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Le retour du fils prodigue (n’importe quelle âme égarée peut retrouver le pardon et l’amour si elle revient dans le droit chemin) est un thème essentiel des Evangiles mais cette parabole est tellement féconde en symboles et en interprétation qu’elle se prête assez bien à l’Histoire (notez la majuscule amis lecteurs) du Métal: Oui amis lecteurs prostrés dans ton fauteuil comme une vielle chaussette dans le tambour d’une machine à laver, notre genre musical abonde d’attentes messianiques, de come back inespérés et d’albums de reformation qui ont parfois abouti au meilleur (Angel of Retribution pour le Priest). Combien de retours des chanteurs originaux, partis expérimenter des albums sans gloire, ont soulevé les attentes les plus folles des fans croyant que l’alchimie d’une réunification permettait instantanément de renouer avec la gloire d’antan?? Des centaines.... C’est peut être ce que c’est dit André Andersen, mentor indéboulonnable de Royal Hunt dont le sommet créatif atteint par Paradox II était vite retombé avec son successeur assez décevant, l’impersonnel et finalement bien nommé X.

L’heure est venue de faire un coup d‘éclat, de secouer à nouveau une carrière riche en rebondissements pour se hisser à nouveau au top même si on est loin du retour de Dickinson dans Maiden ou d'Halford au Priest. Les successeurs de DC Cooper ont tous été magistraux et éclatants de classe, ils ont apporté des grands moments et même un album culte Paradox II. Ce come back calculé peut-il être autre chose qu’un retour en arrière qui doit titiller la fibre nostalgique de l’amateur éclairé qui écoute toujours River Of Pain ou Tearing Down The World la truffe humide et le poing levé? (ou l’inverse!)

La personnalité des Chasseurs royaux dépend de son claviériste, les morceaux s’articulent autour de ce pianiste même si il a toujours su laisser la basse et la six cordes appuyer ses trames musicales. Show Me How To Live s’inscrit donc dans la continuité d’un son assez atypique dans l’univers métallique. Raffinement et élégance qualifient le mieux cette musique dont le nouvel opus se décline en sept titres amples et progressifs (la plupart des titres dépassent les cinq minutes) on est loin du fast food musical qui uniformise en permanence les goûts, les impressions, les sensations. Les compères d’André Andersen déploient au contraire des ambiances épiques autour d’entêtantes montées , des atmosphères théâtrales ou mises en scène (bataille sur One more day, conversation téléphonique sur Another Man Down, craquement d‘allumette sur Show me how to live) et d’un son léché et ambitieux qui développe des mélodies classieuses dopées par des chœurs imparables et un sens de la mélodie toujours inspiré. Comment ne pas pleurer d’extase devant des mouvements introductifs au pizzicato sur Angel’s gone, le refrain explosif de One more Day ou le majestueux An Empty Shell. Les claviers explorent une nouvelle fois un large spectre de tonalité du clavecin (Hard Rain's Coming) au Hard FM (Half past lines).

Et DC alors me direz vous amis lecteurs encore empâtés par les excès caloriques du mois de décembre? Il joue sa carte, apporte une certaine valeur ajoutée mais je serais tenté de dire : et c’est tout. Oui il chante bien, oui il est classieux, et re-oui son timbre émoustille la fibre passéiste du fan de Royal Hunt mais il ne sublime pas totalement les morceaux et surtout, n’atteint pas la grâce des Paradox. L’album est par ailleurs court et principalement composé de morceaux mid tempo qui ne sont pas dénués de grâce et de couleurs mais qui ne remplacent pas un ONE-MORE-DAY chanté à pleins poumons Oui cet album est bon, oui le retour de DC Cooper est salutaire mais les chasseurs royaux ne sont pas allés au bout de leurs possibilités. Moins d’un an après son terne prédécesseur X, Show me how to live a d’abord le mérite de réaffirmer les qualités d’écriture d’une griffe unique.

0 Comments 19 janvier 2012
Whysy

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