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Ayé, le voilà ! Il aura fallu attendre presque deux ans après les concerts pour que le témoignage arrive enfin sur cd et dvd mais maintenant que le produit est sorti, joie et allégresse ! En effet, maintes fois annoncé et repoussé puis encore repoussé, voilà qu'il arrive peu de temps après que Dan Zimmerman (battterie) ait quitté le groupe. Ainsi, un gentil message au dos du produit nous dit que "blabla, c'étaient les derniers concerts avec Dan, ça fait du coup un beau souvenir et message d'adieu, on lui souhaite une bonne continuation et pour nous c'est un nouveau chapitre qui s'ouvre".  Enfin bon, nouveau chapitre, nouveau chapitre, il dura certainement pas quinze ans celui-là... Et oui, c'est que le groupe n'est plus tout jeune, n'est pas à ce qu'on pourrait appeler le summum de sa popularité donc si Gamma Ray tient encore dix ans c'est beau. M'enfin bon, jetons-nous donc sur ce "Skeletons & Majesties Live", son histoire, sa genèse, son contenu, ses particularités, son beau frère et son solde de congés payés.  LE CONCEPT : Il y a à peu près dix ans, Gamma Ray avait sorti "Skeletons in the Closet", double cd live contenant beaucoup de morceaux très rarement joués sur scène. Les fans avaient pu voter en ligne pour les morceaux qu'ils voulaient entendre et ainsi une setlist inédite avait pu être mise sur pied. Résultat, un live énorme et certainement le témoignage d'un groupe au sommet de son art. En 2010, rebelote, comme il reste encore un paquet de morceaux à ressortir des tiroirs, le processus est enclenché à nouveau, et il est bien sûr impossible de voter pour les morceaux déjà entendus sur les récents enregistrements live ou en tournée. En avant-goût, le groupe a sorti un EP assez sympathique, "Skeletons & Majesties" contenant deux réenregistrements, deux versions acoustiques de classiques du groupe ainsi que divers bonus. La suite, c'est une mini tournée avec les morceaux rares choisis en ligne qui constituent la setlist et du coup, quelques-uns de ces morceaux qui viendront ensuite s'insérer dans les setlists "normales" du groupe pour les mois qui suivent, comme dans cette date improbable en Italie où ils ont ouvert pour "Dream Theater" aux côtés d'"Anathema".  Enregistré sur deux dates, ce live vient se présenter sous différents formats : un double CD reprenant l'intégralité du concert de Pratteln et un DVD/Blu Ray contenant en plat principal ce même concert mais offrant en bonus quelques morceaux de l'autre date ainsi qu'un documentaire "backstage" et une plongée dans les archives du groupe. Un produit fait par des fans et pour des fans.  LE CONCERT : Pratteln donc pour ce qui constitue la pièce maitresse de ce "Skeletons & Majesties Live". Et au menu de ce soir, vingt morceaux (dix-huit en enlevant les intros) piochés dans à peu près toute la discographie du groupe et dont vous ne trouverez quasiment aucune trace live antérieure. Les seules exceptions étant la reprise d'"Helloween" (Future World) que l'on retrouvait sur "Alive' 95" (il y a quinze ans donc), Hold your Ground et Money présentes sur le premier DVD du groupe "Heading for the East" (début des 90's) ainsi que Gamma Ray qui faisait partie du DVD "Lust for Live" (1993). Autant dire que le concert de ce live tient vraiment de l'inédit. Et histoire d'innover un petit peu, la traditionnelle intro de concert a été upgradée puisqu'elle démarre sur les voix-off de Lonesome Stranger, titre bonus d'"Heading for Tomorrow", malheureusement non suivies par le reste du morceau, avant d'envoyer le Welcome que nous connaissons tous. Mais cette fois-ci, Welcome va jusqu'au bout sans être interrompu par les bruyantes guitares du groupe. Pourquoi cela ? Tout simplement car la "troisième partie" de cette intro reprend maintenant Rising of the Damned ("Land of the Free") et rajoute une autre voix off. Et cette voix va repiquer le concept cher à "X-Japan", présenter les membres du groupes, ainsi que les phrases qui vont avec : "Let me Introduce the Members", "On Drums...machin chose,etc..." et finir avec "They are the Rays...the Rays...the Rays...the Rays...the Rays..." là où les nippons font "X...Japan...Japan...Japan...Japan...Japan...Japan..".  