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La musique a toujours accompagné le cinéma. Le septième art, sans celle-ci, serait fade, lourd et les émotions retranscrites dans les films seraient moins poignantes. La musique est une force, elle permet d’harmoniser les dialogues avec la force des images. Une musique, elle seule, peut même arriver à créer une intrigue, une histoire avec divers rebondissements, dialogues, combats épiques et autres éléments cinématographiques.

En cette belle année, une œuvre musicale représente parfaitement l’esprit et l’idée de ce phénomène : Amaseffer – Slaves for Life. Une super production israélienne réalisée par Andy Kutz (Vanden Plas). Avec une multitude d’acteurs dont Mats Leven (Therion) assurant le rôle principal ainsi que Angela Gossow (Arch Enemy), Maya Avraham et Yotam Avni assurant les seconds rôles. La narration a été confiée au talentueux Kobi Farhi (Orphaned Land). Le scénario a été imaginé par Erez Yohanan (batteur), Yuval Kramer et Hanan Avramovich (guitaristes) sur les conseils du réalisateur Andy Kutz.

Cette production sera le premier chapitre d’une trilogie retraçant l’histoire du peuple juif. De ce fait, les décors et l’ambiance se veulent orientaux et épiques. Cette atmosphère est retranscrite à l’aide d’un fabuleux orchestre symphonique nous faisant voyager dans ce monde où déserts arides, pyramides et esclavage sont images récurrentes. L’introduction de bruitages (chevaux, feu, orage, page…), de chants orientaux et d’instruments ethniques renforce cette immersion qui se veut être la qualité principale de l’œuvre. Une expérience qui se suit, se vit comme un véritable film.

L’adjectif score métal colle d’autant plus à Amaseffer que de véritables passages scores et épiques rappelant les plus grands films hollywoodiens (Gladiator, Indiana Jones, Dune…) parcourent et se fondent entre les instruments dits métalliques. Instruments, qui par leurs rythmes relativement prog, ont pour but primordial de créer la mélodie qui est par la suite amplifiée et retranscrite par l’orchestre. Ils marquent, le plus souvent, des événements marquants de l’histoire (guerres, émeutes…) et sont dénudés de technique à proprement parlée. « Slaves For Lifer » est un enchaînement de mélodies et de mélopées, pas toujours mémorisables, mais d’une enivrante beauté. Le découpage de l’album en plusieurs pistes en devient anecdotique tant le déroulement de l’histoire est fluide et sans interruption.

L’ambiance envoûtante est donc l’atout majeur de l’œuvre. L’orchestre symphonique et les divers instruments y sont pour beaucoup dans cette réussite mais ils n’en sont pas la seule cause. L’autre facteur participant à cette épopée féerique est l’utilisation des différentes voix. Portées par un Mats Leven, tout bonnement exceptionnel, et quelles que soit leur langage, elles instaurent une âme humaine et composent un véritable peuple dont on côtoie les moindres faits et gestes. On vit parmi ce peuple, on partage leurs souffrances, on partagerait presque leurs discussions. La narration s’intègre admirablement bien à l’ensemble grâce à un très bon Kobi Farhi qui vagabonde sur les terres orientales qu’il connaît déjà si bien grâce à son groupe Orphaned Land. Et justement, la musique de Amassafer pourrait être caractérisée de Orphaned Land « soft » en plus immersif et conceptuel.

Le terme « soft » n’est pas à connotation négative. Il suggère simplement que le rythme et l’atmosphère générale de l’album s’avèrent beaucoup plus doux et calme que Orphaned Land. Une douceur qui rebutera bon nombre de « spectateurs » mais qui permet de jouer la carte de l’émotion. Et je pense que c’est la meilleure manière de raconter cette épopée dépeignant les terribles sévices de l’esclavage. Une façon d’atténuer ce sujet si horrible.

Du long de ses 78 minutes, « Slaves For Life » débute la trilogie Amaseffer de la plus belle des manières. Une véritable expérience de vie qui enthousiasmera les amateurs de musique de films, de métal, mais également les amateurs de belles mélodies. Cette œuvre, à n’en pas douter, raflera Oscar, Palmes d’Or et autres gratifications et se hissera dans le box office de l’année.

Doryan.

0 Comments 22 juin 2008
Whysy

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