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Exodus est aujourd'hui une figure emblématique du thrash métal américain époque Bay Area. Un groupe qui a toujours su faire parler de lui, en commençant par un premier album haut en couleur et en violence (Bonded By Blood) qui lui permit d'accéder à la cour des grands en moins de deux. Le groupe déferle une nouvelle fois la chronique en splittant en 1993, puis en se réunissant en 2004 avec le même line up que lors de sa concrétisation (en 1985). Tempo Of The Damned, l'album du come back fit une impression mitigée à la presse mondiale, alors que certains criaient au génie, d'autre criaient au scandale. Quoiqu'il en soit, c'est un Exodus remonté et prêt à en découdre que l'on retrouve sur ce nouvel album.

Quand je parle d'un groupe qui sait faire parler de lui, en 2005 c'est un changement de line up majeur qui sera à l'honneur. En effet, à la porte Steve Souza (chant) pour son arrogance, au revoir à Tom Hunting (batterie) pour des problèmes de santé, et au revoir à Rick Hunolt (guitare) pour s'occuper de sa famille. Pour les fans c'est un choc, et la tâche de trouver des successeurs de même facture n'est pas aisée. On compte donc la venue d'un batteur dont la réputation n'est plus à faire, Paul Bostaph (ex-Slayer, Testament...) aux fûts, l'arrivée d'un vieil ami à la guitare: Lee Altus et l'entrée spectaculaire d'un illustre inconnu au poste de vocaliste, à savoir Rob Dukes.

Après cette longue présentation, nous pouvons attaquer la critique du disque. Shovel Headed Kill Machine (tel est son nom) possède une cover sanglante et décalée. Ce changement de line up influera - t - il sur la musique d' Exodus? S'est-elle opérée une évolution? Hé bien pour être franc non, les fans retrouveront ici le son typique du groupe, un gros son américain, puissant et jouissif. Vu que Gary Holt est responsable de l'identité musicale du groupe, il ne fallait pas s'attendre à une évolution majeure.

Ce nouvel album comporte 10 compositions inédites et propose un peu plus de 50 minutes de thrash boosté à la testostérone. Les guitares grondent en riffs tantôt bestiaux tantôt plus mélodiques, les solos supersoniques sont de mise et forcent le respect, et la basse (quelle basse) se fait entendre, son mixage est agréable et elle se faufile au gré des compositions pour alourdir l'ensemble en d'agressives ambiances. Une agressivité due à la batterie, véloce et rapide elle contraint les compositions à un rythme dévastateur et une rythmique en béton armé pour notre plus grand bonheur.

Les mélodies sont incroyables de feelings, les riffs sont riches et diversifiés sans perdre l'identité du groupe et un son typé 80's... En fait, certaines compositions pourraient avoir été composées il y a une vingtaine d'années tout en profitant d'une production actuelle, de l'excellent boulot ! Malgré cela, l'album déborde de rage et d'une hargne qui fait plaisir à entendre. La grande force de Exodus, outre ses guitares mélodiques et fortes en gros son et sa batterie survitaminée, est sans aucun doute son nouveau chanteur. Car Rob Dukes est un bien meilleur vocaliste que Steve Souza et son organe possède un plus large éventail et une puissance supérieure. Comme tout bon chanteur de thrash, le bonhomme possède une voix éraillée et écorchée qui se marie à merveille aux compositions pour en dégager une puissance folle. De plus, il sait varier ce timbre et s'aventure dans un domaine plus death de temps en temps. Puissance et talent, c'est tout ce que j'ai à dire.

Au niveau des compositions, vous aurez compris qu'il y a de tout sur cet album, du très bon, du très et surtout du très bon ! Je crois qu'aucun titre ne fait figure de remplissage. De même, l'album est varié. En effet, on note des titres courts et expéditifs tout en violence et en férocité qui dépassent rarement les 4 minutes (Raze ouvre l'album avec une énergie débordante, où I Am Abomination qui ne laisse aucun répit, et Shovel Headed Kill Machine le clôt avec une lourdeur impressionnante). En contraste, nous retrouvons des compositions longues (près de 7 à 8minutes) dans lesquelles le groupe parvient à s'exprimer sans se répéter et sans ennuyer, toujours avec une puissance folle mais sans tomber dans la brutalité gratuite. De ce fait, des compositions comme "Deathamphetamine", "Altered Boy", "44 Magnum Opus" sont incroyablement réussis et ne font preuve d'aucune longueur. Entre ces extrêmes se retrouvent "Karma's Messenger", "Shudder To Think", "Going Going Gone" qui sont dévouées au headbang sans limite.

Comme vous l'aurez compris, le Exodus cuvée 2005 est une véritable baffe sanglante en pleine face, un album thrash incontournable rempli de hits en puissance, débordant d'efficacité et le tout emballé dans une production haut de gamme. Alors ne vous faites pas prier, et courez m'écouter ce petit bijou.

...TeRyX...

0 Comments 19 novembre 2005
Whysy

Whysy

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