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Nous voici 2000 ans en arrière, perdus dans les montagnes helvètes, où un air frais tout droit sorti du fond de la vallée nous fait entendre une douce mélodie… Une petite tête blonde surgit de nulle part, elle se nomme Slania… elle nous tend la main, et nous invite à la suivre… Et nous voilà plongés dans ce nouvel album d’Eluveitie en ce début d’année 2008… Une sortie attendue par beaucoup de monde, puisqu’elle est déterminante quant au potentiel du groupe à s’inscrire durablement -ou non- dans la scène folk métal. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’album ne parle pas d’une petite gauloise prénommée Slania, mais tourne autour du thème de la Grande Roue, soit le cycle de l’année des celtes. Les quatre saisons celtes jalonnent l’album et sont figurées par des morceaux presque entièrement acoustiques. Voici la chronique de cette année en compagnie des gaulois helvètes, et de Slania…  Les feuilles commencent à tomber, le vent se fait plus glacial le soir, au creux de la vallée, alors que les cheminées commencent à réchauffer les maisons. Slania et les autres aident à ramasser le bois et à remplir les réserves pour l’hiver qui s’annonce…. Nous sommes en Samonios. C’est à l’équivalent de notre mois d’Octobre que l’année celtique commence, et c’est donc par là que commence l’album. Après une courte narration murmurée, une intro puissante, et mélancolique à la fois, s’ensuit. Avec le premier vrai morceau: Primordial Breath, on sent de suite que le groupe ne s’est pas contenté de refaire la même recette que Spirit. En effet, on découvre un côté death prononcé, avec des guitares et, d’une façon générale, des structures beaucoup plus fouillées, abouties. Les chœurs « helvètes » du refrain font de ce morceau un vrai hymne, mystique de par les paroles en vieil helvète, et une entrée en matière des plus remarquables pour cet ode à la force de la Nature. Mais que les folkeux se rassurent, le côté folk est toujours présent, il vous suffit d’écouter Inis Mona, le single, pour vous en convaincre, où l’on reconnaît l’air de Tri martolod de Alan Stivell (ou La Tribu de Dana de Manau pour les incultes). Un air bien breton qui en ravira plus d’un !  Les vents balayent les monts, le froid s’immisce dans toutes les chaumières, et les sorties ne se font qu’avec d’épaisses fourrures sur le dos. Le froid et les tempêtes de neige ont déjà emporté de nombreux membres du village… Nous sommes en Anagantios. L’hiver bat son plein en ce mois de Janvier, et c’est un morceau acoustique ô combien mélancolique, calme, et fort en émotion qui marque une pause en cette première moitié d’album. Anagantios est selon moi le plus beau morceau de cet album. Je ne peux l’écouter sans ressentir des frissons et parfois voir les larmes monter. La vielle à roue et le violon se répondent dans cette litanie, où la voix de Meri ne fait que sublimer cette ambiance si prenante. Mais le repos est de courte durée puisque Bloodstained Ground et son ambiance de combat sanglant arrive juste derrière. Un death puissant avec des touches folks justement dosées dont seul Eluveitie a le secret. The Somber Lay est dans la même veine, avec une partie folk un peu plus « moderne ». En digne successeur de Siraxta, le morceau Slania’s Song donne la part belle à la douce voix de Meri. Un morceau mid-tempo et très entraînant en vieil helvète pour cet hymne patriotiques, aux dires de son compositeur. ;)  Des fleurs commencent à parsemer les champs, et la vie reprend son cours. Le soleil a remplacé la chaleur du feu, la chasse et la pêche affairent chaque habitant du village. Les enfants jouent près de l’eau qui a dégelé, alors que les hommes s’entraînent en vue des sombres combats à venir… Nous sommes en Giamonios. Les mois passent aussi vite que l’album défile, et nous voilà déjà en Avril. La douce interlude Giamonios ponctuée de guitare acoustique, de flûte irlandaise, et de flûte traversière découle sur Tarvos, le dieu gaulois. Il nous enseigne comment les saisons ont émergé, alors que la Terre venait de naître. C’est donc une chanson rapide, violente, où les airs des flûtes bondissent ça et là… tout comme les saisons défilent à une allure folle, si bien qu’on les voit à peine passer. L’air n’est pas sans rappeler Elgard’s Green Valley de Rhapsody, pour les connaisseurs.  L’année se termine, nous sommes en Elembius, et l’été bat son plein. Tant de choses se sont passées, tant de choses se répètent… Une année qui se termine pour qu’une autre commence… C’est la fête de Samain, où la saison sombre revient prendre ses droits. Les druides commencent leurs rites, et le monde des Dieux s’ouvre. Cet album finit avec Elembivos, une magnifique conclusion instrumentale, où seuls quelques chœurs, semblables à une procession de druides, accompagnent l’air folk métal. La flûte et la cornemuse sont omniprésents, et les guitares ne sont pas en reste. On s’étonne même d’entendre un solo de guitare des plus plaisants. La procession des chœurs s’éloignent, et les mélodies avec eux…  Eluveitie ne s’est pas contenté de faire un second Spirit, et a mis la barre encore plus haute ! Ceux qui trouvaient les mélodies folks trop présentes sur Spirit seront ravis d’entendre une partie métal largement plus fouillée et présente. Pour ceux qui trouvaient Spirit déjà génial, ils seront également contents de voir en Slania son digne successeur, sans ressentir une impression de déjà entendue. Les airs folks sont toujours présents, plus intelligemment dosés encore. Ne vous fiez pas aux premières écoutes qui peuvent déstabiliser par rapport aux nouveautés. Voici là un beau bijou que je recommande à tout le monde… Pour ma part, je repars avec Slania dans ses montagnes helvètes, en attendant le bijou à venir en Riuros :D

0 Comments 27 janvier 2008
Whysy

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