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Les notes puissantes de l’orgue s’imposent avec majesté soutenues par des chœurs des plus aériens. Je ne vous emmène pas à l’Eglise, amis lecteurs, mais à la rencontre du métal néo classique merveilleux de Signum Regis. Ce jeune groupe slovaque a réquisitionné le grand Goran Edman (Malmsteen, Time Requiem, Karmakanic) pour présenter à nos tympans ébahis son premier effort. Eh oui, amis lecteurs, du métal néo classique slovaque, si c’est incontestablement exotique, c’est avant tout incroyable !!!

Produit par Tommy Hansen, le magicien danois dévoué à l’ultra mélodique, ce premier album est un délicieux panaché de poésie et une excellente surprise sortie de nulle part pour se poser déjà en groupe à suivre. Dans une veine proche de Royal Hunt, Signum Regis peut déjà se prévaloir de tout ce qui fait la grandeur du métal néo classique.
Vous ne voyez pas amis lecteurs?
Non, je ne fais pas allusion à la dextérité technique des musiciens même si elle compte bien entendu et rassurez-vous elle est naturellement présente ici, non je parle de ce grain de folie qui soulève les compositions sous leur apparence les plus structurées, ce sens du beau qui transforme un déluge de notes en tourbillon de beauté, de la proportion à faire rejaillir les vibrations de l’âme, de la grandiloquence tempétueuse d’une avalanche de triple croches, je parle naturellement du talent !! Signum Regis a en effet cette capacité de plus en plus rare de mettre la technique au service de l’émotion, et l'émotion au service de l'efficacité:
Sous leurs airs des plus sages, les mélodies de ce Sirens Roar sont avant tout des pièces très efficaces qui transforment une suite d’arpèges en hymnes de stade.
All over the world et Rain sont en effet des plus entraînants de même qu’ Endless road mais c’est hélas un bonus japonais. Et Ten Thousand (l)!!! Ecoutez-moi cet orgasme pour tous les fans de néo classique. On retrouve les émotions d’Euroforce et d’un certain Meduza!! Une véritable furie nébulaire qui se déchaîne pour achever les papous récalcitrants !!La complicité des musiciens est remarquable, surtout au niveau des enchaînements clavier-guitare des soli, des mélodies très travaillées et techniques, des introductions et des ambiances par nappes développées sur les couplets.Surtout que le final de l’album est aussi son sommet : Ecoutez-moi ce double enchaînement imparable (Ten thousand/Sirens roar) qui atomise les druides !!tous !! même les lubriques !!!Bref ce Sirens Roar n’est pas avare de très bons moments mais par moment les compositions souffrent d’un classicisme jeune et parfois naif.

En effet, les sons du claviers peuvent sembler un peu vieillot (mais on peut trouver cela attendrissant sur un premier album) surtout sur Ten Thousand ou All over the world(on a retrouvé le son du clavier Skylark si cher à certains ! :p)
Le solo de Fields of stars (sucré et Fm) est aussi légèrement classique comme une chute de gammes récitées à une leçon de solfège et les structures des morceaux Follow the light (avec sa mélodie déclinante au claveçin en introduction) ou Neverland, peuvent sembler faciles, mais bon j’en veux bien des semi remorques de ce genre de chansons !!
C’est en effet ce genre de compositions qui par leur combinaison de dynamisme et de calibrage FM puissant font la force du style. Etre capable d’en produire dès le premier album comme des vieux briscards est un gage certain de qualité !!Sirens Roar dévoile en tout cas une parfaite maîtrise des ficelles du style qui sait en de très rares occasions faire preuve du grain de folie nécessaire pour renouveler le genre.
Le sautillant et délirant Sirens roar. Cette chanson, placée comme une blague en fin d’album, s’approche du "Borat metal" de Emir Hot, dernière sensation dans le métal néo-classique. Ce titre a été choisi comme nom de l’album et je croise les doigts pour que cela coincide avec l’orientation future du groupe car cela serait diablement intéressant. Néanmoins, Signum Regis a déjà ce qui fait le néo classique, sa force, sa grandeur, sa vitalité…. Il va seulement devoir mûrir, évoluer, et vieillir tout simplement.

Inutile de préciser que la présence de Goran Edman est un choix des plus judicieux. Fort de son expérience et de son chant sobre et clair, il mystifie l’auditeur sur Ten Thousand sans atteindre une seule note suraiguë. Preuve en est que la technique ne fait pas tout et que l’expérimenté suédois sait se montrer impérial dans un style qui lui va comme un gant. Apportant une petite touche salvatrice de Hard Fm US (Neverland, For ever and day qu’on pourrait croire directement issu d’Eclipse du virtuose Malmsteen) tout en restant très classe, il habille les morceaux de sa voix si caractéristique et sait les emballer quand il le faut (Follow the light). Ça fait vraiment plaisir de le retrouver dans une telle entreprise !!

Le passage de l’instrumental est enfin une figure imposée du genre. Moutain Haze relève le défi avec brio. Technique et puissant, concis pour éviter toute lassitude, il a pour lui la force et la vitalité d’un premier jet (pour ce type de morceau le manque de maturité évoqué plus haut est un sacré avantage).

Signum Regis dévoile ainsi sans faire de bruit un très bon album de métal néo classique. Intense et savoureux, ce Sirens roar est un achat indispensable pour tout fan du style.

0 Comments 20 octobre 2008
Whysy

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