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Personnellement Heading For Tomorrow m'avait un peu laissé sur ma faim. Je sais que ce n'est pas l'avis de tout le monde mais je persiste... on était en droit d'attendre plus du créateur génial et inspiré des Keeper Of The Seven Keys. Et si je suis sévère avec le premier album de Gamma Ray c'est qu'il recèle des hits fabuleux et incontestables, sans parvenir à conserver une régularité. Trop de titres de remplissages viennent plomber Heading For Tomorrow qui se révèle un album plein de promesses, mais pas le disque de référence que tout le monde attendait.  Son successeur Sigh No More allait avoir la lourde tâche de concrétiser enfin toute la masse de talent brut contenue dans Gamma Ray. Entre temps un petit changement de line-up, Uli Kusch remplace Mathias Burchardt derrière les fûts et au regard du style, on ne devrait pas voir de franches différences. L'artwork quant à lui est délicieusement immonde dans le plus pur style début des années 90 et la production après quinze ans a un peu vieilli, elle reste cependant excellente par rapport aux standards Noise Records de l'époque.  Mais trêves de salamalecs entrons sans plus attendre dans le vif du sujet, Sigh No More est au dessus de son prédécesseur, il contient à peu près le même nombre de grands tubes et des titres secondaires beaucoup plus réguliers et séduisants. Gamma Ray s'essaye à la power ballade avec succès comme témoigne la sentimentale «Father And Son» pleine de feeling rock et des belles lignes de chants. Kai fait son retour aux sources en rendant hommage au grand Accept (qui vient de sortir sont sérénissime «Staying A Life») avec des titres beaucoup plus roots comme «We Won't Stop The War» (très «London Leatherboys» dans l'esprit), «As Time Goes By» ou encore la mid-tempo «Countdown».  Contrairement au premier disque, qui le voyait un peu effacé, Ralf Scheepers évolue vraiment libéré sur Sigh No More en allant titiller comme un jeune insolent les registres inimitables d'Udo Dirkschneider ou de Rob Halford avec une aisance impressionnante. On sent qu'il s'éclate et son chant gagne profondément en maturité en particulier sur l'excellente «Changes». Une chose est sûre Kai à vraiment eu le nez fin en allant dégoter cette perle.  Pour le reste le talent naturel du lutin teuton refait jour sur Sigh No More les tubes s'enchaînent comme les bagouzes aux doigts de Ronnie James Dio, et gagnent en maturité, en puissance et en efficacité. «Rich & Famous» est une pépite sertie de paroles magnifiques et d'un refrain entêtant et contagieux, «Changes» voit Ralf Scheepers tirer la quintessence de son organe dans certaines des meilleures lignes de chant jamais composées par Kai Hansen et enfin «One With The World» rejoint dans mon coeur «Heaven Can Wait» dans le cercle très fermé des tous meilleurs titres de Gamma Ray. Ces monuments font un peu ombrage au reste de l'album, alors que celui-ci recèle pourtant des morceaux absolument jouissifs : Je pense notamment à «The Spirit» qui est selon moi le titre le plus rock et le plus entraînant de la discographie du groupe, je ne me lasse pas de le réécouter en boucle... «Start Running» puissante et rapide, et enfin «Dream Healer» épique et variée complète le contingent déjà bien garni des incontournables.  Avec Sigh No More il semble que Gamma Ray prenne réellement son envol. Je ne peux m'empêcher de penser que Heading For Tomorrow ne faisait que jeter les bases d'un style futur, encore trop typé rock pour entièrement répondre aux aspirations de son maître. Ce deuxième album commence déjà à évacuer ces ambiances 80's pour se focaliser sur un Heavy Metal de plus en plus moderne et accrocheur, celui-là même qui fera tout le succès du « rayon gamma » et qui aura tôt fait de porter le groupe au sommet du panthéon métallique. Cette ascension se fera toutefois sans Ralf Scheepers, qui payera le retour en grâce de Kai Hansen derrière les micros après trois albums, malgré une prestation le plus souvent digne de louanges... mais le monde est parfois cruel.  Pour le reste Sigh No More est sans doute un des albums les plus aboutis qui soit sorti du cerveau du maître Hansen... non pas qu'il atteigne les sommets d'un «Keeper Of The Seven Keys», mais c'est grâce à sa cohérence et sa régularité dans l'excellence que ce disque a su trouver sa place. Il préfigure avec brio une grande période Gamma Ray, qui à ma connaissance n'a pas encore trouvé sa conclusion.  SMAUG...

0 Comments 20 janvier 2007
Whysy

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