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Si Paris reste la capitale historique de la France, Lyon peut revendiquer la tête de l’Hexagone en ce qui concerne sa scène extrême. On peut citer pèle-mêle Destinity ou encore God Damn. Ces groupes portent haut les couleurs de la cité des Gones sur la scène nationale et jouissent d’une excellente réputation dans leur cité d’origine. The Oath est du même moule, même si leur succès à l’échelle Hexagonale est peut être moindre. Pourtant le groupe lyonnais se démène pour se faire découvrir aux oreilles françaises puisque Self-Destructed est déjà leur 3ème album en l’espace de 4 ans! Une productivité qui ne demande qu’à payer.

The Oath produit un mélange plutôt réussi entre Death et Black Metal, le tout enrobé par des orchestrations et des claviers qui donnent une profondeur bienvenue au genre ainsi qu'un souffle mélodique. Sur le papier, l’ensemble est alléchant et, d’ailleurs, lors des premières écoutes une bonne première impression se dégage de Self-Destructed. En effet, les compositions sont dynamiques et mettent en lumière la puissance dégagée par les instruments. La batterie de Tyrael s’en donne à cœur joie avec des phases de Blasts Beats maitrisées à la perfection qui créent une ossature rythmique puissante.

Mais les autres musiciens ne sont pas en reste puisque les guitares de Pierre Leone et Manuel Da Sivla livrent des leads plutôt efficaces quoiqu’un peu téléphonés par moment ("Embraced", "Impossible Cure"). Self-Destructed s’ouvre d’ailleurs sur une bonne synthèse de ce que sera le CD. Avec “End of the Lines” on a affaire à une base musicale irréprochable, des orchestrations un peu trop présentes par moment, un growl efficace mais aussi une voix claire pas toujours maîtrisée. Je suis rarement friand des voix chantées dans le Metal Extrême, je trouve qu’elles ont tendance à être un peu présentes comme un cheveu sur la soupe (“Watch me Bleed”). Et malheureusement c’est le cas ici. Dommage car la voix growlé typée Death Metal de Pierre Leone fait son petit effet (“Alone I Roam”) et se suffisait à elle même.

Deuxième point qui peut nuire au plaisir de l’écoute, la présence un peu trop systématique des orchestrations. Si elles restent une idée tout à fait pertinente, le groupe aurait tout intérêt à les utiliser de manière plus ponctuelle pour les rendre encore plus percutantes. Car à côté de ça The Oath créé un environnement musicale qui arrive à se démarquer. Au fond leur recette n’est pas franchement nouvelle (certains passages de claviers rappellent par moment Emperor par exemple comme dans l’instrumentale “Only”) mais la sauce arrive quand même à se faire.

En effet l’ensemble reste pour le moins convaincant et même si tout n’est pas parfait l’album comprend ses moments de bravoures comme l’excellente “I am Nothing” qui clôt l’album de façon irréprochable, le groupe arrive, pendant les 10 minutes que dure la chanson, à varier les ambiances et la composition tout en gardant une trame hétérogène qui ne laissera pas indifférent les amateurs. Mais il manque quand même un poil de folie ou de prise de risque pour faire basculer l’ensemble. On regrette par moments certains leads de guitares et claviers qui apparaissent comme trop “clichés” pour marquer réellement les esprits.

Il n’empêche que Self-Destructed a aussi des arguments à faire valoir, une production qui, même si elle manque un peu de personnalité, arrive à dégager la puissance des compositions, des musiciens impressionnants de maîtrise et des compositions dans l’ensemble réussies.The Oath a roulé sa bosse et cela se ressent dans l’écoute de l’album. S’il n’est pas une réussite totale, les clients de gros son, growl et blast beats y trouveront sans aucun problème leur compte.

Balin

0 Comments 23 février 2011
Whysy

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