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Seyminhol est un groupe de Heavy Métal français d'une grande qualité (les deux albums du combo sont chroniqués sur le site). Nicolas Pélissier, guitariste et compositeur principal, a eu la gentillesse d'être disponible pour une petite interview...

Dragonman: Salut, félicitations pour vos deux albums d’une grande qualité et surtout le petit dernier, Septentrion's Walk qui est un vrai bijou...

Nicolas Pélissier: Merci beaucoup…

Tout d’abord pourrais-tu présenter le groupe à ceux qui ne le connaissent pas encore? Comment définirais-tu le style de Seyminhol?

Si je pouvais définir notre style (ce qui est difficile vu nos influences nombreuses et variées…) je dirais qu’il s’agit de métal épique, mais bon ce qui nous flatte le plus c’est justement que l’on n'arrive pas à nous répertorier et à nous classer dans une catégorie précise.

Malgré de bonnes critiques sur les webzines et ce, même dans la presse nationale (Rock Hard et Hard Rock), Seyminhol est resté assez méconnu, Qu’en est-il vraiment en terme de popularité et de ventes par exemple...? On vous reconnaît dans la rue? Lol

Nous reconnaître dans la rue… que je réfléchisse… non pas vraiment… mais bon, ce n’est pas non plus le but ultime, surtout quand on fait une musique, comme nous, assez particulière. Ce qui compte le plus, c’est qu’un maximum de fidèles nous suivent et fassent vibrer la salle à chaque concert, et il se trouve que ce noyau de « fan » ne fait que de croître, donc tout va bien…

Bon, parlons un peu de "Septentrion's Walk", je crois savoir que le processus de composition et l’enregistrement ont demandé beaucoup de temps...

Et bien pour dire vrai, c’est surtout le processus d’enregistrement qui a demandé du temps car il a fallu synchroniser les emplois du temps de tous les intervenants (pour la cornemuse, les narrations, l’orchestration médiévale, et surtout la chorale).
En fait, nous avions enregistré l’essentiel des morceaux (batterie, basse guitares, claviers et quelques chants)  en seulement 2 semaines. La « finition » a été plus laborieuse.


Le Mastering a eu lieu dans un endroit assez peu connu, et pourtant la production est à pleurer tellement c’est beau et propre. Qui a collaboré?

L’enregistrement, le mixage et le mastering ont eu lieu près de chez nous, à 20 km de Metz chez notre ami Gilles Kaufman au studio Kirk production. C’est quelqu’un de très compétent et très disponible, ce qui n’est pas négligeable, vu le style que nous faisons…lol.
C’est tout de même un album autoproduit de A à Z, et j’avoue que parfois nous nous sommes demandé sur quel Drakkar nous nous étions embarqués !!

On peut parler d’un «son Seyminhol» et ce notamment grâce à la batterie qui est spécifique du groupe, cela a été travaillé pour coller au concept?

Nous voulions un son aussi naturel que possible concernant la batterie, un son assez éloigné de tout ce que l’on peut entendre en Allemagne et en Suède (et leurs batteries intégralement « triguées »), nous avons donc opté pour ce son assez « sec », d’autant plus que Julien n’avait pas investi à l’époque dans son nouveau bijou de batterie…

Les morceaux sont plus complexes que sur Northern Recital, est-ce une évolution naturelle? Ou alors vous êtes-vous forcés pour sortir du lot?

Pour « Northern Recital », tout le monde, y compris les anciens guitaristes avaient de près ou de loin participé à l’écriture des morceaux. Cette fois je m’y suis collé tout seul, avec l’aide de Chris, avec une idée précise de ce que je voulais faire passer comme émotions,  ce qui a ajouté je pense plus de cohésion à l’album. Quant à la complexité, je pense qu’elle vient naturellement, quand le niveau des musiciens s’accroît.

N’avez-vous pas eu peur de rebuter une partie du public à cause de la complexité?

On essaie de ne pas se poser trop de questions quand on compose un album…de toute façon, il est difficile de plaire à tout le monde. Je pense que dans « Septentrion’s Walk » la complexité n’est pas un obstacle mais plutôt un moyen de développer l’intrigue de l’histoire et ainsi proposer des ambiances variées et réussies. Regarde des groupes comme Symphony X ou même Opeth dans un registre différent : leur musique est complexe mais jamais lassante, au contraire !!

Cela risque d’être une dure entreprise que de les retranscrire en live...

Il est vrai que pour apprécier pleinement cet album, plusieurs écoutes sont parfois nécessaires, il faut donc prendre son temps, s’asseoir calmement dans son canapé et se laisser conter une aventure riche en émotions.
Pour le live, nous utilisons des samples pour retranscrire aussi fidèlement que possible notre concept. Néanmoins, sur scène nous privilégions le côté heavy de notre musique afin de mettre le feu !!

A propos, est-ce qu’une tournée est prévue?

Pas vraiment une tournée, faute de moyens financiers…mais plutôt des concerts étalés dans le temps et si possible géographiquement. Nous allons où l’on veut de nous !!
Deux concerts sont prévus de longue date le 18 Novembre à Saint Avold (au « 5 ») et le 2 Décembre en première partie de Blaze à Eloyes dans les Vosges.
Après, quelques plans sont en projet mais il est trop tôt pour en parler…En tout cas on essaiera d’être plus présent et d’assurer plus de concerts que par le passé.

