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Pour un chroniqueur se retrouver devant la discograhie de Rush revient à être au pied des chaînes de l’Himalaya pour un alpiniste, on s’attaque à quelque chose de mythique, aux plus haut sommets du monde. Parce que si le trio Canadien est méconnu en France (un seul passage dans l’Hexagone en plus de 40 ans de carrière!) il est pour les mélomanes du monde entier à classer entre les Pink Floyd et Led Zep’, un groupe de légende qui a profondément marqué l’Histoire de la musique. De Captain Orgazmo à Chuck en passant par les Sorciers de Waverly Place (si si) les clins d'oeils ne manquent pas à ce qui restera l’un des plus grand groupes de l’histoire du Rock Progressif.

Le groupe est fondé en 1968 à Toronto par Alex Lifeson (guitare), John Rutsey (batterie) et Jeff Jones (chant/basse) mais ce dernier est vite remplacé par un certain Geddy Lee. Pourtant Rush ne rencontre pas (encore) un succès fou et le premier album éponyme sort sur le label indépendant créé par le groupe. Et pourtant...

Pourtant Rush est un vrai bon album de Classic Rock. Même si le côté Progressif n’est encore qu’à ses prémisses il pose les bases de ce que sera la musique de demain de Rush. Pour ce premier opus l’influence principale est sans conteste possible les anglais de Led Zeppelin, Geddy Lee au chant calque son timbre sur celui si particulier de Robert Plant et les chansons les plus rentres dedans semblent sortir du moule de la bande à Page (“Need Some Love”, “What You’re Doing”). Mais même si le frontman copie un peu trop les gimmicks du chanteur de Led Zeppelin il fait preuve d’un talent rare qu’il réussira à exploiter de façon plus personnel dans le futur.

Véritable plaque tournante des compositions de Rush son jeu de basse si particulier permet au groupe de varier déjà les compositions entre Rock, Blues et Hard Rock et des rythmes rapides ou lents. Avec Alex Lifeson il est la force créatrice du trio, John Rutsey restant en retrait. Le guitariste s’en donne d’ailleurs à coeur joie avec des solis précis mettant en avant le feeling (“Here Again”) qui deviendront au fil du temps sa marque de fabrique et des riffs simples mais efficace (“In the Mood”).

La grande qualité de Rush c’est d’ailleurs la technicité de ses musiciens, et même si l’absence de Neil Peart derrière la batterie (qui arrivera pour le successeur de Rush, Fly By Night) se fait sentir par moment Geddy Lee et Alex Lifeson montrent tout leurs talents au cours des 40 minutes de l’album. Jamais tape à l’oeil le duo met son génie au service de la musique.
Le production est d’ailleurs au diapason, le doux ronronnement de la basse de Geddy Lee et la guitare d’Alex Lifeson capte tout l’attention de l’auditeur grâce à un son précis qui rend justice au travail d’orfèvre des musiciens.

Mais si l’on retient cet album éponyme de Rush c’est que l’un des hits des canadiens y figure, l'hymne "Working Man" n’a pas pris une ride en 36 ans et s’impose encore aujourd’hui comme un des plus beau succès de la carrière du groupe. C’est d’ailleurs cette chanson qui va permettre à Rush de signer un contrat avec Mercury Records lancant ainsi véritablement la glorieuse carrière que l’on connait (mal). Tout y est dans ces 7 minutes de bohneur où Prog se mèle à Hard Rock : un riff de guitare reconnaissable entre mille, une section rythmique irréprochable notamment un Geddy Lee impressionnant de facilité, le solo de guitare typé Black Sabbath d’une efficacité sans borne, une terrible monté en puissance terrible tout au long de la composition et  un refrain entêtant.

Finalement ce qui se révèle la plus grande qualité du disque à savoir l’ultime piste est aussi son plus grand défaut, en effet les autres chansons en sont presque “neutres” à côté. Le groupe ne trace pas encore sa route et se cherche un peu. Mais Rush comprend de bonnes chansons qui, même si elles ne resteront pas au Pantheon de la musique du XXeme sicèle, n’en reste pas moins agréable à écouter. Je pense notamment à la catchy “Need Some Love” ou à “In The Mood” où la voix de Geddy Lee se rapproche le plus de son futur timbre qui deviendra légendaire.

Faire une chronique d’un album vieux de pas loin de quatres décennies est un exercice différent de celui d’une nouveauté, la note reflète plus la trace qu’a laissé le dit album dans l’Histoire de la musique que l’aura du CD lors de sa sortie. Et ce Rush finalement s’en sort avec les honneurs. Bien sûr on est loin des perfections que sont, par exemple, 2112 ou Moving Pictures mais qu’importe la qualité est au rendez-vous et 34 ans plus tard Rush a toujours la vigueur de ses jeunes années. On n’en demande pas plus.

Balin

0 Comments 17 décembre 2010
Whysy

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