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Le voilà, l'album-charnière, celui que tout le monde attendait, celui qui va faire entrer Spock's Beard dans une autre sphère et le ranger aux côtés de ses aînés. Du moins, c'est ce qu'on dû se dire les fans en 2002, lorsqu'on leur a annoncé que le groupe sortait un double concept-album, à la manière d'un The Lamb Lies Down On Broadway ou d'un The Wall.  En fait, pas vraiment.  Pardonnez ma lassitude, mais j'ai toujours eu un peu de mal avec Snow, dans son ensemble. Une nouvelle fois, les décisions prises par le groupe en matière de production ne sont pas toujours des plus heureuses. Deux heures de musique, c'est long, surtout quand on s'embarque dans un concept à l'intérêt douteux. Du moins c'est mon avis, mais jugez par vous-même: un albinos médium, une destinée christique, une descente aux enfers et puis une chance de revenir, de revivre à nouveau (j'ai entendu le mot « résurrection » dans le fond de la salle). Oui, Neal s'est récemment converti au christianisme version américaine, et les ennuis commencent.  Pourtant musicalement, il a laissé un peu de place à ses collègues: Nick chante, comme sur Day For Night, et les solos de Ryo Okumoto sont purement hallucinants. Beaucoup de superbes passages à plusieurs voix viennent magnifiquement décorer l'album. Composé de nombreux morceaux courts, le premier CD est quasi-parfait. Tour à tour heavy, mélancolique et épique, le groupe est à son zénith. Inventivité débordante, trouvailles en tous genres et pépites mélodiques en veux-tu en voilà, le premier album se termine avec le très beau Wind At My Back, très pop, presque trop. Et on en aura eu, des moments de bravoure: Open Wide The Flood Gates, Stranger In A Strange Land, Devil's Got My Throat, je pourrais presque citer tous les morceaux, tant le niveau est élevé.  Sur ce premier album, le groupe semble uni, soudé, joue ensemble à la perfection et les parties vocales se répondent parfois avec réussite, comme sur Open The Gates Pt 2, superbe.  Malheureusement, sur le deuxième disque c'est au Spock's Beard moins inspiré qu'on a droit. Et encore une fois, des regrets. Peut-être qu'un seul disque aurait suffit. Peut-être que ce concept était inutile après tout. Peut-être que le groupe aurait dû appuyer son point fort (les compos), en ne proposant aucun moment de faiblesse. Vu la quantité de matériel proposée, c'était largement à leur portée.  C'est sur cette impression mitigée que se termine la première partie de carrière des californiens. Le départ de Neal Morse après cet album semblera inévitable, et pour le grand bonheur des fans dont je suis il occasionnera une situation des plus réjouissantes. Si Neal continuera, de son côté, à faire du Neal comme ceux qui l'aiment en demandent, et les autres ne seront pas en reste: après des débuts difficiles et un Feel Euphoria inégal, le groupe proposera deux très bons albums, Octane et surtout Spock's Beard en 2006, qui à mon humble avis se hisse au niveau de The Kindness Of Strangers. Et c'est pas peu dire.

0 Comments 25 mars 2012
Whysy

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