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Voilà quelque chose qui sort de l’ordinaire ! Light Pupil Dilate propose avec son second album « Snake Wine » une mixture musicale inédite à base d’influences aussi diverses que variées pour un résultat savoureux qu’il m’est impossible à catégoriser. C’est toutefois sous une étiquette sombre « Stoner Sludge Post-Hardcore » que semblent converger les avis. J’en vois déjà froncer les sourcils, certes l’étiquette peut faire peur quand on ne connaît pas, mais sachez qu’il n’y a que très peu de violence dans cette musique. À vrai dire, les influences majeures de ces Américains sont à chercher du côté du rock progressif des 70’s (King Crimson), du punk (Hot Water Music), du métal classique (Slayer ou Sepultura) voire le D.C. rock (Shudder To Think) réminiscence des 90’s.

Voilà un univers musical riche. Light Pupil Dilate propose 9 compositions très denses et travaillées jusqu’à la dernière note. L’aspect très technique de ces chansons s’illustre pas de très longues fresques instrumentales où les leads de guitares rivalisent d’ingéniosité et de feeling. La base possède un mixage excellent qui lui confère une place de premier ordre, elle apporte une identité propre et une certaine douceur à la musique. À vrai dire, le disque possède une grande diversité allant d’un rock très agréable « Twinkly » ou « Big Open » à des chansons plus extrêmes et chaotiques « Shower Me With Your Love » ou « Phlebitis ». La section rythmique est excellente et balaie un spectre musical large. En effet, le batteur est très polyvalent et s’autorise de nombreuses démonstrations de son savoir-faire. Cela apporte un dynamisme et une véritable profondeur aux chansons.

J’en veux pour preuve l’excellente « Big Open » qui démontre sur 6:10 un excellent niveau de composition. Le point fort de ce disque, outre son exigence technique, c’est la qualité de ses mélodies. Aussi riches que nombreuses, elles apparaissent d’une grande justesse et savent capter notre attention. Light Pupil Dilate s’est créé un univers propre aux nombreux renversements de situation. Parfois complètement barrée, la musique n’est jamais prévisible et suit des chemins abracadabrantesques. De plus sans jamais tomber dans la surenchère ! Des pièces comme « Boundary Dissolution » à la structure progressive ou « Dive » qui appuie les influences calmes et posées par des guitares ultra mélodiques, à la saturation chaude et douce, complétées par une merveilleuse basse et une batterie aux rythmes hypnotiques laissent pantois.

L’aspect musical est certes d’un excellent niveau. Le chant quant à lui fait également honneur aux compositions. Un timbre à la fois chaud et légèrement éraillé aux lignes vocales souvent intéressantes. Je pense ne pas me tromper en affirmant que la voix naturelle est à la fois agréable, maîtrisée et capable d’émotions. Au gré des compositions il arrive qu’elle s’énerve pour occasionnellement atteindre ce ton saturé propre au hardcore. Malheureusement, c’est ici que le bât blesse, le chant crié est horrible. Bien heureusement, il reste très rare, mais il gâche « Shower Me With Your Love » et une partie de « Phlebitis ».

« Snake Wine » est un très bon second album. On sent que le groupe possède encore une excellente marge de progression s’il parvient à canaliser davantage un chant crié parfois à la limite du ridicule. Un album sans prétention donc, mais bourré de qualités. Malgré une musique parfois assez proche des travaux des métalleux progressifs de chez Mastodon, Light Pupil Dilate a su se créer un univers musical appréciable, et qui devrait pouvoir trouver son public. J'ose le 8 !

…TeRyX…

0 Comments 29 février 2008
Whysy

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