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Un bouffon muni d’un violon et d’une plume. Marillion ne savait certainement pas, en 1983, que la pochette de leur premier album Script For A Jester’s Tears deviendrait l’icône de tout un genre, porteur de la quintessence du Néo Prog. Marillion, leur nom vient de l’ouvrage de J.R.R Tolkien – The Silmarillion. Ce quintet anglais ne reçoit bien évidemment pas d’un seul coup la reconnaissance mondiale, même si ça démarre bien, cette reconnaissance arrivera seulement avec leur second album Fugazi qui verra aussi l’arrivée du batteur actuel Ian Mosley. Mais aujourd’hui bon nombre de fans de musique progressive considère ce Script For a Jester’s Tears comme le premier monument Neo Prog.  La définition du néo prog peut en effet se résumer au contenu de ce premier album de Marillion. Il s’agit en effet d’une nouvelle vague née dans les années 80 s’appuyant sur les grands noms du Prog seventies à savoir Yes, Camel, Pink Floyd (un peu à part), et Last But Not Least Genesis qui annonce d’ailleurs, dès 1976, ce nouveau style avec A Trick Of The Tail.  Script For a Jester’s Tears est composé de seulement 6 titres tournant autour des sept et huit minutes. Les chansons prennent un caractère théâtral, dans un répertoire dramaturgique. Etant le fruit d’une session de jam, les compositions possèdent donc cet aspect progressif glissant facilement d’ambiances calmes à d’autres plus énergiques. Cela dit il faut apporter un bémol au côté énergique, si vous êtes un fervent auditeur de métal, vous risquez de trouver cela un peu mou à votre goût. En effet, ici l’accent est mis sur le côté émotionnel des compositions, entre autres les soli, qui par ailleurs se révèlent très inspirés. Steve Rothery parvient à nous délivrer, en quelques notes, un riche vocabulaire émotionnel. On rapprochera alors le guitariste de son équivalent Floydien, l’emblématique David Gilmour. A la vue de cette comparaison vous vous douterez que Steve use tout autant de chorus pour le son clean de sa guitare et de bends qui confèrent une incroyable fluidité à ses parties. Les claviers de Mark Kelly se chargeront, quand à eux, de planter un décor mélancolique et perturbé. On ne le verra guère se hisser au devant des projecteurs, mais son travail n’en est pas moins considérable. On abandonne ici les sons kitschissimes du prog 70’s et on utilise donc des sonorités relativement modernes (modernes pour du 1983). On saluera également le rôle de Pete Trewavas qui impose réellement son jeu de basse, avec un son hyper présent, très clinquant comme pour la guitare, apposant ainsi une touche groovy à ce Script For a Jester’s Tears.  Mais vous devez vous demander à quoi ressemble la voix de Marillion. Deux périodes figurent dans l’histoire de Marillion, l’une avec Fish et l’autre avec Hogarth. Généralement ceux qui commencent par Fish préfèrent la période Fish et vice versa. Moi personnellement j’ai découvert avec Hogarth, vous ne serez donc pas étonnés que je préfère Hogarth à Fish. Mais rendons à Fish ce qui est à Fish. Ce chanteur écossais possède une voix très spéciale très portée sur les aigus, certains le compareront à Peter Gabriel, et surtout une capacité d’interprétation digne d’un véritable acteur de théâtre, je crois d’ailleurs me souvenir qu’il a participé à certains films. En plus d’un grand talent d’interprétation, ce chanteur possède également un talent de compositeur, ou du moins déjà de parolier ce qui est sûr. Il nous délivre ici des textes assez introspectifs non dénués de poésie et se garde bien d’en faire l’économie. La title-track est un des nombreux chefs-d’œuvre qu’a pu nous fournir Marillion, sa progression est tout simplement merveilleuse. L’aspect théâtral ajoutant également des côtés de merveilleux à cette composition.  La production est propre malgré le millésime qui commence à dater. Vous pouvez aussi acquérir la version Remaster qui date de 1997, si je ne m’abuse, qui contient un deuxième cd sympathique et de riches commentaires dans le livret. Et tout ça doit pouvoir se trouver de nos jours pour la modique somme de sept Euros. Et oui réviser ses classiques c’est financièrement possible.  Si vous aimez le néo-prog, jetez une oreille à ce Script For A Jester’s Tears au moins pour le titre du même nom. On passe un bon moment quand bien même l’on adhère à la voix assez particulière de Fish. Si cet album reste encore et toujours dans les mémoires et les annales du prog ce n’est pas pour rien.  Dreamer

0 Comments 30 septembre 2007
Whysy

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