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Toute légende a un commencement. A l’époque les 5 jeunes hommes de Dark Tranquillity ne s’attendaient pas à vivre une aussi fabuleuse histoire. Il faut remonter à l’année 1989 pour retrouver les premières traces de la formation suédoise. A l’époque âgés d’une quinzaine d’années, ces futurs grands noms de la musique n’imaginaient pas l’exceptionnelle carrière qu’ils allaient mener. C’était d’un garage à l’autre qu’ils répétaient, qu’ils reprenaient les grandes chansons de l’époque. Après un changement de nom et différentes démos, c’est un obscur label finlandais, Spinefarm Records, qui leur accordera sa confiance. « Skydancer » sort le 30 août 1993 et symbolise le début d’un rêve.

Dark Tranquillity se fera rapidement remarqué par l’extraordinaire richesse de ses compositions (certaines dépassent les 7 minutes) et par la jeunesse de ses musiciens (à peine 19 ans). Il est intéressant de noter que depuis sa formation, le line up n’a absolument pas évolué et regroupe les membres piliers à savoir Niklas Sundin, Martin Henriksson, Anders Jivarp et Mickeal Stanne. Je dois avouer que d’un point de vue strictement musical, il est vrai que « Skydancer » est un album d’une complexité et d’une musicalité rares. Plus intéressant encore, on découvre une nouvelle face de Dark Tranquillity, un groupe encore plein d’innocence.

Ici le groupe peint un paysage désabusé et nostalgique, la musique se fait triste et les multiples mélodies créent des atmosphères parfois sublimes : « A Bolt Of Blazing Gold » et « Through Ebony Archways » s’affichent déjà parmi les plus belles et sensibles chansons du groupe. « Skydancer » est peut-être leur album le plus diversifié, car il synthétise à lui seul un ensemble d’influences marquées et assumées. Mieux encore, il met en valeur l’essence même de cette musique : la mélodie, et l’émotion. Il est vrai que le talent n’a pas d’âge, car tout le génie de Niklas Sundin peut librement s’exprimer, sans barrière d’aucune sorte, sans pression, laissant libre-cours à sa sensibilité.

« Nightfall By The Shore Of Time » ou « In Tears Bereaved » surprennent par leur agressivité et appuient la sensation de souffrance latente que l’on retrouve tout au long de ce premier album. Leur aspect très « raw » procure une dimension inédite à la musique et enrobe « Skydancer » d’une atmosphère très spéciale. Il est vrai que la production manque cruellement de puissance, mais cette réalité à priori pénalisante amplifie l’impact des mélodies et participe à l’esprit très « à part » de ce disque. De même, la voix extrême d’Anders Frieden n’est à l’époque pas tout à fait maîtrisée et sa performance amplifie cette sensation d’ « underground » voire d’amateurisme.

Toutes les chansons présentent des leads mélodiques absolument magnifiques, le feeling dont fait preuve Sundin à cet âge est impressionnant. « Crimson Winds », « Skywards » ou « Nightfall By The Shore Of Time » n’en sont que sublimées. Si le génie musical de Sundin s’exprime avec brio tout au long de ces 47 minutes, il faut également saluer la grande qualité de ses paroles. Les mots sont choisis avec soin, tout autant que les thèmes. Parfois même elles s’articulent en poème : « Shadow Duet » en est peut-être la plus belle démonstration. Ici Anders Frieden (L’ombre de la Beauté) et Mickeal Stanne (L’ombre des Ténèbres) participent à un duo magnifiquement orchestré et absolument divin. On comprend aisément le statut « culte » de cette chanson dont le passage acoustique en chant clair est savoureux.

En contraste à ces chansons agressives, Dark Tranquillity s’illustre avec brio dans un style tout à fait différent. Plus progressives et axées sur l’émotion, trois chansons tirent leur épingle du jeu d’une manière tout à fait remarquable. C’est aidé de mélodies acoustiques fabuleuses et d’une basse rassurante que Sundin nous assène le coup de grâce. Ainsi « A Bolt Of Blazing Gold » introduit une superbe voix féminine pour un duo doux et agréable. La chanson présente une structure évolutive et explore différentes visions du métal, pour en revenir à un final acoustique absolument divin. Meilleurs encore, « Through Ebony Archways » est d’une beauté sans nom, la symbiose entre le chant clair de Stanne, la douceur de la voix féminine et l’âpreté de la voix écorchée de Frieden est totale. La chanson est très courte (3:38) mais sa qualité mélodique lui permet de tutoyer le chef d’œuvre. « Alone » est quant à elle une excellente fin d’album.

Très éloigné des travaux actuels de Dark Tranquillity, « Skydancer » n’en demeure pas moins un album d’exception. Il est très rare d’écouter des premiers disques d’une aussi excellente qualité. Certes le disque pêche dans sa forme – production approximative, manque de puissance évidente, performance vocale extrême parfois très limite – mais ces défauts semblent bien négligeables face à la charge émotionnelle et l’excellence musicale de ce 1er disque. Il s’agit là d’un disque inédit, car si certaines chansons possèdent clairement la fibre « Death Mélodique de Gothenburg des 90’s », les autres comportent des éléments que l’on ne retrouvera dans aucun autre album de la formation jusqu’à aujourd’hui. « Skydancer » permet également de se rendre compte de l’impressionnante évolution de l’univers musical de Dark Tranquillity. Un album qui nécessite un effort pour passer outre ses défauts, mais le jeu en vaut la chandelle !

...TeRyX...

0 Comments 01 mars 2008
Whysy

Whysy

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