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Chère Hildr Valkyrie,

Bien, par où commencer…. Je sais que cette missive va te surprendre, et te peiner aussi. Je sais qu’en mettant gentiment ton premier album entre mes mains, tu ne t’attendais pas à une telle réaction de ma part, mais… Vois dans cette lettre l’officialisation de l’inévitable rupture entre nous.


Je t’ai connu dans Folkearth il y a déjà de ça quelques années. Tout d’abord, tu ne me plu pas. Déjà, car je n’ai jamais apprécié Folkearth (un bon concept et de la bonne volonté ne suffisent malheureusement pas toujours à faire de la bonne musique), mais en plus, parce que tes interventions vocales contribuaient à gâter une musique déjà suffisamment pauvre et médiocre sans toi. Puis, en cherchant un peu plus d’information à ton sujet, je découvrais ton étonnante, mais ma foi, assez pertinente reprise de Falkenbach « Baldur’s Tod », ton beau visage, tes deux magnifiques…. Yeux, ton charme certain, et ta passion sans mesure pour la mythologie nordique et le Metal d’obédience folk, pagan et viking. Cela nous rapprocha bien vite, et très vite, nos rapports s’étendirent au-delà du domaine professionnel…

Seulement, après quelques mois d’idylle païenne, voilà que tu me remettais solennellement ton premier album tout beau, tout neuf, masterisé aux Etats-Unis, superbement illustré, produit par un label russe capable du meilleur comme du pire, mais nous ayant déjà réservé de très belles surprises (Heorot, Little Dead Bertha…), où tu assures l’essentiel de la musique, et toute la partie vocale et les textes. « Attention », me dis-tu cependant de ta voix enjôleuse avec ton doux accent grec, « Ce n’est pas du pur viking Metal ; même s’il y a des guitares sur certaines pistes, l’ensemble de l’album se caractériserait plutôt comme du viking ambient ». Sceptique, je me dis que je vais quand même tenter le coup. Commence une intro pleine de « haaaa » et de « heee » comme toi seule en a le secret ; apparemment, tu étais trop occupée à jouer la Valkyrie et à accueillir tous ces beaux guerriers au Valhalla pour m’écouter au moment où je t’ai dit que cela pouvait devenir très agaçant à la longue, m’enfin bon, passons… Je tends l’oreille au moment où commence « All mighty gods »… Ma chérie, tu me l’avais déjà prouvé par le passé en acceptant de sortir avec moi, mais tu n’as décidément aucune jugeote : pourquoi ouvrir l’album sur un tel ratage, pourquoi même l’inclure dans l’album ?? Il y a des moments où la conviction ne suffit vraiment plus, alors t’entendre sans succès tenter de chanter juste pendant 6 minutes sur une composition mortellement ennuyeuse et assez confuse, c’est une épreuve dont vois-tu, je me serais bien passé. Et puis, pourquoi y a-t-il des lignes de chant dans tous les sens, et pourquoi les guitares sont-elles si lointaines ?

Mais passé ce cap, je dois avouer que tu m’as plutôt agréablement surpris. Ton album, en fait, c’est un pur manifeste d’adoration pour Falkenbach, tout simplement ! Une fois que l’on a intégré cette information, l’écoute est rendue plus agréable. Tu avais déjà repris deux morceaux de « Magni Blandinn Ok Megintiri » dans le passé, mais visiblement, cela restait insuffisant pour témoigner de l’ampleur de ton admiration pour Vatryas… Avec qui je suis maintenant plus ou moins sûr que tu m’as trompé, mais bon, je passerais là-dessus… Quitte à s’inspirer de lui de manière aussi flagrante, tu aurais pu choisir un autre album, vu que c’est celui de sa discographie que j’aime le moins, m’enfin, bravo pour la qualité de copie : les sons, les mélodies, la production, l’ambiance, c’est totalement pareil. Même si je trouve ça relativement pauvre, j’arrive à sentir le vent du nord dans mes cheveux et à me laisser emporter sur « Valkyrjas Spoken Words » (sûrement le titre où tes influences sont les plus évidentes) ou sur la, ma foi, plutôt réussie dans le genre « Father And Son ». Tu m’as presque bluffé sur celle-là, ma brutale guerrière. Même ta voix se fait plus supportable, bravo !

Et lorsque démarre le 5ème titre, me revoici plongé dans des abîmes de réflexion. Me dit pas que tu t’es aussi tapée les mecs de Summoning ? Parce que musicalement, voilà encore un hommage très mal déguisé !!! Même travail de fond sur les percussions, mêmes sonorités épiques, mêmes types de développement mélodiques…. Etonnant, vraiment. Dois-je te blâmer ou manifester mon admiration, je ne sais pas, je ne sais plus… Heureusement, la qualité semble aller crescendo tout au long de l’album, et les influences de groupes black médiéval kitschs genre Enid ou Nerthus s’estompent de plus en plus. J’ai même bien apprécié le morceau titre, très belle mélodie.

Toujours est-il qu’après notre dispute suite à ton mauvais accueil de mes réactions, pourtant légitimes, je te l’assure, j’ai réalisé que nous n’avions plus rien à faire ensemble. Mais j’ai aussi réalisé que ton disque :
1) Partait d’une intention louable et contient de vraies bonnes idées, à tester pour les fans du genre ;
2) Aurait pu être bien mieux produit, et surtout mieux mixé ;
3) Passe extrêmement bien en background sonore pour jeu de rôle ou conversations msn exaltées.


Désolé, mais malgré ces qualités mélodiques, je ne puis décemment pas t’accorder une note supérieure… Je te laisse donc, et m’en vais voir si la chanteuse d’Arkona accepterait de laisser pour un temps son nouvel album et ses bambins pour passer une soirée avec moi. Mais de ton côté, si jamais tu te sens trop triste ou seule, appelle-moi et je te donnerais le numéro d’un chroniqueur de mon webzine des plus charmeurs. Un professionnel du réconfort et de la séduction… Tu comprendras que par mesure de discrétion, je ne puis dévoiler son nom ici. Saches seulement que son pseudo commence par « Do-» et fini par « -Ryan ». Et promis je te rappelle après ton prochain album…

…Ou pas.


Gounouman

0 Comments 16 juillet 2009
Whysy

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