Vous recherchez quelque chose ?

Un ange devenu noir à terre et environné de rouge. Cette sublime pochette d'album annonce d'entrée la couleur de ce nouvel album d'Arkan : bien loin de rester sur ses acquis, le groupe prend un virage à 180° et nous offre quelque chose aux antipodes du précédent opus, « Salam », car ici c'est de la perte d'un être cher qu'il est question, de la souffrance et de l'âme humaine torturée. Changement même au niveau de la musique et surtout du chant aussi : évacuée une grande partie des grunts qui faisait l'aspect très death du précédent opus, la part belle est donnée aux chants clairs et à la voix envoûtante de Sarah, place moindre également aux instruments traditionnels : alors qu'ils étaient le cœur même de Salam, ici ils revêtent plus un rôle d'apport supplémentaire, l'essence de la musique ne se trouve plus autant en eux, ils se font l'écho des sentiments exprimés par le chant et relayés par une base rythmique plus que solide.  A première écoute de l'album j'avoue avoir été totalement déstabilisée et ne l'avoir pas vraiment apprécié. J'ai persévéré et l'ai écouté encore et encore, et petit à petit il s'est dévoilé. Contrairement aux autres opus d'Arkan, cet album est de ceux qu'il faut apprivoiser, pour lequel il faut creuser et vraiment entrer dans l'univers qu'il nous propose. Sa plus grande qualité est son homogénéité, son unité, il faut l'écouter dans son intégralité pour mieux l'apprécier, une fois cela fait il devient plus accessible, et impossible alors de dire où les chansons s'arrêtent ou commencent, cet album est la communion du groupe et de la musique dans la douleur. Les quatre derniers morceaux, par exemple, fonctionnent comme un tout, ou bien « Soiled Dreams » et « Deafening Silence » fonctionnent en miroir, sont indissociables, et forment le point de basculement de l'album. Les morceaux jusqu'alors structurés de manière assez classique s'envolent et font la part belle à l'inattendu.  Cet album est fait de mélanges comme toujours chez Arkan, et l'on retrouve dans cet aspect leur identité propre, un mélange pas seulement entre les genres, mais aussi entre metal et musique orientale : tantôt ce sont des envolées orientalisantes sur fond de metal « Soiled Dreams » par exemple, tantôt l'inverse, envolées metal sur fond oriental. Une chose est sûre, le chant de Sarah se veut plus que jamais expressif, très sombre et torturé, devant lequel s'effacent les growls de Florent. Arrêtons nous ici sur un morceau totalement inattendu, et pourtant superbe sur cet album, ou plutôt des morceaux puisque « Cold Night's Dream » et « Dark Epilogue » se complètent et fonctionnent ensembles. Le côté doom très solennel de ces morceaux glacent le sang en les écoutant, sommes-nous bien en train d'écouter Arkan ? Pistes froides et qui laissent apparaître toute la thématique du deuil de l'album, quelle clôture brillante en envoûtante !  Difficile ici d'essayer d'approcher chaque morceau un par un : cet album est un tout, le deuil et la douleur mis en musique de manière plus que réussie et représentés dans leur aspect le plus écrasant et le plus total. Assez compliqué à appréhender à première écoute, et somme toute assez oppressant, cet album est à écouter encore et encore jusqu'à ce qu'on parvienne à partager les sentiments du groupe, et à ce moment il apparaît comme une grande réussite bien que surprenant !

0 Comments 23 mai 2014
Whysy

Whysy

Read more posts by this author.

 
Comments powered by Disqus