Pensez à Montpellier, le Rockstore a une très bonne acoustique.. et je dis pas ça parce que j’y habite! Lol

On adorerait jouer chez vous dans le sud, mais pour l’instant aucune proposition intéressante ne nous a été faite. On attend que ça !!!

Il y a eu de nombreuses histoires avec les guitaristes des sessions live... Mais le recrutement d’un guitariste comme membre permanent est-il d’actualité?

Depuis l’enregistrement de Septentrion's Walk, on se disait qu’il fallait sampler les claviers, ainsi rester à 4 pour les shows et ne plus avoir à demander à un guitariste de nous suivre en concert…Cela nous permet d’avoir plus de cohésion et de présence scénique.



Le concept a pris fin avec ce deuxième album, d’où vient cette inspiration? Fan d’histoire?

Nous sommes tous fan d’histoire, mais c’est Kévin notre chanteur qui a la plus grosse maîtrise du sujet (le fait qu’il prépare une thèse d’histoire y contribue c’est certain !!) et qui concocte avec passion nos concepts.

Fan de B.O de films également je pense, car c’est incroyable de voir à quel point la musique sert de support à l’histoire. On dirait que la musique est là pour un film qu’il resterait à faire avec ce fameux thème récurrent qui trotte encore dans ma tête...

Là c’est plutôt mon domaine. lol . Merci pour les compliments…
En effet j’écoute énormément de B.O. Des auteurs comme Dany Elfman, James Horner, John Williams sont  incontournables dans ma culture musicale. En composant, je voulais que la musique et l’histoire soient interdépendantes, en créant à tour de rôle des émotions intenses.

Parlons un peu de toi, tu es un musicien complet, entre guitares, claviers, et participation aux choeurs... Mais es-tu plutôt guitare ou clavier au fond de toi?

J’ai commencé la musique par le piano quand j’étais très jeune (9 ans), puis j’ai rapidement été lassé que l’on ne me fasse jouer qu’un seul style (en l’occurrence classique) et j’ai arrêté à 12 ans. Ce n’est que bien après que je me suis mis à la guitare (vers 17-18ans) grâce à mon père qui m’a prodigué les premières bases. J’ai formé mon premier groupe à 18 ans, après le bac, et c’était vraiment…expérimental. lol

Quelle est ta formation? Autodidacte?

Entièrement, oui, mis à part les conseils paternels !!

Les nappes de claviers sont vraiment importantes et font partie intégrante de l’album à tel point que les solos de guitares sont parfois oubliés, paradoxal pour du métal...

Il est vrai que l’objectif n’était pas la démonstration technique sur l’album et que les solos ne servaient qu’à alimenter le concept. Ce ne sera pas forcément le cas sur nos prochains albums car nous aimons nous renouveler.

Les claviers sonnent assez prog’ et c’est astucieux de placer du progressif sur un album de heavy... Fan de progressif? Bref quelles sont tes influences?

Avec Julien, nous sommes de gros fans de progressif, que ça soit dans le Rock (Spock’s Beard, Porcupine Tree, Genesis pour les plus anciens…) dans le métal (Shadow Gallery, Dream Theater, Evergrey, Planet X…) ou l’extrême (Opeth, In flames, Messugah…) donc le mélange s’est fait très naturellement.

Pour une vision plus généraliste, peux-tu nous donner ton avis sur la scène métal française (au niveau des artistes)?

Je pense que la scène française regorge de talents musicaux, et ce, dans tous les styles. Le problème c’est que personne n’a les couilles de leur donner leur chance (je parle des maisons de disque). On va à la facilité avec les émissions de télé- réalité débiles avec des pseudo-artistes. Si on prenait un bon groupe, que l’on faisait autant de pub avec eux qu’avec la star’ac  les choses fonctionneraient sûrement mieux et les salles seraient moins désertées.

Et quel est ton avis sur le fait qu’en France les concerts soient de plus en plus désertés, tout comme les festivals, où se trouve le problème? Les Français sont des flemmasses qui ne bougent plus de chez eux?

Je ne pense pas…le souci vient de la publicité. Les gens ne font plus confiance aux musiques qu’on leur propose. Il faudrait réconcilier les Français avec la « bonne » musique, celle qui prend aux tripes !!

Enfin, quel est l’avenir immédiat pour Seyminhol? Un nouveau concept?

Sûrement !! mais un concept qui ne sera pas basé sur les Vikings c’est certain !! Nous avons envie de plus d’agressivité musicale, mais aussi paradoxalement de plus de mélodies…
Nous nous concentrons pour l’instant sur les concerts à donner et sur la promo de l’album.

Un dernier mot ?  
Je tenais à te remercier au nom du groupe pour toute l’aide que tu nous as apportée, et encourage tous les lecteurs à venir nous voir en concert (vous ne serez pas déçus…promis !!).
Viking Rules !!
Nicolas

Merci pour ta disponibilité, et je te souhaite le meilleur avec Seyminhol, avec le temps, je deviens de plus en plus exigeant en musique et vous m’avez fait passer un grand moment avec ce nouvel album.
Stay Heavy!

Merci encore pour tout et longue vie à HeavyLaw !!!


Interview de Dragonman réalisée le 7 Novembre 2005 par mail!

0 Comments 01 mai 2005
Whysy

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