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Delirion, en tant que groupe espagnol de power speed symphonique, a de quoi éveiller la curiosité, car l’Espagne est un bon vivier du genre, avec dans un passé récent des Opera Magna, Cain's Dinasty ou Darksun qui ont su marquer les esprits par des albums plus que corrects. Alors, quand Silent Symphony, le premier album de Delirion, fut prêt (en 2006), le groupe peina pour trouver un label mais fut rapidement flairé par Heavylaw qui lui proposa une place dans sa première compilation Tales From Different Worlds. Si l’album est finalement sorti en 2009, il faudra vous le procurer en import car c’est seulement au Japon qu’il est officiellement distribué.

Les Japonais sont, paraît-il, friands de ce genre de Metal mélodique gavé jusqu’à la gueule de claviers symphoniques. Alors ils en ont eu pour leur argent avec Silent Symphony, car les claviers, ils sont comme Dieu, ils sont partout. Mais la satisfaction ne serait totale sans un chanteur montant haut dans les aigus, et là aussi vous en aurez pour votre argent car le Kilimandjaro ne ferait pas peur à Christopher Ripoll (pas sûr qu’il soit espagnol lui, si ?) tant il n’hésite pas à monter haut. Ce chanteur n’est pas un technicien irréprochable, mais ses capacités à atteindre les aigus sont constatées sur tous les titres. Cependant, je lui reproche un manque de maîtrise générale, mais après c’est une question de goût, quand c’est trop parfait et trop lisse ce n’est pas forcément l’idéal non plus. Mais là, sa façon de chanter paraît quelque peu inappropriée sur la ballade The Light of your Eyes, qui rappelle les ballades un peu crispantes dont seuls certains groupes italiens sont capables (Shadow of Steel pour n’en citer qu’un). Si ce genre de voix n’est pas un obstacle pour vous, alors cette ballade pourra s’avérer reposante. D’autant plus que sur l’ensemble de l’album, la mélodie est plutôt efficace et parfois immédiatement saisissante (Behind the Fog ou Rinsing Sun).

Pour continuer sur le terrain de la comparaison avec certains groupes italiens, notons que les titres Take me away et I lose Control, envolés et rapides, font beaucoup penser à Labÿrinth. Dans la même veine, l’éponyme Delirion est carrément excellent avec son refrain qui tue, ses chœurs qui envoûtent, et ses mélodies qui chanteront dans vos têtes des heures durant.

Que reprocher à Silent Symphony ? Des morceaux interprétés de manière un peu trop scolaire, à l’image de Save my Soul ; il s’agit-là d’un défaut typique d’un premier album. Comprenez que l’inspiration est bien présente, mais le groupe ne l’exploite pas suffisamment et peine à pousser ses morceaux dans des retranchements jouissifs, mais les maintient dans des carcans un peu trop conventionnels (surtout au niveau des claviers, du jeu de guitare ou des enchaînements d’accord un brin trop prévisibles). Mais tant de groupes de speed symphoniques sont passés par là, qu’il est difficile de leur reprocher de ne pas brûler les étapes. Soyons optimistes, concluons-en que le voie royale de la quintessence du speed leur est grande ouverte, et qu’il ne tient qu’à Delirion de mûrir et de devenir un grand du genre.
[right]Chris[/right]

0 Comments 16 avril 2012
Whysy

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