Enfin bref, après cette intro, c'est l'entame (toujours sur bande) d'Anywhere in the Galaxy qui s’immisce et le public comprend bien vite que c'est avec ce morceau que le concert va bel et bien démarrer. Et pour le coup ça démarre vraiment sur les chapeaux de roues ! Opener de l'album "Powerplant", ce morceau va à toutes vitesses et met parfaitement dans l'ambiance. Occasion de vérifier, si l'on avait encore des doutes, que techniquement, les bonhommes sont encore très affutés. Pour ce qui est de la voix, il est clair que Kai Hansen a de moins en moins de puissance et de coffre mais son timbre particulier reste toujours intact et ses petits cris fonctionnent encore. Certes, on est loin d'un Alessandro Conti, d'un Kiske ou encore d'un Kotipelto qui tient bien la forme, mais bon, ce n'est pas le seul, hein messieurs Deris et Matos ?  Toujours est-il qu'au niveau des instruments, ça bastonne toujours et Men, Martians & Machines est là pour le confirmer. Pour le reste, Gamma Ray va naviguer un peu de partout dans sa disco, à l'exception (sniff) de "Majestic" qui n'a le droit de présence qu'en décor de batterie. Ainsi, le groupe exhume Induction + Dethrone Tyranny de "New World Order", le plus récent Rise ou encore The Spirit, remontant à l'époque "Sigh no More". Et on peut dire que le groupe s'est bien appliqué puisque ces "nouvelles" versions, peu importent les âges fonctionnent très bien. Hold your Ground et surtout la délirante Money viennent se poser comme les ainées de la setlist et font quand même regretter le grand Ralf Scheepers, tandis que Watcher in the Sky et Wings of Destiny nous replongent dans l'âge d'or du groupe. On passe donc d'un album à l'autre en allant de surprise en découverte, mais la particularité du show n'est pas vraiment là.  Non, le "petit plus" a ce soir deux noms : "Acoustique" et "Kiske". Pour le premier point, Gamma Ray a décidé d'innover un peu en proposant des relecture acoustiques de Rebellion in Dreamland et Send me a Sign en milieu de show. Alors bon, ne vous attendez pas à plein de réarrangements et à une refonte des morceaux, ils restent très fidèles aux originaux, ayant simplement troqué les guitares électriques pour des electro-acoustiques. Si l'ambition est donc moindre, il s'agit là simplement d'alléger un peu ces morceaux dans des versions un peu plus joyeuses. Certains ont crié au scandale en arguant que les morceaux étaient vidés de leur substance mais c'est justement là "l'intérêt", ne garder en gros que les mélodies et ainsi proposer au fan une version différente. Pas question de remplacer ad vitam eternam le morceau mais simplement une curiosité que l'on appréciera d'écouter de temps en temps. Et puis les versions classiques ont déjà été immortalisées sur cd (et dvd) donc pourquoi on râle...  Deuxième surprise, elle s'appelle donc "Michael Kiske", bon ami de Kai Hansen (et depuis partenaire au sein d'"Unisonic") qui est ici invité pour trois morceaux. Tout d'abord le survitaminé Time to Break Free qui rend bien mieux que sa version studio, la ballade A While in Dreamland et pour finir, Future World, qui revoit donc son chanteur originel après...un bon paquet d'années d'absence. Mais bon, le moment particulier reste sans nul doute A While in Dreamland, ballade de l'EP "Silent Miracles" chantée ici en duo avec Hansen. Kiske ayant été invité en dernière minute, il est obligé de tenir les paroles à la main et se plantera souvent ou alors ne chantera pas la même chose qu'Hansen ce qui les fera bien marrer et donnera un véritable aspect authentique au morceau. Certains trouveront ça stupide, d'autre attendrissant, toujours est-il que quand les deux chantent en harmonie, c'est superbe.   Et je terminerai cette rubrique par mes deux coups de cœur. Tout d'abord Gamma Ray, morceau éponyme mais pourtant à la base une reprise du groupe "Birthcontrol", piste assez atypique à l'époque de "Insanity & Genius". Ce qui nous donne Gamma Ray qui chante le morceau Gamma Ray où les paroles font "Gamma Ray ! Gamma Ray ! Gamma gamma Ray !". Comportement digne d'un pokemon. Bref, ressorti des placards, il fait du bien par où il passe même si son léger côté "cyber" est abandonné au profit de grosses guitares bien heavy. Et puis pour finir, LA surprise du chef, Insurrection, seul rescapé de "Land of the Free II" qui vient clôturer (avant le rappel Helloween bien sûr) le show de façon magistrale. un des meilleurs morceaux jamais composés par la bande, il vient démontrer que quand Hansen il veut il peut. Long morceau à tiroir, il vient ajouter une grosse touche épique au concert et vous en foutrait presque des frissons.  Tout cela pour dire qu'en revisitant tout son répertoire, Gamma Ray se fait plaisir et nous fait plaisir. Alors oui, le choix des morceaux n'est pas forcément évident pour un néophyte mais on rappelle ici que le produit a été fait à partir des demandes de fans et ceux-là y trouveront largement leur compte !   