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Septième album des Finlandais, une reprise du thème original avec le marécage (« swamp » en anglais) qui avait été instauré dès le premier album du combo en 2000 avec Swamplord puis en 2003 avec Swampsong. La formation issue des terres d’Oulu a connu une certaine notoriété grâce à son écriture musicale impulsive et imprégnée de mélodies. En effet le death mélodique que pratiquent les musiciens se montre particulièrement acéré, où chaque note vient écorcher la structure musicale et faisant jaillir une gerbe de violence pour accentuer cette dimension de puissance et de virulence. C’est donc sous l’effigie du style extrême que nos musiciens reviennent conquérir leur fief musical.  Avec le temps, le groupe s’est affiné en terme de musicalité et s’est créé un son bien identitaire que les membres ont eux-mêmes redéfini comme étant du swampmetal. Effectivement on est dans le délire ou on ne l’est pas... Ceci dit, que ce cache-t-il derrière cette mystérieuse appellation ? C’est sans nul doute la volonté de se démarquer et d’assurer sa singularité qui a été le moteur de ce néologisme. Le refus d’appartenir à une masse dans laquelle le groupe pourrait être noyé est une solution pour affirmer sa propre identité. De ce fait, lorsqu’on parle de Kalmah, nous ne dirons plus qu’ils font du death mélodique, mais bien évidemment qu’ils officient dans le swampmetal ! Un subterfuge qui fait illusion jusqu’à ce qu’on se pose la question suivante : mais qu’est-ce que le swampmetal ? Comment le définir ?  Avec ce nouvel opus, Kalmah fait une démonstration magistrale de leur talent et du style (pour répondre à la question précédente). Les musiciens délivrent un flux intense sans relâche toujours animé par un tempo ultra rapide et dans lequel les riffs de guitares grandissent la sensation de frénésie (« Black Marten’s Trace »). De ce fait les chansons paraissent plus épaisses et ronflantes que d’ordinaire. Les soli sont libérés avec une technique impeccable et sont mis en évidence grâce à l’accompagnement des claviers de Veli-Matti Kananen. Les leads de guitares se détachent des guitares rythmiques et de la basse avec une déconcertante facilité et c’est sans compter sur un martelage incessant sur la batterie que le tout est envoyé à travers nos conduits auditifs (« Deadfall »). La mélodie créée donne une sensation collante et visqueuse qui rappelle peut-être la boue marécageuse et le chant de Pekka Kokko oscille entre le style caverneux et les cris dissonants à la limite de la rupture. Ce sont donc les éléments qui confèrent cette sonorité propre à Kalmah et conduisent la formation à se démarquer.  Le genre des Finlandais brille de mille feux au travers de Seventh Swamphony puisque le travail apporté sur la structure musicale tend à rendre la musique elle-même plus éclairée grâce à un jeu de guitare plus lucide et moins monotone comme c’est le cas sur « Hollo ». Les lignes vocales atteignent le chant clair narratif sur certaines tirades et les percussions s’adoucissent. Le break de mi-parcours réinjecte une dose de furie mesurée et l’ajout des choeurs octroie un aspect fédérateur au morceau à l’instar d’un chant de guerre. Les claviers s’accentuent et les riffs prennent les devants et font dévier le tissu musical sur un univers plus impétueux dans pour autant glisser dans l’ultraviolence. A contrario, le titre éponyme qui sert d’ouverture ne fait pas dans la dentelle et c’est une effusion brute de riffs, de cris et de percussions à la double pédale qui démontera allègrement nos oreilles. Heureusement la dose de mélodies nécessaire sera présente pour ne pas tomber dans la décadence d’un brutal death métal. « Windlake Tale » par son attaque pourrait faire penser à un rapprochement éventuel avec les congénères Children Of Bodom. Peut-être est-ce dû aux chants criés et aux emphases aux nappes de claviers assez cristallins et aux soli qui déboulent à la vitesse de la lumière ? Ceci dit, le morceau ne laisse pas le temps de poser la question sur sa qualité intrinsèque tant l’envolée est de grande classe. « The Trapper » démarre avec une mélodie épique et mélancolique à la fois avant d’embrayer sur un régime plus constant qui prend une allure de conte démoniaque et d’une efficacité légitime.  L’envergure de l’album est d’une richesse sans égale et les nombreux passages présents dans cet opus ne font qu’appuyer cette caractéristique. Le nerf de la musique s’étoffe constamment et revêt plusieurs formes soit par le jeu d’un guitariste aux doigts entrainés, soit par une mélodie saccadée (« Wolves on the Throne »), ou parce que le clavier a décidé de conférer une deuxième couche épique ou mélodramatique au premier niveau, ce qui rehausse le niveau global de la chanson. Ce qui est sûr c’est que Kalmah a trouvé sa destinée et se fraye un chemin au travers des sphères métalliques en proposant son magma musical ronflant et aux diverses aspérités étonnantes de variations. Venez acclamer les maitres de la septième swamphony !

0 Comments 17 juin 2013
Whysy

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