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Après un album d’une qualité aussi grande qu’«Ecliptica», nombre d’observateurs promettaient déjà au jeune combo finlandais la couronne du Speed Metal européen (par abandon de Stratovarius) et en prime le titre de groupe du siècle voir du millénaire. De cette constatation sûrement abusive, il n’y a qu’un pas vers un raisonnement logique mais inquiétant… Et si Sonata Arctica, comme nombre de jeunes groupes avant lui ne parvenait pas à confirmer? La question est d’autant plus légitime que le Speed a rarement assuré la pérennité à ses acteurs par le passé, en clair nos Finlandais allaient ils réussir à relever le défi.  Heureusement malgré tout le suspens que je tente de ménager dans ce préambule ; il n’y aura pas d’échec, ni de chute, ni même de déceptions ; car Sonata Arctica va parfaitement réussir là où l’attendais, en produisant un album dans la droite ligne de son style naissant, et en allant encore plus loin dans l’expression de son talent. Il parait impensable de donner à un groupe aussi jeune le titre de maître d’un genre, mais malgré son manque d’expérience et seulement deux albums studio, Tony Kakko et ses potes viennent tout simplement de réaliser ce que Stratovarius avait mis dix ans à construire, à savoir un répertoire à hymnes plus que fourni, et une originalité propre.  Chronique d’un succès alors? En effet difficile de nier que l’impact de «Silence» sur le Metal Mélodique est tout simplement énorme, l’album marche du tonnerre et le groupe ne va dés lors cesser de tourner, remplissant les salles partout dans le monde, à l’image d’un messie que le monde du Metal n’attendait plus. Du Japon à l’Allemagne, dans toutes les salles de l’hémisphère nord, rien ne va plus dés lors arrêter la marche triomphante de nos finlandais, et seul l’avenir nous dira l’impact réel qu’aura eu cet album mythique sur la nouvelle vague européenne.  Quoi qu’il en soit, «Silence» pose en quelque sorte les bases d’un style que le groupe n’aura plus qu’a creuser, chaque titre vient s’imposer en référence et la personnalité de Sonata Arctica est gravée dans le marbre, totalement et définitivement émancipée de ses influences. Tony Kakko modère déjà ses envolées et personnalise son timbre, en montant d’un cran au niveau de la qualité, mais c’est surtout au niveau de la composition qu’on saluera sa performance, à l’écoute du disque on en croirait presque que l’écriture d’hymnes incontournables est inscrite dans son génome. La production s’améliore, perdant en innocence ce qu’elle gagne en professionnalisme, le son se fait plus léché, faisant la part belle aux claviers et autres orchestrations, et remisant plus ou moins au placard la basse et la batterie (cantonnés une nouvelle fois à un rôle ingrat de faire valoir). L’ambiance est quant à elle parfaitement réussie, l’immersion est totale, et l’écoute est un véritable bonheur. Difficile par contre de parler de performances instrumentales tant les autres musiciens sont soumis à la volonté de fer de leur leader, Tony Kakko ne laisse qu’un maigre espace d’expression à ses lieutenants (peu de soli, des structures relativement simples, pas mal de figures imposées), mais cela importe peu, dans ce cas précis la fin justifie les moyens!  Le niveau global de l’album est très élevé tous les aspects du Speed Metal sont ici redéfinis en détail. On retrouve des speederies au summum de leur efficacité, avec des pépites de refrains, des couplets jouissifs et des rythmes endiablés, que ce soit «Weballergy» (magnifiquement introduite par une introduction au piano bien sentie), «False New Travel Fast», «Black Sheep» (un incontournable que beaucoup s’accordent à considérer qu’elle est le meilleur titre speed de Sonata), la version remixée de «San Sebastian» (toujours aussi efficace avec une production plus péchue) qui reste selon moi l’un des grands titres du disque et enfin l’imparable «Wolf And Raven» furieuse et destructrice. Les mid-tempos sont également au rendez vous, avec un morceau merveilleux plein de surprise, «The End Of This Chapter», le titre de bravoure de l’album «The Power Of One» très au dessus du lot avec une profusion de riffs et de lignes de chants parfaitement trouvés, et enfin la douce «Sing In Silence» qui avec le temps s’est imposée comme une référence en live. Les ballades ne sont pas en reste, et malgré une couche épaisse de mièvrerie crasse, je reconnais que «Tallulah» et «Last Drop Falls» parviennent à faire leur petit effet le moment venu.  Que reprocher à «Silence»? Pas grand-chose en vérité, le romantisme gluant des ballades, certaines paroles un peu moyennes, un titre speed («Land Of The Free») manquant singulièrement de punch… Bref rien de très important, contentons nous de dire que Sonata Arctica vient de signer un grand album, un disque qui fera sans doute date dans l’histoire du speed, et peut être du Metal en général!  SMAUG...

0 Comments 21 mars 2006
Whysy

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