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L'année dernière était marquante au niveau des sorties françaises, et restera pour moi quoiqu'on en dise le millésime de notre hexagone. Cette année, plus calme au niveau des outsiders et chargée en grosses sorties, néanmoins, la France ne reste pas dans l'ombre et grâce aux petits jeunes de Talian. Jeunes ? Vite dit, puisqu'en effet, la formation survie à Taliándörögd qui officiait dans un black métal/stoner death à en croire la bible du métal. Effectivement sur ce nouvel opus,  des réminiscences de ces influences restent en place avec ce « nouveau » projet, les Français prennent d'assaut le genre extrême par les bouts d'un thrash mélodique en guise de mouture musicale principale.

Scraps From The Mire est un album franc et direct. Les différentes chansons sauront jouer la carte de l'aplomb net et précis en développant des mélodies à la fois violentes et pas si basiques qu'il n'y paraît. Les morceaux présents de la trempe de « The Saving Bites » fléchiront dans une orientation ouvrant le vannes à un thrash/death facile particulièrement volontaire marqué par des blast beats et une vélocité des instrumentistes. De ce fait, on pourrait croire que l'album fait l'apologie de la brutalité tout au long de son tracklisting. Il est vrai que le chanteur (Simon) tient sa place à merveille, il sait cracher ses lignes de chants de manière précise avec une telle justesse que l'échange se caractérise à un c'est œil pour œil, dent pour dent avec l'auditeur. La déferlante est sans appel et le résultat non-équivoque. Cette performance est d'autant plus percutante puisque les lignes instrumentales sont démentes. Même si nous ne sommes pas en présence d'innovations musicales à outrance, le mélange n'en demeure pas moins efficace.

Violent oui, mais brutal non. Scraps From The Mire tire ses influences de toutes parts, on sent que les arrangements suivent une nomenclature progressiste (« Inside The Grinding Mould »). Les morceaux sont équilibrés et au risque de répéter la définition du groupe sur la page Myspace, sur plusieurs titres on a au menu du Stoner digne d'un Spiritual Beggars. Cependant, la face convulsive de Talian reprend possession et entre ces passages légers et aérés, le death pointe le bout de son nez. Le clou est enfoncé, certes cet opus a beau laisser libre court aux ascendances, il reste tout de même bien borné. Alors n'allons pas non plus exagérer et noircir le tableau, Scraps From The Mire n'est pas un album bourrin, il possède la faculté groovy insufflée par les guitares et une percussion entortillée.

J'arrive au point névralgique de l'album... Le constat semblait prononcé, mais décidément les Bretons de Quimperlé, nous réservent des surprises ! Le voilage du disque est en fait en partie double. L'apparence montre ostentatoirement un album doué en technique et imprégné de l'essence death aux aspérités abrasives. Mais, la profondeur de l'album est telle qu'avec plus d'implication et une écoute plus approfondie, on découvre des subtilités qui restaient muettes jusqu'à présent. Le songwritting dévoile sa qualité alambiquée et sur « The Plunder » par exemple, on assiste à une fête auditive et son refrain entêtant « Scraps Froooom the Mayeeeeer » est tout bonnement inégalable. C'est tout ces petits éléments qui donnent envie d'aller se déplacer voir le groupe sur les planches et enfin découvrir cette faculté d'embraser une scène avec des morceaux qui ont leur effet. La production est super puissante, et le mixage-mastering arrive à faire apparaître les couches chants/guitares/batteries du coup, on se laisse porter par un déluge de notes et des arpèges catchy. On se dit que l'effet de scène doit parvenir à décupler cette force et la puissance dégagée sera impressionnante. (A confirmer dans ma « To Do list »).

Il y a une réserve que j'émettrais. L'homogénéité, il arrive que Scraps From The Mire s'essouffle à cause d'un manque d'originalité. Les titres s'en sortent grâce aux techniques employées, aux refrains, aux riffings ou aux breaks imposés par les changements entre les oscillations stoner/extrême. Mais pour revenir à notre bémol, il suffira au groupe de le gommer pour continuer sur une carrière qui s'annonce sous de bons auspices.


- ȦɭɐxƑuɭɭĦĐ -

0 Comments 15 octobre 2009
Whysy

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