amon Amarth ou même d'un Mithotyn. Le choix avoué et assumé de faire dans le mid tempo est un vrai poids pour l'oeuvre qui a bien du mal à décoller. Tant est si bien que les premières chansons laissent une mauvaise impression notamment la très fade "Storm The Gates Of Alesia" malgré les 'Veni Vidi Vici' lancés par Mauricio Iacono... Veni Vedi ok mais ils sont loin de Vici nos amis Québecois.

Heureusement la deuxième moitié de l'album permet (un peu) plus de tenir l'auditeur en haleine, je pense notamment à "In Her Dark Embrace" et son riff efficace, "The Final War ( Battle of Actium)" où la batterie se lâche enfin ou encore le réussi instrumental "The Pantheon (Jupiter's Reign)" qui clôture en beauté l'album. De plus Ex Deo peut se reposer sur la prestation de haut vol de Mauricio Iacono, tête pensante du projet, qui tient son Romulus à bout de bras. Entre chant hurlé typiquement Death Metal et voix écorché plus Black Metal on peut dire que le bougre possède plusieurs cordes à son arc.

Oui mais voilà Romulus ne contient aucun vrai hymne, de chanson réellement indispensable, de titre appelé à marquer la musique extrême de son empreinte. La faute à des soli pas toujours heureux ("Invictus") ou à ce fichu mid tempo. Et dans cette branche c'est un défaut quasiment rédhibitoire, que serait Ensiferum sans "Guardian of Fate", Amon Amarth sans "Death in Fire"? Alors quand vient l'heure de noter le CD on ne peut que louer le travail effectué par Ex Deo mais tout cela reste bien insuffisant.

Insuffisant et décevant quand on connait le savoir faire des musiciens officiants sur le projet. Romulus ressemble donc ,à première vue, à un opération mercantique de la part de Nuclear Blast mais Ex Deo a un vrai potentiel, aussi bien musicalement que idéologiquement parlant. A eux de montrer que le groupe n'est pas juste un feu de paille.

Balin

0 Comments 18 juin 2009
Whysy

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