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Avec « Hilal » en 2008, Arkan nous avait agréablement surpris en adoptant un courant musical fort peu représenté de nos jours, à savoir le death metal à consonance orientale/arabisante. La reconnaissance ne se fit pas attendre car ce n’est ni plus ni moins la première partie d’Orphaned Land qu’ils assurèrent lors de la tournée européenne de ces derniers, en mai 2010. Depuis, les Français ont fait leur petit bout de chemin, ont fait un petit frère à « Hilal » et après avoir assuré la première partie de Paradise Lost en avril dernier, s’apprêtent à investir La Maroquinerie, mais en tête d’affiche cette fois (une date à ne pas manquer – le 28 mai prochain).  Alors de suite à l’écoute de « Salam » (qui veut dire « paix » en arabe), le parallèle avec Orphaned Land est évident, d’autant plus que c’est le chanteur israélien Kobi Fahri qui est invité sur l’une des pistes de l’album, Deus Vult. C’en est même troublant, parfois. L’influence est peut-être un poil trop présente, et l’on a tendance à penser que les Français perdent forcément un peu de la personnalité qu’ils s’étaient forgés sur leur premier album. Malgré tout, il serait réducteur de qualifier Arkan de vulgaire copie des maîtres du style… le groupe a indéniablement du potentiel et cela s’entend.  Le quintette a un réel talent de composition et a voulu, semble-t-il, marquer le coup en redistribuant quelque peu les cartes. Je dis cela car le chant féminin revêt désormais une composante essentielle de l’album. Sarah Layssac donne de sa personne comme jamais auparavant. Douceur d’un côté et violence de l’autre avec les growls ravageurs de Florent Jannier pour l’orientation « death » empruntée par le groupe. Le côté traditionnel de la musique est appuyé par de savoureuses compositions interprétées par Mus El Kamal grâce à un instrument particulièrement répandu dans les pays arabes, à savoir l’oud. Du côté des grosses grattes, l’inspiration est également au rendez-vous comme sur les deux premiers titres d’ouverture (Origins et Inner Slaves) où les leads sont particulièrement bien trouvés.  A la fois mélodique, puissant (la production est de ce point de vue exemplaire) et accrocheur, « Salam » se révèle à bien des égards le digne successeur d’« Hilal ». L’émotion est bel et bien présente (je pense notamment à Jérusalem – Sufferpolis, magnifique composition, si ce n’est la meilleure de l’album) et les quelques petits interludes instrumentales sont une véritable invitation au voyage. Arkan nous étonne même avec un dernier morceau quelque peu différent du reste de l’album : l’ensemble est plus posé et a un côté mystérieux, avec une voix narrative masculine accompagnée d’instrumentations propres au style. Une piste à suivre à l’avenir ?  En somme, l’album est suffisamment bien fait pour que l’on s’y attarde. Le seul reproche que l’on pourrait lui faire (et il fallait s’y attendre), c’est d’avoir perdu un peu de sa personnalité en se rapprochant de ce que fait Orphaned Land. Un écueil que l’on espère voir corrigé à l’avenir.  7,5/10.

0 Comments 18 mai 2011
Whysy

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