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Honnêtement je n’ai rien contre l’évolution musicale d’un groupe lorsqu’elle survient de manière honnête dans l’optique d’explorer de nouveaux horizons, de repousser les barrières stylistiques et de libérer son talent artistique. Que cela se fasse avec l’envie de tout donner à sa musique, de se dépasser, voire de se surpasser tout en restant en accord avec l’esprit même de l’artiste, celui de proposer une musique de qualité, quitte à ne pas rencontrer le succès escompté. Rien ne prédisposait Amoral à un tel cataclysme tant nos Finlandais semblaient s’éclater en assénant talentueusement un death technique et mélodique au feeling évident. « Reptile Ride » fût une énorme confirmation du savoir faire des nordiques en fusionnant allégrement l’aspect mélodique des guitares scandinaves à un goût prononcé pour la technique instrumentale pure.

C’est après un « léger » remaniement de line up, en l’occurrence un nouveau bassiste et le départ du chanteur Niko Kalliojärvi pour « manque de motivation » que la surprise, voire la stupeur fit son apparition. Ari Koivunen lui-même débarquait comme frontman et vocaliste des bourrins finlandais. On s’est alors tous posé les mêmes questions : Ari est – il capable de growler ? Que vient – il faire dans un groupe de death technique ? Quelle genre de musique va nous proposer Amoral dorénavant ? Des questions qui se restèrent en suspens qu’un court moment, très vite la désillusion avec le 1e titre dévoilé : « Year Of The Suckerpunch ». Pour beaucoup c’est la douche froide, Amoral donne maintenant dans un métal mélodique épuré et sans personnalité avec un chant classique au possible dont le timbre juvénile énerve. Mais comme dit, où est l’intérêt de juger un album, une évolution sur un simple titre ? Attendons l’album !

Et l’album arriva… « Show Your Colors », 4e brûlot de la formation. Amoral a changé. En mal. De nouvel espoir de la scène technique scandinave le groupe s’affiche désormais fier de son nouveau son. Un hybride entre discrètes réminiscences des anciens riffs du groupe et une volonté affichée d’étendre son auditoire. Désormais Amoral propose un « pop métal » au son épuré et à la personnalité absente. Le groupe est parvenu à un tel degré de simplicité dans ses chansons qu’on se demande s’il s’agit des mêmes compositeurs. On ne peut pas dire que l’album soit intéressant d’un point de vue musical car l’on note que peu de riffs valables, de plus les mélodies sont simplistes et les structures vont au plus classiques. Alors si « Release » propose un riff d’introduction assez succulent, c’est la seule bonne surprise de ce disque. Où est l’intérêt des blast-beats insipides en introduction de « A Shade Of Gray » si ce n’est pas pour donner de faux espoirs quant à la suite de la chanson ?

« Show Your Colors » va enchaîner les clichés inhérents au métal traditionnel avec quelques vaines tentatives, ici ou là, de durcir le ton. Alors certes la musique a changé, mais lorsque j’écoute des chansons comme « Year Of The Suckerpunch », « Vivid », « Gave Up Easy », « Song For The Stubborn », « Sex N’ Satan » ou « Perfection Design » plates au possible aux refrains racoleurs et le plus souvent ridicules, j’ai envie de pleurer. Ajouter à cela un vocaliste également nourri de clichés heavy/power métal à la voix nasillarde fatigante lorsqu’il chante en voix de tête, et carrément énervante lorsqu’il s’essai à l’agressivité. Il faut avouer que ce jeune Ari Koivunen n’arrive pas à faire décoller des lignes de chants prévisibles et ennuyantes. Pire encore, il arrive à tuer dans l’œuf certaines chansons musicalement décentes. Ainsi « Release » s’écroule totalement par son refrain moisi et « A Shade Of Gray » fait plus rire d’autre chose.

Plus l’album avance, et plus les chansons sont mauvaises. On atteint vraiment le fond avec « Perfection Design » sans intérêt, « Vivid » immonde, « Song For The Stubborn » abrutissante ou « Gave Up Easy ». Est – il encore pertinent de souligner la médiocrité de chacun des refrains ? La ballade acoustique « Last October » enfonce le clou et faire perdre toute crédibilité à Amoral en s’affichant auteur de l’une des ballades la plus nase, classique et sans intérêt de toute la sphère métal. Sans oublier des paroles moisies sur la totalité des pistes et vous obtenez un album fait de vide, et l’une des pires choses que le métal ait osé proposer. Alors à tous ceux qui pensent que ce « Show Your Colors » est recevable d’un point de vue musicale, il faut savoir que maîtriser son instrument et sortir des soli sur chaque chanson n’est pas preuve de qualité musicale, surtout si tout le reste – des mélodies insipides, aux structures approximatives au cœur de chansons pas inspirées et clichéesques au possible – ne parvient qu’à agacer l’auditeur. Je doute que beaucoup d’entre vous ne soit parvenu à dépasser la 5e piste avant de couper, car si 45 minutes est une durée convenable pour un album, ici elle parait interminable, et dieu que c’est bon quand ça s’arrête ! Un album stupide, ni plus, ni moins.

…TeRyX…

0 Comments 15 juillet 2009
Whysy

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