LE CD : Parlons du penchant audio de la bête. "Alive' 95" avait un son très roots, quasiment pas mixé et du coup très "live", voire assez bordélique. Cela saccageait un peu des chefs d’œuvre tels que Rebellion in Dreamland et Heal Me mais qu'importe, le sentiment d'urgence était bien retranscrit. "Skeletons in the Closet" avait aussi un son très live mais nettement mieux travaillé et le résultat était vraiment énorme. Le son avait un relief extraordinaire et offrait une vraie sensation "englobante", un vrai son "live" quoi. Ainsi, les morceaux perdaient un chouïa en précision sonore mais cela était compensé par l'ambiance qui s'en dégageait. Puis vint "Hellyeah, live in Montreal" où le son se voulait beaucoup plus précis. Trop même, trop chirurgical, pas assez "live" et manquant cruellement d'amplitude. Certes, aucun détail ne nous échappait mais du coup le public passait à la trappe et l'accent était surtout fait sur les instruments, faisant perdre au produit son aspect "rendu en concert", même si l'album était quand même très bon et avec une setlist d'enfer. Sept ans plus tard, ce "Skeletons & Majesties Live" lui emboîte le pas et se veut tout aussi clinique. Dommage car certains morceaux auraient pu prendre une tout autre dimension, mais au final nous avons le droit à un "rendu live" qui sonne "studio". A force de trop travailler le son on perd en spontanéité, fraicheur et ambiance. D'ailleurs, on entend très peu le public, à part entre les morceaux et on ne peut s'empêcher de se dire qu'avec le son du premier "Skeletons..." le produit aurait eu sacrément de la gueule.  Et du coup, on en viendra à se demander si les overdubs studios ont été légions, certains chœurs semblant trop réussis pour être vrais et la vois d'Hansen offrant un trémolo foireux (et pas du tout naturel) lors de Rebellion in Dreamland.  Un aspect qui pourra agacer, le fait que la communication soir réduite au minimum, c'est-à-dire l'annonce de chaque morceau mais juste le titre : "The Spirit !", "Time to Fucking Rise !", "Gamma Fucking Ray !", "Hold Your Fucking Ground !" (oui, ça fait beaucoup de fucking, je sais...), "Wings ! Of ! Destiny !". Donc, d'une part ça fait genre "on s'en débarrasse" et surtout c'est trop systématique.   LE DVD : Mais la raison est simple (bien que stupide), le DVD contient lui l'intégralité des interventions, qui en fait ne se résument pas à ce que l'on entend sur le CD. Ainsi nous avons le droit d'entendre Hansen parler un peu plus et expliquer entre autres qu'il parlera en anglais puisque le concert est enregistré pour un DVD, chose dont il se dispensera dans les extraits de l'autre concert.  Pour ce qui est du concert en visuel, nous sommes assez frappés par la petite taille de la salle. Mais en même temps, la réputation de Gamma Ray n'étant plus ce qu'elle était, cette tournée venant s'ajouter à celle de "To the Metal" et s'adressant à un public de connaisseur, il est normal que l'endroit ne soit pas immense. Mais bon, assez peu large, on ne peut pas dire que la salle soit très classe. De plus, deux gros pavés d'enceinte empiètent sur les côtés et au final c'est un scène assez réduite qui est offerte aux Rays. Un peu la loose quand même, surtout quand on voit le "Keeper Legacy Tour Live" d'Helloween...  Au niveau de l'image, le montage n'est pas trop frénétique donc c'est plutôt une bonne chose. Cependant, le point noir et qui fâche, la folie "Windows Movie Maker" qui s'est emparée du responsable du traitement des images qui de temps en temps nous font un petit effet "retro" ou "couleurs qui bavent" ou encore "sable devant l'écran" complètement hors sujet. Alors ces effets là sont vraiment sporadiques donc ne gâchent pas l'intégralité du concert mais du coup, à quoi ça sert de les foutre pendant quelques secondes et ne plus les remettre après ? A la limite, le visuel "à l'ancienne" lors de la ballade "Farewell" est à propos, mais si c'est pour l'abandonner lors des refrains, à quoi bon. Bon, cela dit, à part ce point incompréhensible et à la limite de la faute de goût, on pourra reprocher au jeu de lumière d'être trop sage et redondant (oui, vous aimez le bleu on a compris) mais dans l'ensemble le rendu visuel est très bon.  Par contre, on regrettera le public amorphe, qui donne certes de la voix entre les morceaux mais reste désespérément mou durant. Ils sont suisses vous allez dire. Oui mais bon, entre un groupe qui percute moins qu'avant et un public peu remuant, le DVD accuse un sacré manque de dynamisme.  Et pour revenir sur les overdubs, quand un chœur est remarquablement bien exécuté mais que la caméra évite soigneusement de montrer le protagoniste et que sur le plan large suivant, la personne en question est bien loin de son micro, on flaire l'arnaque...  