Vous recherchez quelque chose ?

Une révélation ! Le premier album du Diablo Swing Orchestra fut pour moi, comme pour bien d'autres, une véritable révélation. Forts d'une personnalité unique, d'une musique singulière divulguant un univers ô combien mystérieux, les suédois m'avaient impressionné avec leur premier effort, « The Butcher's Ballroom ». Plus qu'un simple espoir, ils s'étaient imposés d'emblée comme une nouvelle référence d'avant-garde dans le microcosme métallique.

Avec son second opus, « Sing-Along Songs For the Damned and Delirious », le groupe continue son aventure musicale aux confins de l'étrange et de l'excentrique. Il nous convie ainsi dans un cirque musical semblable aux spectacles forains ambulants du XIXe, où l'on passait de divertissements joyeux et innocents à la curiosité malsaine des monstres (les fameux « freaks ») plus intrigants les uns que les autres. La cover de cet album est d'ailleurs parfaitement adaptée et nous ouvre les portes d'une fête foraine à la fois glauque et enjouée. Suivez donc Mr Loyal dans la découverte de cette œuvre musicale énigmatique ! Et confrontez-vous à l'inconnu, au mystérieux, à l'imprévisible... Découvrez la douce folie de cette orchestre diabolique.

Difficile de transcrire précisément la musique du groupe ; nombre de qualificatifs seraient passés en revue sans jamais parvenir à exprimer parfaitement le ressenti de l'écoute... Il y a pourtant un moyen d'aborder le royaume énigmatique des suédois : le cinéma ! Car rarement une musique n'a été aussi visuelle que celle du D.S.O. Chaque titre pourrait, en effet, être le pendant musical d'un équivalent cinématographique.

A l'instar du premier album, on retrouve ainsi de joyeux délires rappelant ceux des « Triplettes de Belleville » (A Tapdancer's Dilema, Memoirs Of A Roadkill) par le biais d'un Jazz manouche métallisé, comme si le génie d'un Django Reinhardt rencontrait la folie d'un Mike Patton (Faith No More). Puis on découvre des envolées pittoresques et des duos improbables, tel celui d'un crooner et d'une cantatrice déjantée, que l'on croiraient échappés des facéties folkloriques amusées d'un Kusturica (A Rancid Romance, Vodka Inferno). Au fil de l'écoute, on navigue également dans des univers irréels, mi-cauchemardesques, mi-euphoriques, entre le lyrisme glauque mais amusant d'un Tim Burton (Lucy Fears The Morning Star) et la folie schizophrénique angoissante d'un David Lynch sous acides (Bedlam Sticks). « It », le clown diabolique de Stephen King, n'est d'ailleurs pas très loin, caché dans cette fête foraine obscure... La fin du disque se montre toutefois plus 'rassurante', enchainant gaietés folkloriques et jazzy, avant de finir sur un rythme de Western à la Morriccone (l'intro de Ricerca Dell’anima) et sur des cavalcades guitaristiques que ne renieraient pas Muse (le final de Stratosphere Serenade).

Si la musique du D.S.O. se montre plus musclée sur ce nouvel opus, elle s'avère également encore plus versatile qu'auparavant, exprimant tout un panel d'émotions (enjouées, hallucinées ou terrifiées). Elle se fait le chantre d'expérimentations les plus folles ; le travail effectué sur les vocaux est d'ailleurs monstrueux (dans tous les sens du terme) par sa variété et sa complémentarité, et je vous passe les nombreuses sonorités toutes plus étranges les unes que les autres... Guitares, basses et batterie ne suffisent plus au groupe ! Il s'adjoint avec maestria les services de violoncelles, de cuivres à la sauce 'Nouvelle-Orléans', de percussions latinos, de clarinettes (un solo incongru mais ô combien réjouissant sur Ricerca Dell’anima)... Bref, un joyeux bordel qui part dans tous les sens, mais un bordel maitrisé de bout en bout !

Au final, ce petit tour sur le manège démoniaque concocté par le Diablo Swing Orchestra se révèle être un pur moment de volupté au milieu d'une débauche musicale sans précédent. Un orgasme auditif entre plaisirs coupables et vices avoués... l'hédonisme musical par excellence en quelque sorte !

0 Comments 14 septembre 2009
Whysy

Whysy

Read more posts by this author.

 
Comments powered by Disqus