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L’Argentine, sur le plan musical et sans pousser les clichés réducteurs trop loin, c’est plutôt la terre de la salsa et du tango qu’un foyer de formations métalliques… Pouvez-vous me citer, amis lecteurs des groupes du cône sud du continent américain ayant vraiment percé ??oui ? toi là-bas avec le Tshirt Demis Roussos ? Ah oui Rata Blanca, c’est vrai… oui toi le sympathique moustachu…. Beto Vasquez ?? Oui c’est exact….. Non c’est bien joué de ta part !Bon ça suffit maintenant !!

Je disais donc que très peu de groupes argentins ont émergé sur le plan international et si on compare la situation de ce pays avec celle de son riant voisin brésilien tout en n’oubliant pas que cette nation est sinistrée musicalement  par la présence de Florent Pagny en mal d’évasion fiscale, on peut en conclure que le bilan n’est pas brillant…Mais les blancs et bleus n’ont pas dit leur dernier mot et voici que se présente une jeune formation de métal progressif portant le doux nom d’Eidyllion.

Ce jeune quartet a déjà une histoire tourmentée puisque, depuis sa création en 1995, il a déjà connu presque autant de changements qu’ Iron Maiden et il compte déjà onze ( !!) anciens membres à son passif. Cette instabilité explique peut-être sa faible productivité car après un premier album Illusiones passé totalement inaperçu en 2000, il a fallu attendre 8 ans pour parvenir à ces Secretos qui nous occupent aujourd’hui. L’identité musicale du groupe se tourne vers un métal progressif assez classique dans ses effets (chant à l’hygiaphone sur Despierta del dolor, intervention de bruits singuliers comme le tic tac d’une montre pour l’introduction de Mendigo de Illusiones) mais qui se distingue par la dextérité manifeste du guitariste Frederico Menizi qui développe des soli syncopés très intéressants (on pense à Vougan, Andromeda ou encore Pathosray tellement ils sont bien faits) qui se déploient avec bonheur tout au long de l’album :mendigo de Illusiones, despierta del dolor et son break presque salsa, le giga soli de Vuela mas alto aux tonalités helloweeniennes qui rappellent le troisième mouvement de The Keeper et ça les enfants, c’est pas peu dire) sont ainsi des modèles de mouvements intéressants sans outrecuidance rébarbative. Les compositions sont digressives sans être disgracieuses même si certaines ressemblances se ressentent assez vite dans les introductions de Hoy reneceras, Al Borde te tu Infierno et Despierta del dolor. Certains finaux traînent aussi des pieds et alourdissent l’écoute sur Baya el Disfraz et Mendigo de Illusiones. Le groupe gagnerait ainsi à peaufiner ses entames et ses conclusions de titres pour ne pas diluer l’intérêt des parties les plus convaincantes de ses morceaux dans des approximations trop redondantes. Surtout que les interludes plus courts qui sont censés aérer l’album sont soit dispensables (Secretos est ainsi un instrumental totalement soporifique) ou sous exploités (Seca Tus Lagrima aurait pu être développé tant la mélodie de piano jouée en fond d’une subtile complainte est poignante). Nom d’une asperge qui te titille le troisième téton, c’est quand même agaçant ce groupe qui ne sait pas s’arrêter quand on le souhaiterait et qui coupe son élan sur le titre qu’on voudrait voir plus ample.

Cependant, un point positif (outre les solis énoncés plus haut) ne catalogue pas définitivement le disque dans les oubliettes de l’histoire métallique :  Le chant de Diego Valdez est en effet assuré avec conviction même s’il s’est fait étriller en ces pages :p  pour sa prestation avec Skiltron. Ici, ses mélodies vocales éclaboussent de présence les titres (Hoy Reneceras, Al Borde tu Infierno et En Mi Voz toute en envolée reposent sur lui). Le groupe a pris le choix courageux de s’exprimer dans la langue de Nin et cette touche de personnalité, même si elle n’est pas assumée jusqu’au bout (le bonus track You Are The Voice témoigne de la volonté d’ de diffuser sa musique sur le plan international) est particulièrement salvatrice. Un peu d’hétérogénéité  que diable !!!Surtout que l’espagnol n’est pas le flamand et depuis Mago de Oz et Opera Magna, on sait que cette langue se marie très bien à la sauce métal.
Le deuxième effort d’ Eidyllion manque donc, dans l’ensemble, de relief, mais il présente des atouts non négligeables que le groupe devra mieux exploiter à l’avenir.

0 Comments 05 avril 2008
Whysy

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