LES BONUS : En DVD2 nous avons trois bonus. Tout d'abord, des morceaux enregistrés à "Bochum" la veille qui présentent l'incroyable avantage d'être...déjà présents dans le concert de Pratteln. A l'inverse d'un Metallica sur "Quebec Magnetic" qui a foutu en dvd1 le concert d'une date et en bonus les morceaux de l'autre date pas joués sur la première, Gamma Ray ayant proposé le même show se voit obligé de remettre les mêmes. On a donc le droit à "The Spirit", "Wings of Destiny", "Farewell", "Gamma Ray", "Time to break Free" et "Insurrection". Si l'intérêt est quasi-nul, on remarquera que, moins sous la contrainte de l'enregistrement live, Hansen s'exprime en allemand et offre moins de blabla. Un concert plus honnête en quelque sorte. Le son a l'air un poil moins chirurgical et retouché que le concert de Pratteln, la voix d'Hansen semblant un peu plus naturelle, mais ça ne sautera pas franchement aux oreilles...  La suite est constituée d'un mini documentaire sur la tournée. Ainsi seront interviewés quelques techniciens (très bonne initiative) donc un présent depuis le début du groupe qui dira en substance "Gamma Ray c'est bien mais c'était mieux avant"... Passent aussi en interview Dirk et Henjo, ce dernier qui à la question "Quelle est la différence entre ce live et le précédent tourné au Canada, à part la setlist ?" répondra que "Et bien le précédent était au Canada et la setlist était différente". Merci Henjo. Il en profitera aussi pour tailler les suisses : "Ah ben c'est sûr que par rapport aux sud-américains qui heabanguent, lèvent le poing et hurlent, ben les gens de Pratteln...". On apprend aussi que l'équipe était assez stressée au moment de mettre en place le mini-set acoustique car ils n'avaient jamais fait ça avant. Ah ces allemands... D'ailleurs, à l'occasion d'un interview champêtre de Kai, Henjo et Dirk (que l'on suppose donc tourné il y a peu, vue l'absence de Zimmerman), Kai Hansen dira non sans humour "En fait, j'ai inventé la guitare acoustique et les reprises acoustiques mais ça ne m'a jamais intéressé d'en faire avant et du coup tous les autres groupes m'ont volé l'idée. A la base c'est moi !".Au final, que ça fait plaisir de voir que le groupe est toujours souriant et déconneur. Et si on en croit un des roadie, "Gamma Ray est un des groupes les plus bordéliques qui soit, jamais à l'heure au répet, ils jouent tout à l'oreille, enfin c'est pour ça qu'on les aime...".  Et pour finir, des images d'archives montrant les débuts du groupes, des interviews où Scheepers était encore là, une version acoustique en studio de "Father & Son" ainsi qu'une prise d'enregistrement d'Hansin Kursh pour l'album "Land of the Free". Intérêt limité pour les non initiés, mais images néanmoins intéressantes pour les fans. Au moins on évite l’écueil habituel de la collection de clips et de la galerie photo qui peuvent se trouver gratuitement et légalement sur internet...   CONCLUSION : Cet objet est clairement destiné aux fans du groupe, ceux pour qui tous les morceaux sont importants et qui se réjouiront donc de voir exhumés certaines raretés. Les autres trouveront ce live quelconque voire moyen. En effet, en ayant choisi des morceaux pas toujours évidents, le concert a moins de patate qu'un concert best-of rempli de tubes. Les bonus sont à l'image du concert, surtout intéressants pour les fans. En clair, si vous être un fan acharné jetez-vous dessus, ça vaut un 9/10, si vous êtes sympathisants, on tient quand même la un beau produit à 8/10, mais si vous ne connaissez rien au groupe, écoutez plutôt "Skeletons in the Closet", mille fois meilleurs car ce "Skeletons le retour" ne vaudra pour vous qu'un 7 voire un 6/10.  En attendant, payons respect aux ancêtres, sans qui ce joli site n'existerait sûrement pas ;)   BILAN : CONCERT : Les + : - setlist originale - Kiske en guest - morceaux acoustiques - bonne interprétation globale  Les - : - le groupe est un peu vieillissant - "Majestic" aux chiottes - une setlist qui fatalement ne pourra contenter personne... (Rien que pour parler perso, il faudrait y rajouter Changes, Heading for Tomorrow, Insanity & Genius, Rain, Opportunity, Eagle, Strange World, Future Madhouse, Empathy,...)   CD : Les + : cf. CONCERT Les - : - son trop propre - interventions tronquées  DVD : Les + : - interventions complètes - bonus intéressants (si vous êtes fan)  Les - : - public de zombies - présence sporadique de filtres dégueulasses - jeu de lumière paresseux

0 Comments 16 février 2013
Whysy

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