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Clayr de Lune, telle est la traduction française (ou presque) du nom du groupe Moonlyght, les Canadiens auraient-ils du mal avec l'anglais ? Non bien sûr que non, le nombre de groupes s'appelant ainsi s'élève à deux sans compter les déclinaisons, on arrive à un nombre exceptionnel de treize groupes ! Je vois bien les métalleux échanger leurs idées : « T'écoutes quoi toi en ce moment ?
- Moonlyght ...
- Ha ok, je connais mais c'est lequel de groupe ?
- !! »
Bref on dira que c'est pour se singulariser que le combo québécois à choisi de mettre ce petit « y ». Le groupe officiait dans un folk/power métal aux attraits extrêmes. Et oui je dis bien « officiait » car la formation s'est séparée et n'est plus active au moment où j'écris. Le Folk est un aspect du métal que je ne connais pas très bien mais pour ce coup, j'ai accroché le style et pris du plaisir.

En effet, la surprise était de taille lorsque j'appris que Moonlyght était un groupe classé dans ce genre. Moi qui pensais que le folk métal se résumait à des sonorités de cornemuse sur des guitares électriques...(Mes excuses pour ce cliché). Il est vrai que Shining est un pur concentré de métal endiablé et enjoué qui met la pêche! Le jeu des musiciens est à la fois entrainant et ravageur j'en veux pour preuve les lignes mélodiques qui sont inspirées et d'une intensité sans égale. Rien qu'aux premières notes de l'album « Middle » ou sur le titre « Downfall » on se sent emporté par les beats de la batterie qui scande le rythme à une vitesse effrayante. A cette déferlante exécution s'ajoute un chant très death qui accompagne cette maitrise instrumentale dans un respect religieux de la rythmique. Les guitaristes Fred et Roby mettent du cœur à l'ouvrage, leurs riffs sont mirifiques et d'une puissance convaincante. Côté refrain ça taille dans le dur et dans l'efficacité. « Hazard » s'octroie les lauriers avec son aspect speed mélodique et ses partitions de piano.

La technique que je décris jusqu'à présent s'apparente à tout sauf à du folk, et c'est à ce moment que le violon rentre en scène remplissant les morceaux de charme et de caractère de manière ponctuelle « Malédiction ». Le violoniste Patrick Giroux s'invite dans la danse ensorcelante mais il n'est pas le seul convive, au niveau du chant une touche de féminité apparaît sur « Falling » en back vocal ce qui donne du relief à l'ensemble et apporte une nuance que les Canadiens ont du mal à fournir. Shining joue sur l'alternance des lignes vocales : la voix claire est omniprésente mais elle ne fait pas l'essentiel, le growl dont j'évoquais la présence plus haut se taille la part du lion. Sur des titres comme « Messiah » on peut apprécier trois niveaux de chant, ceux-ci fusionnent de manière crescendo afin d'accorder une certaine ampleur au titre. Le petit plus se porte sur les origines linguistiques du groupe car étant de Charlesbourg-Est, la langue de Molière est utilisée par nos Québécois !

La structure musicale s'accorde sur une tenue de batterie excessivement véloce (blast beats sur « Parallels ») et sur des morceaux d'une énergie déconcertante reprenant des idées déjà entendues (refrain Manowarien (ou plutôt Odinien) sur « Parallels »). Cependant la richesse de la composition ne s'arrête pas à ce constat. La recherche s'aventure plus loin avec les sonorités orientales sur « Middle » et sur « Radiance » ainsi que les multiples essais au clavier tout au long de Shining.

Mais alors qu'on écoute de plus en plus l'album, on découvre un problème quasi récurrent au niveau de l'interprétation. J'ai trouvé que le vocaliste Roby avait de graves défauts d'élocution. Il lui arrive fréquemment de hacher les mots sur son chant power (« Perils »). Cette imperfection et ce manque de maitrise casse l'ambiance et les efforts instrumentaux se démarquent laissant ainsi le chant à la traine. Le résultat est sans appel, nous avons un album à deux vitesses : d'un côté des virtuoses sur les guitares et sur la batterie, de l'autre un chant qui essaie de faire de son mieux mais avec des imperfections subsistantes. Un sentiment de frustration s'instaure portant le groupe à une scission nette. Chose qui se révèle puisque Roby a quitté le groupe...

HD

0 Comments 14 avril 2008
Whysy

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